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    Les super-héros vont-ils tuer l'industrie cinématographique ?
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    A quelques semaines et mois des sorties de "Avengers 2", "Ant-Man" ou des nouveaux "4 Fantastiques", un analyste américain attire l'attention du 7ème Art sur la façon dont les super-héros pourraient mener l'industrie à sa perte.

    The Walt Disney Company France

    Trop de super-héros peut-il tuer le super-héros, et l'industrie du 7ème Art par la même occasion ? Oui selon l'analyste Doug Creutz, dans un rapport intitulé "Mémo pour Hollywood : vous ne pouvez pas tous avoir du succès en faisant la même chose". Alors que Disney et Marvel sont déjà sur leur Phase 3, avec un calendrier bouclé jusqu'en 2019, que la Warner met sa Justice League sur pied et que la Fox fait de la résistance avec X-Men et Les 4 Fantastiques, l'Americain tire la sonnette d'alarme.

    "L'état du box-office continue d'empirer alors que les studios resserrent leurs stratégies autour des blockbusters", explique-t-il en préambule de son rapport relayé par le Hollywood Reporter. "Nous sommes de plus en plus soucieux envers les stratégies quasi-identiques des grands studios, qui risquent d'endommager l'industrie et accélérer les tendances séculaires négatives déjà existantes."

    De plus en plus d'oeufs dans le même panier de la franchise

    Evoquant aussi bien "un déclin du box-office local" qu'un ralentissement de sa croissance au niveau mondial, Creutz pointe du doigt l'été 2014, "l'un des pires qu'ont connus les Etats-Unis depuis la sortie du premier Star Wars en 1977." Ce malgré la présence de nouveaux épisodes d'X-Men, Spider-Man, Dragons ou Transformers, plus ou moins bien reçus mais symptomatique d'un "sytème de récit qui paraît de plus en plus vicié" et du fait que "les studios mettent de plus en plus d'oeufs dans le même panier de la franchise."

    Et l'analyste a un exemple tout trouvé, les films de super-héros, pour appuyer son propos : "L'histoire suggère - et l'animation nous a apporté de nombreuses preuves - que plus le nombre d'un film d'un genre donné augmente, plus le score moyen de chacun diminue, et que les plus forts ne sont pas à l'abri du phénomène." De ce fait, même un succès annoncé comme Captain America 3 est susceptible de décevoir en 2016, année où le nombre de sorties super-héroïques va doubler : de 3 à 4 par an entre 2011 et 2015, nous allons en effet passer à 7-8.

    Avec des propos qui font écho à ceux tenus par Steven Spielberg et George Lucas en juin 2013, et selon qui une implosion prochaine du système est à redouter, Doug Creutz laisse donc entendre que les super-héros pourraient se marcher sur les pieds, et entraîner les autres dans leur chute. Ce ne sera, à priori, pas pour 2015, puisque quelques "méga-blockbusters" (Avengers 2, Star Wars VII) devraient permettre au box-office de relever la tête.

    Mais d'autres films tels que Jurassic World, Mad Max ou Terminator, aux performances plus difficiles à prédire, pourraient faire les frais de cet engorgement dans les salles et se présenter comme des illustrations parfaites de ce que l'auteur décrit dans son rapport.

    "Avengers 2" va-t-il confirmer ou infirmer ces propos ?

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