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    Nommé aux Oscars, ce film irlandais va vous émouvoir aux larmes : laissez-vous porter par The Quiet Girl
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    En lice pour l'Oscar du Meilleur Film en Langue Étrangère (finalement remis à "A l'Ouest, rien de nouveau"), "The Quiet Girl" sort dans nos salles. Et il va vous être difficile de résister à sa puissance émotionnelle et à sa justesse.

    ÇA PARLE DE QUOI ?

    Irlande, 1981, Cáit, une jeune fille effacée et négligée par sa famille, est envoyée vivre auprès de parents éloignés pendant l’été. Mais dans cette maison en apparence sans secret, où elle trouve l’épanouissement et l'affection, Cáit découvre une vérité douloureuse.

    The Quiet Girl
    The Quiet Girl
    Sortie : 12 avril 2023 | 1h 36min
    De Colm Bairéad
    Avec Carrie Crowley, Andrew Bennett, Catherine Clinch
    Presse
    3,7
    Spectateurs
    4,1
    louer ou acheter

    ENJOY THE SILENCE

    Le titre aurait pu être ironique et trompeur quant au contenu. Mais non. The Quiet Girl est à l'image de son héroïne sur laquelle l'affiche se focalise : Cáit jouée par une Catherine Clinch, bluffante de justesse pour son premier rôle à l'écran, alors que la majorité de ses expressions passent par son regard plus que par les mots.

    Des yeux qui ressortent également sur la version française du poster, qui met en avant les différents festivals par lesquels il est passé, souvent avec succès. Et à travers lesquels cette histoire nous est racontée, avec une délicatesse de tous les instants. Y compris au début, lorsque Cáit nous est montrée au sein de sa famille dysfonctionnelle, où quand des camarades lui mènent la vie dure à l'école.

    ASC Distribution
    Catherine Clinch et Andrew Bennett

    Les risques de forcer le trait sont grands, surtout dans un premier long métrage où son auteur pourrait vouloir surligner et surexpliquer les choses, signe d'un manque d'assurance que l'on retrouve dans beaucoup de baptêmes du feu. Mais le cinéaste donne immédiatement le ton avec une mise en scène épurée qui offre une vraie place aux silences. Sans étirer le récit inutilement.

    Également auteur du scénario, Colm Bairéad a toutefois dû rallonger la nouvelle de sa compatriote Claire Keegan, "Foster" (publiée sous le titre "Les Trois lumières" en France), pour atteindre une durée de long métrage. Tout en conservant son essence : "L'intrigue même tient en peu de mots", précise-t-il. "J'ai donc inventé un chapitre supplémentaire, qui est le premier chapitre du film. Je l’ai composé à partir des souvenirs de l’héroïne, qui sont mentionnés dans le livre."

    Une entrée en matière un peu sombre et écrasante qui se révèle néanmoins efficace pour mettre en valeur la lumière et le sentiment de liberté qui habitent la partie centrale du récit, dans la famille qui accueille Cáit pour les vacances. Malgré le secret qui sera dévoilé en temps voulu, le film prend son temps et avance par petites touches, focalisé sur cette atmosphère qu'il a su mettre en place et ne veut pas perdre.

    SANS UN BRUIT

    Parfois à la lisière du fantastique lorsqu'il filme la campagne gaélique, The Quiet Girl ne paye pas de mine et certains spectateurs pourraient le lui reprocher. Il vaut d'ailleurs mieux le voir dans une salle de cinéma pour mieux entrer dans son ambiance et se laisser porter par sa douceur, même s'il sera difficile, quoiqu'il arrive, de ne pas être ému par le dénouement, ou de verser une larme grâce à la toute dernière réplique.

    La justesse est donc le maître mot de ce film aussi modeste que puissant, qui séduit partout où il passe. Et a valu à The Quiet Girl d'être le tout premier film irlandais nommé pour l'Oscar du Meilleur Film en Langue Étrangère, remis à A l'Ouest, rien de nouveau en mars dernier. Jusqu'au bout, un long métrage qui, sans faire de bruit, a frôlé le sans-faute, à l'écran comme en-dehors. Et révélé un réalisateur dont il faudra retenir le nom. Accent compris.

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