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    Arte : ce petit détail de Pour qui sonne le glas a sauvé l'une des plus belles scènes du cinéma hollywoodien
    Corentin Palanchini
    Du noir & blanc au Technicolor, du format 1:33 au 2:35, il a été initié au cinéma par Robert Mitchum, Bette Davis, Elizabeth Taylor, Henry Fonda, James Stewart, Katharine Hepburn... il se délecte de ces visages inoubliables, qu’il retrouve toujours avec bonheur.

    Découvrez comment un petit détail du film "Pour qui sonne le glas" a sauvé l'une des plus belles scènes du cinéma hollywoodien.

    En juillet 1942, l'actrice Ingrid Bergman débute le tournage de Pour qui sonne le glas aux côtés de son partenaire masculin pour l'occasion : Gary Cooper. Elle est dirigée par Sam Wood, un vétéran de l'époque du muet qui a déjà tourné avec Cooper Vainqueur du destin (1942), et après "Le Glas" le retrouvera pour Casanova le petit (1944) et L'Intrigante de Saratoga (1945, avec également Bergman).

    Pour qui sonne le glas
    Pour qui sonne le glas
    Sortie : 20 juin 1947 | 2h 50min
    De Sam Wood
    Avec Gary Cooper, Ingrid Bergman, Akim Tamiroff
    Spectateurs
    3,5

    Seulement, alors qu'elle tourne Pour qui sonne le glas pour la Paramount, le studio Warner Bros la recontacte car il a besoin d'elle pour reshooter une scène de Casablanca, que l'actrice vient de terminer.

    En effet, le superviseur musical du film de Michael Curtiz, Max Steiner, ne veut plus de la chanson As Time Goes By et souhaite en mettre une autre à la place. Certains murmurent que Steiner désirait plutôt une chanson de son cru afin de toucher des droits d'auteur dessus (As Time Goes By étant un standard datant de 1931 et créer pour une pièce de Broadway).

    Warner Bros.

    Il faut donc retourner la scène de la célèbre réplique "Play It, Sam" puisque la chanson doit changer. Dans cet extrait, Ilsa (Bergman) demande au pianiste de bar Sam de chanter As Time Goes By, une chanson qui lui rappelle son amour pour Rick, le patron du bar (Humphrey Bogart). Le musicien n'a plus le droit de jouer cet air car les deux sont séparés, mais il s'exécute, menant à l'un des plus beaux plans de l'actrice au cinéma :

    Pour l'anecdote, si la chanson est interprétée vocalement par l'acteur qui joue Sam (Dooley Wilson), l'accompagnement au piano est signé par un pianiste du studio, Jean Vincent Plummer.

    Où est le problème ?

    Sauf que retourner cette scène n'est pas une mince affaire ! Pour les besoins du Glas et de son personnage, Bergman s'est coupée les cheveux assez courts, ce qui crée désormais un faux raccord criant avec le reste de Casablanca, dans lequel ils lui tombaient sur le haut des épaules. On essaye de lui mettre différentes perruques, mais en vain : rien ne va et ne recrée la magie de son apparition dans le reste du film.

    Warner Bros / Paramount
    Bergman dans Casablanca et Pour qui sonne le glas

    Steiner doit donc se faire une raison : retourner la scène dans laquelle apparaît As Time Goes By est impossible. La chanson est donc conservée, et devient l'un des titres les plus célèbres du cinéma, dans une scène restée dans les annales.

    Un court passage réarrangé de la chanson est même devenu emblématique pour Warner Bros., qui l'a longtemps utilisé comme accompagnement de l'apparition de son logo au début ou à la fin de ses productions. Un héritage qui n'existerait pas si Ingrid Bergman n'avait pas coupé ses cheveux sur Pour qui sonne le glas !

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