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    "Cette tolérance était une erreur" : qu'apprend-on dans l'émission Complément d'enquête sur Gérard Depardieu ?
    Loriane Cladec
    Loriane Cladec
    -Rédactrice
    Brèves et dépêches, relais de festivals et d’événements, contenus partenaires : Loriane Cladec accompagne la Rédaction depuis la création d’AlloCiné.

    Complément d'enquête Gérard Depardieu : ce qu'il faut retenir de l'émission. Découvrez le replay, les temps forts et quelques réactions.

    capture d'écran

    Une semaine après avoir fait l'événement avec un Complément d’enquête consacré à l'animateur et producteur Cyril Hanouna, le programme de France 2 a de nouveau suscité un vif intérêt avec une émission inédite sur Gérard Depardieu.

    Suivie par 1,52 million de téléspectateurs a 23h (18,5% de PDA), l'émission avait pour sommaire d'enquêter "sur les dérives d’un monstre sacré".

    Pour voir l'émission en replay

    L'équipe de l'émission de France 2 a recueilli de nombreux témoignages, mais ne se cache pas d'avoir eu des difficultés à faire parler le milieu du cinéma français. Mis à part Gérard Jugnot et Julie Gayet saisis à la volée lors du Festival de Cannes 2023, seuls deux producteurs ont accepté de parler.

    Tout d'abord Marc Missonnier (qui a récemment produit le film à succès Le Consentement, adapté du récit choc de Vanessa Springora) : "Nous sommes tous un peu coupables. Je pense qu’il y avait une tolérance qui était une erreur", lance-t-il.

    L'autre producteur interviewé dans l'émission estJean-Louis Livi, également agent et ami de Gérard Depardieu. Il est l'invité des célèbres fauteuils rouges de l'émission, afin de "dire [ses] quelques vérités".

    Gérard Depardieu ayant refusé de venir dans l'émission, on l'entend quelques secondes au téléphone, captées à son insu. L'équipe de l'émission a également cherché à le voir à son domicile, sans succès.

    L'émission donne également la parole à visage découvert à plusieurs victimes, pour certaines pour la première fois. Marylène Andrin (régisseuse sur Diamant 13), la comédienne Charlotte Arnould (qui a porté plainte contre Gérard Depardieu, et qui lui a valu une mise en examen pour viol et agression sexuelle en 2022) ou encore Sarah Brooks (comédienne sur la série Marseille).

    Hélène Darras, actrice sur le film Disco en 2007, livre également son témoignage. Elle a depuis porté plainte, ce qui est donc la 2ème plainte contre l'acteur.

    Outre ces témoignages, deux moments ont particulièrement retenu l'attention des spectateurs. Il s'agit d'images inédites issues d’un projet de documentaire avec Yann Moix, qui a été abandonné. Les images montrent de nombreux "dérapages" de l'acteur, faisant des remarques graveleuses.

    Ces images filmées en Corée du Nord remontent à 2018 et n'avaient jamais été montrées à ce jour.

    On y voit le comédien "en roue libre", comme le formule le commentaire de Complément d'enquête. Depuis, Yann Moix a annoncé qu'il allait porter plainte contre le producteur qui a vendu ces images, sans son accord, comme le révèlent Le Figaro et Le Parisien.

    "C’est mon producteur qui a donné les rushs de mon tournage sans prévenir", explique-t-il au Figaro. "Il s’appelle Anthony Dufour. Je vais porter plainte contre lui".

    Le Parisien précise que "Yann Moix avait choisi de ne jamais diffuser son film en raison d’un conflit l’opposant à son producteur" et "que le long-métrage était « politiquement incorrect »". Et Yann Moix d'ajouter : "Il y a un procès par phrase sur deux heures et demie."

    Une autre séquence forte de ce documentaire concerne des déclarations du passé. Complément d'enquête revient sur une polémique qui avait eu lieu aux Etats-Unis en 1991. Une interview remontant à 1978 avait été exhumée, dans laquelle Gérard Depardieu disait avoir participé à des viols dans sa jeunesse. 

    "J’ai eu plein de viols, trop pour les compter". Et d'ajouter : "Il n’y avait rien de mal à ça. Les filles voulaient être violées. Enfin, il ne s’agit pas vraiment de viols, c’est juste l’histoire d’une fille qui se met dans une situation qui lui plait. La violence n’est pas commise par ceux qui agissent, mais par les victimes, celles qui permettent que cela arrive".

    Complément d'enquête a cherché à faire réagir le journaliste américain qui avait recueilli ces propos à l'époque, mais sans succès.

    Depuis la diffusion de l'émission, BFM TV a fait réagir les actrices Ariane Labed et Clotilde Hesme. "L'impunité envers des personnages comme celui-là, si elle reste totale, c'est un vrai problème pour les victimes d'un système", a dit Clotilde Hesme.

    "Encore une fois, c'est l'arbre qui cache la forêt. C'est un système d'impunité et le silence des acteurs de ce métier est assourdissant." "La parole s'est déliée et les gens parlent mais on ne peut pas encore dire que les gens soient vraiment écoutés", considère, quant à elle, Ariane Labed.

    Le réalisation Fabien Onteniente a également réagi à la diffusion de l'émission. Le réalisateur de Disco déclare au micro de franceinfo (via le Huffington Post) "n’avoir rien repéré à la caméra, mais que sa directrice de casting l’avait mis en garde au sujet des comportements de Gérard Depardieu avec les femmes", rapporte le média. Il assure ne plus vouloir tourner avec Gérard Depardieu. "Je ne suis pas tombé de l’armoire". Et d'ajouter : "Ce n’est pas dans mes valeurs, ce n’est pas possible de fermer les yeux sur ce genre de comportements inadmissibles".

    Pour mémoire, Gérard Depardieu est mis en examen depuis décembre 2020 pour "viols et agressions sexuelles" suite à la plainte de la comédienne Charlotte Arnould. Il est accusé de violences sexuelles par 15 autres femmes. L'acteur a récemment publié une lettre ouverte. Il a annoncé avoir mis en pause sa carrière.

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