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    Luc Besson : 10 mois de prison avec sursis requis contre le cinéaste pour licenciement abusif

    Hier, mercredi 27 novembre, se tenait le procès de Luc Besson au tribunal correctionnel de Bobigny, pour le licenciement discriminatoire de son assistante de direction, Sophie F., en 2017.

    Jessica Forde/EUROPACORP - TF1 FILMS PRODUCTION - GRIVE PRODUCTIONS

    Le réalisateur, « coincé dans un taxi au milieu des manifestations d'agriculteurs », selon son avocat, ne s'est pas présenté à l'audience. Le procureur s'est prononcé en faveur de la tenue des débats malgré l'absence du prévenu, rappelant à quel point il est rare qu'une affaire de discrimination atterrisse dans une juridiction pénale. Dans ce cas, le renvoi devant le tribunal de Luc Besson et de sa société Europacorp a été acté sur la foi d'une longue enquête de l'inspection du travail.

    La plaignante décrit des conditions de travail insupportables, de « demandes par SMS sur son téléphone personnel le soir, le week-end et pendant ses congés » ou des « tâches relevant de la vie privée ». Lorsqu'elle part en vacances, elle subit des pressions (« Qui s'occupe de mes messages et par qui je passe pour organiser mes voyages pendant ton absence ? »).

    Pour se défendre, Luc Besson, par la voix de son avocat, rétorque : « Quand je l'ai rencontrée, elle venait de perdre son travail, je sais les difficultés pour une femme seule avec des enfants pour trouver un emploi. Elle était maladroite, faisait des erreurs, je l'ai soutenue longtemps. » Sophie F. insiste : « Je devais retranscrire tous ses scénarios à partir de textos sur mon téléphone personnel. C'est quelqu'un qui ne me parlait pas, qui ne m'aimait pas. »

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    En 2017, Luc Besson lui refuse trois jours de vacances à la Toussaint, par le biais d'un « non » entouré sur la feuille de congés accompagné d'une phrase : « Prends-les avant ou après. » Si l'on en croit le témoignage d'une collège présente ce jour-là, Sophie F. « s'effondre littéralement, choquée par le mépris » de Luc Besson. Son médecin traitant l'arrête et c'est sur la base de cet arrêt de travail qu'elle est licenciée pour « faute grave », le producteur et sa société estimant qu'elle voulait en réalité prendre ses trois jours.

    Quatre médecins différents font état état de sa « souffrance » et d'un « management à revoir », souligne l'inspecteur du travail qui a mené l'enquête. L'avocat de la plaignante voit dans ce licenciement « une volonté punitive dans un contexte de harcèlement moral ». Après son licenciement, Sophie F. est restée encore treize mois en arrêt maladie et vient tout juste de retrouver un emploi, deux ans après les faits. Elle a obtenu, début novembre, la condamnation de Luc Besson pour "harcèlement moral" devant les prud'hommes (les parties peuvent encore faire appel).

    Le réquisitoire du procureur accable Besson, décrit comme ayant une « personnalité tyrannique » qui a placé son assistante « dans un état de sujétion permanente ». Il requiert dix mois de prison avec sursis, 30 000 euros d'amende à l'encontre de Luc Besson et 50 000 euros d'amende à l'encontre d'Europacorp. Pour l'avocat de Luc Besson, il s'agit d'une « peine infamante et hors de proportion ». La décision sera rendue le 8 janvier. 

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