Mon compte
    Mort de l'inclassable chanteuse et actrice Marie Laforêt
    Clément Cuyer
    Clément Cuyer
    -Journaliste
    Clément Cuyer apprécie tous les genres, du bon film d’horreur qui tâche à la comédie potache. Il est un "vieux de la vieille" d’AlloCiné, journaliste au sein de la Rédaction depuis maintenant plus de deux décennies passionnées. "Trop vieux pour ces conneries" ? Ô grand jamais !

    La chanteuse et actrice Marie Laforêt, qui avait débuté à l'écran avec Alain Delon dans "Plein Soleil" puis donné à plusieurs reprises la réplique à Jean-Paul Belmondo, est décédée ce samedi 2 novembre à l'âge de 80 ans.

    ANGELI-RINDOFF / BESTIMAGE

    L'inclassable chanteuse et actrice Marie Laforêt, qui avait débuté aux côtés d'Alain Delon dans Plein Soleil puis donné à plusieurs reprises la réplique à Jean-Paul Belmondo, est décédée ce samedi 2 novembre en Suisse, à l'âge de 80 ans. Elle était la mère de la réalisatrice Lisa Azuelos (LOL, Mon bébé).

    De son vrai nom Maïtena Doumenach, issue d’une famille d’immigrés arméniens, Marie Laforêt naît dans un village de Gironde au début de la Seconde Guerre mondiale. A l’âge de 16 ans, c’est au lycée parisien Jean de La Fontaine qu’elle découvre le théâtre en interprétant Les fausses confidences de Marivaux pour le spectacle de fin d’année. Alors qu’elle pensait initialement intégrer le couvent, forte d’une foi jamais démentie, l’effet cathartique de son passage sur les planches la pousse définitivement vers la voie de comédienne.

    Des débuts fracassants avec Alain Delon dans Plein Soleil

    Elle est repérée lors d’un radio-crochet organisé par Europe 1 en 1959 : alors qu’elle accompagne sa sœur, elle est inscrite d’office et finit par remporter le concours. Cet heureux hasard marque le début de sa carrière. C’est à ce moment-là qu’elle change son prénom «Maïtena» en «Marie». Alors qu’elle doit tourner avec Louis Malle (membre du jury qui lui avait remis le prix), le projet est avorté. Sa première apparition au cinéma est fracassante : elle tient l’un des rôles principaux aux côtés d’Alain Delon (lui aussi débutant) et Maurice Ronet dans Plein Soleil, chef-d’œuvre de René Clément.

    Elle tourne ensuite sous la direction de son mari, le réalisateur Jean-Gabriel Albicocco, dans La Fille aux yeux d’or (qui devient son surnom) aux côtés de Françoise Dorléac, et Le Rat d’Amérique avec Charles Aznavour. C’est également à cette époque que sort son premier 45 tours, marquant le début d’une longue et prolifique carrière dans la chanson, parsemée de tubes dans des styles très variés.

    Chanteuse culte, l'inclassable Marie Laforêt tourne avec Belmondo, pour Chabrol, Mocky, Enki Bilal...

    Au cours des années 70, elle prend du recul et met sa carrière d’actrice entre parenthèses, préférant se consacrer à la musique. En 1978, elle s’installe à Genève, s’éloignant du monde du show business et s’occupant de ses enfants, parmi lesquels Lisa Azuelos. L’année suivante, elle fait un retour en force avec le succès populaire Flic ou voyou aux côtés de Jean-Paul Belmondo, avec lequel elle partage également les génériques de La Chasse à l’homme d'Edouard Molinaro, des Morfalous d’Henri Verneuil et de Joyeuses Pâques de Georges Lautner. Appréciée du public mais également des cinéastes, elle passe devant la caméra de quelques réalisateurs français emblématiques : Michel Deville (A cause, à cause d’une femme, 1963), Robert Enrico (La Redevance du fantôme, 1965), Claude Chabrol (Marie-Chantal contre le docteur Kha, 1965) ou Jean-Pierre Mocky (Le Pactole, 1985).

    Au cours des années 80-90, elle apparaît dans plusieurs productions italiennes et tourne également avec des auteurs aux univers très particuliers : le cinéma social de Fernando Solanas (Tangos, l’exil de Gardel, en 1985), les mondes fantastiques d’Enki Bilal (Tykho Moon, en 1997) ou encore le docu-fiction de Claire Simon, Les Bureaux de Dieu, où un impressionnant casting (principalement féminin) fait face à des actrices non-professionnelles. Mais c’est son interprétation de Maria Callas sur les planches, à la fin des années 90, qui marque les esprits et lui vaut une nomination aux Molières. Toujours au théâtre, on la retrouve en 2003 dans La Presse est unanime, comédie de boulevard écrite par Laurent Ruquier, dont elle interprète le rôle principal. Ce n’est pas leur seule collaboration puisque l’animateur produit son retour triomphal, en 2005 aux Bouffes Parisiens, pour un récital inédit 30 ans après son dernier concert.

    La bande-annonce de "Plein Soleil", qui marque les débuts de Marie Laforêt à l'écran :

     

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top