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    Maman, ne me laisse pas m’endormir : que vaut ce téléfilm poignant sur l’addiction aux médicaments chez les jeunes
    Jennifer Radier
    Jennifer Radier
    -Journaliste séries
    Adepte de la zapette depuis toute petite, elle a vécu mille et une vies devant sa télévision et décortique avec passion tout ce qui passe sur le petit écran.

    Ce soir, France 2 diffuse "Maman, ne me laisse pas m’endormir", un film bouleversant sur l’addiction mortifère aux opiacés. Réalisé par Sylvie Testud et porté par Gwendoline Hamon et Nemo Schiffman, le film est une véritable réussite.

    DE QUOI ÇA PARLE ?

    Juliette découvre que son fils adolescent, qu’elle croyait épanoui, est en réalité miné par un profond mal-être et qu’il est entré dans une dangereuse dépendance aux médicaments. Déterminée à le sortir de son addiction mortifère, portée par son amour inconditionnel, elle s’engage alors dans un long et douloureux combat, aux côtés de son enfant, sans jamais renoncer à le sauver.

    Maman, ne me laisse pas m’endormir
    Maman, ne me laisse pas m’endormir
    Sortie : 26 avril 2023 | 1h 30min
    De Sylvie Testud
    Avec Gwendoline Hamon, Nemo Schiffman, Michaël Youn
    Spectateurs
    3,6

    Maman, ne me laisse pas m'endormir mercredi 26 avril à 21h10 sur France 2.

    C'EST AVEC QUI ?

    Adaptation du livre-récit éponyme de Juliette Boudre, Maman, ne me laisse pas m’endormir est un téléfilm réalisé par Sylvie Testud (La vie d’une autre) sur un scénario signé Juliette Boudre, Nathalie Hugon et Lorraine Lévy.

    Dans cette fiction poignante, on retrouve des comédiens bouleversants parmi lesquels Gwendoline Hamon (Cassandre) qui campe avec force le rôle de Juliette, cette mère courage menant un terrible combat pour sortir son fils de son addiction aux opiacés et aux anxiolytiques.

    Pour sa part, Nemo Schiffman (Elle s’en va) prête ses traits à Joseph, cet adolescent miné par un profond mal-être et qui va tomber dans la spirale de la dépendance.

    A leurs côtés, on retrouve également Gérard Lanvin (Mesrine : L'Ennemi public n°1), Michaël Youn (Fugueuse) et Sylvie Testud, respectivement dans les rôles de Vincent, Paul et Sophie.

    ÇA VAUT LE COUP D'OEIL ?

    "Je vis chaque minute de cette nuit-là à sa place. Chaque respiration. Chaque instant. Ça m’arrache le cœur. J’aurais pu le prendre dans mes bras. Le rassurer. Le faire respirer. Le calmer. Le soulager. J’aurais pu lui ôter sa peur. La rendre acceptable. Tolérable. Je n’étais pas là...". C'est sur ces mots percutants que débute le film Maman, ne me laisse pas m’endormir.

    D’abord racontée dans un livre autobiographique par Juliette Boudre, l’histoire tragique de Joseph, un adolescent accro aux médicaments, fait aujourd’hui l’objet d’une adaptation télévisuelle devant la caméra de Sylvie Testud et alerte sur les dangers de l’addiction aux opiacés.

    Pourtant, Joseph avait toute la vie devant lui. A peine âgé de 18 ans, l’adolescent, qui est en proie à des crises d’angoisses et des insomnies, consulte un psychologue qui lui prescrit des anxiolytiques. Si le traitement ne devait être initialement que de courte durée, Joseph sombre corps et âmes dans les affres de l’addiction.

    Bien que désemparée face à la situation, Juliette, sa mère, s’engage alors dans un combat acharné pour sauver son fils des griffes des anxiolytiques. Jamais cette mère courage ne renoncera à le sauver mais après des mois de lutte et de cures de désintoxication, Joseph est malgré tout transporté en urgence à l’hôpital. En arrêt cardiaque à la suite d’une overdose de médicaments, il finira malheureusement par s’endormir à tout jamais…

    Maman, ne me laisse pas m’endormir est donc le récit puissant de l’amour d’une maman prête à tout pour sortir son fils de ses démons. Un drame familial déchirant mis en scène avec justesse par Sylvie Testud. Sans pour autant tomber dans le pathos, la réalisatrice livre ici une fiction sensible pour alerter sur les risques souvent sous-estimés liés à la prise de certains médicaments.

    Avec un thème aussi fort, l'histoire de Joseph et du combat de sa mère pourrait presque se suffire à elle-même. Toutefois, les performances des comédiens sont également un atout majeur qui propulse ce film dans la justesse de l’émotion.

    Dans le rôle poignant de Juliette, la mère de Joseph, Gwendoline Hamon livre une performance saisissante. Très amie avec Juliette Boudre dans la vie, l’actrice n’était pourtant pas très sereine à l’idée d’interpréter ce rôle. Entre colère, force, impuissance et désespoir, Gwendoline Hamon nous transporte cependant avec nuance dans le combat de son personnage.

    Si Gwendoline Hamon est parfaite dans son rôle, Nemo Schiffman lui vole la vedette.

    En le récompensant du Prix d’interprétation masculine pour le rôle de Joseph, le Festival de la Fiction de La Rochelle 2022 ne s’y est pas trompé car Nemo Shiffman nous bluffe par l’intensité de son interprétation qui retranscrit de façon bouleversante le destin de celui qu’il incarne à l’écran. Émouvant de bout en bout, le comédien brille par sa performance qui ne manquera pas de scotcher les téléspectateurs.

    Gérard Lanvin, qui campe le rôle du père anciennement alcoolique, et Michaël Youn, qui se glisse ici dans la peau du beau-père de Joseph, sont loin de jouer les seconds couteaux. Solides dans leur jeu, ils apportent activement leur pierre à l’édifice renforçant la dimension dramatique de ce récit qui emporte avec lui le destin de toute une famille.

    Maman, ne me laisse pas m’endormir est non seulement un téléfilm déchirant mais aussi une dénonciation nécessaire de la surconsommation de produits pharmaceutiques dans nos sociétés. Un film à voir absolument et qui ne pourra pas vous laisser indifférent.

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