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    Décès du cinéaste Elia Kazan

    Réalisateur de "Un Tramway nommé désir" et de "A l'est d'Eden", décrié durant le Maccarthysme, Elia Kazan est décédé ce week-end à l'âge de 94 ans.

    Agé de 94 ans, le cinéaste américain Elia Kazan est décédé ce week-end à son domicile de Manhattan aux Etats-Unis. Réalisateur d'Un tramway nommé désir, Sur les quais ou A l'Est d'Eden, il était également resté célèbre pour sa dénonciation de metteurs en scène communistes durant le Maccarthysme.

    Des débuts comme acteur

    Fils d'immigré grec de Turquie, Elia Kazan débarque à New York à l'âge de 4 ans. Il étudie le théâtre à l'université puis rejoint les groupes d'avant-garde théâtrale. Il adhère pendant sa jeunesse au parti communiste. Il devient acteur tout en s'initiant aux divers métiers des planches. Dans les années quarante, il connaît le succès à Broadway en mettant en scène des pièces comme Un tramway nommé désir ou Mort d'un commis voyageur. Au cinéma, il donne la réplique à James Cagney dans Ville conquise d'Anatole Litvak (1940).

    Kazan et Brando

    En 1945, il s'attaque réellement au cinéma. La Fox qui recherche de nouveau talent le recrute. Son premier film est Le Lys de Brooklyn (1945), l'histoire d'une famille d'immigrés irlandais. Le thème de l'immigration est récurrent dans ses oeuvres. Le social est son autre sujet de prédilection. C'est ainsi que dans Boomerang ! (1947), il aborde les erreurs judiciaires et dans Le Mur invisible (1947), il dénonce l'antisémitisme. Cependant, c'est dans Panique dans la rue (1950), un film extrêmement noir, que l'on découvre sa maîtrise. Il dirige Marlon Brando dans Un tramway nommé désir en 1951 puis en 1954 dans Sur les quais. Cette collaboration est couronnée de succès.

    1952 : l'homme du scandale

    En plein Maccarthysme, l'année 1952 va transformer sa vie. Il dénonce des metteurs en scène communistes devant la commission des activités anti-américaines. Par cette attitude, Elia Kazan dévoile toute son ambiguïté. Lâcheté, anti-communisme ou volonté de se débarrasser de ses concurrents ? Le flou demeure. Néanmoins, il tentera toute sa vie de légitimer sa démarche. Le fait qu'il tourne Viva Zapata !, un portrait du révolutionnaire mexicain la même année, ne fait rien pour démêler les paradoxes de ce cinéaste. Ainsi, remis en 1999, son Oscar récompensant l'ensemble de sa carrière divisera les participants à la cérémonie, certains refusant de se joindre à la standing ovation de circonstance.

    De James Dean à Robert De Niro

    En 1955 avec A l'Est d'Eden, il fait une nouvelle fois confiance à un jeune acteur en offrant le personnage d'un adolescent révolté à James Dean. Après des drames comme La Fievre dans le sang (1961), il livre des oeuvres de plus en plus autobiographiques. Ainsi, America, America (1963) raconte l'histoire de sa famille, et il adapte, avec L'Arrangement (1969), l'un de ses romans. En 1976, avec Le Dernier Nabab où il dirige Robert De Niro, il délivre une méditation sur Hollywood.

    Problèmes sociaux, politiques ou immigration, Elia Kazan explore toutes les facettes de l'Amérique moderne. Ses oeuvres sont empreintes d'une exploration autobiographique ainsi que d'une réflexion sur son attitude pendant la chasse aux sorcières. Malgré ses troubles compromissions, Elia Kazan demeure un cinéaste qui marque de son empreinte le cinéma contemporain.

    David Custodio

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