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    La Chapelle du diable : Jeffrey Dean Morgan "a le charisme et le sourire du diable"

    Le film d'horreur avec Jeffrey Dean Morgan, La Chapelle du Diable sort ce mercredi dans nos salles. Rencontre avec le metteur en scène.

    Premier long-métrage du scénariste Evan Spiliotopoulos, le film d'horreur La Chapelle du Diable est porté par Jeffrey Dean Morgan (The Walking Dead), la jeune Cricket Brown, William SadlerKatie Aselton et Cary Elwes.

    Le long-métrage adapté du roman Shrine, écrit en 1983 par James Herbert suit Gerry Fenn, un journaliste discrédité qui tente d'insuffler un second élan à sa carrière après avoir découvert que de nombreux miracles ont eu lieu dans une petite ville de la Nouvelle-Angleterre. Ces mystères relèvent-ils du divin ou peut-être d'une source plus sombre ?

    Nous nous sommes entretenus avec le metteur en scène de ce film produit par Sam Raimi.

    La Chapelle du Diable
    La Chapelle du Diable
    Sortie : 7 juillet 2021 | 1h 40min
    De Evan Spiliotopoulos
    Avec Jeffrey Dean Morgan, Katie Aselton, William Sadler
    Presse
    2,0
    Spectateurs
    2,0
    louer ou acheter

    AlloCiné: Jusqu’ici vous étiez uniquement scénariste, qu’est-ce qui vous a poussé à passer à la réalisation ?

    Evan Spiliotopoulos: En effet, La Chapelle du Diable est ma première réalisation; mais je suis toujours, avant tout, scénariste.

    En réalité j’ai une passion pour le livre dont est tiré ce film depuis l’âge de 13 ans. Je me suis battu pendant des années avec tous les studios d’Hollywood pour trouver quelqu’un qui partage ma passion pour cette œuvre.

    En 2018, Screen Gems, qui appartient à Sony, a décidé de produire le film. Ils savaient que cette adaptation me tenait tellement à cœur qu’ils m’ont proposé de la mettre en scène.

    De plus ils m’ont présenté à Sam Raimi qui a accepté de devenir mon producteur. Je me suis senti en confiance totale et nous avons pu démarrer le projet. Grâce à l’expérience de Sam et à sa grande sagesse j’ai pu vraiment passer le cap de l’angoisse du premier film en tant que réalisateur.

    Screen Gems Inc.

    Il a passé presque toute l’année 2019 à m’aider dans la mise en place du casting et de l’équipe technique. Et puis il m’a guidé afin de trouver le bon équilibre entre effets numériques et véritables effets visuels. 

    Il est resté à mes côtés pendant les 2 premières semaines du tournage avant de partir en Angleterre pour mettre en scène un “petit film indépendant”: Doctor Strange 2... (rires)

    Grâce à Sam Raimi, qui m’a pris par la main, j’ai pu traverser la vallée de la Mort!

    Qu’est-ce qui vous plaît particulièrement dans le roman  “Shrine” de James Herbert ?

    Pour moi c’est un livre fascinant combinant un thriller classique et horreur dans la lignée de L'Exorciste. J’étais fasciné par l’histoire de ce journaliste qui ne croit plus en rien. Il est désespéré et il a besoin que cette histoire surnaturelle soit vraie!

    J’étais également fasciné par l’implication de l’Eglise catholique avec cet univers où ne sait jamais vraiment ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas.

    Étant un grand fan de films d’horreur cela m’a semblé être le projet idéal. Je viens du monde du fantastique puisque j’ai écrit les scénarios de La Belle & la bêteHercule ou encore Le Chasseur et la reine des glaces et pour moi un film d’horreur c’est un film fantastique plus sombre. J’ai donc une attirance toute naturelle pour ce genre de films. 

    Jeffrey est une personne que l'on aime détester

    Parlez-nous de votre collaboration avec Jeffrey Dean Morgan?

    Jeffrey est un charmeur! Il a le talent naturel de vous mettre en confiance; on se sent bien avec lui. J’avais vraiment besoin de lui pour le rôle de Gerry Fenn.

    J’aime qu’il nous déséquilibre dans la première partie du film en montrant son côté égoïste et supérieur. Mais il est tellement charmant que l’on a du mal à ne pas avoir un faible pour lui.

    Screen Gems Inc.

    Il n’y a pas beaucoup d'acteurs qui sont capables de passer en aussi peu de temps d’un comportement désagréable à un être charmant et rayonnant.

    A l’image de son personnage dans la série The Walking Dead, Jeffrey Dean Morgan est une personne que l’on aime détester. Il a le charisme et le sourire du diable en quelque sorte.

    J’avais besoin de toutes ses qualités pour ce personnage auquel l’on s’attache, un peu malgré soi, dans La Chapelle du Diable.

    Quels sont les thèmes et les sujets que vous avez voulu mettre en avant dans ce film?

    Ici c’est le sujet des “fake news” qui est rentré encore plus dans l’inconscient des gens depuis 5 ans. Shrine de James Herbert, portait déjà en lui le concept des “fake news” même s’il a été publié en 1983.

    D’ailleurs, le concept de journalistes corrompus n’est pas un fait nouveau et il existe depuis que le journalisme existe. Ce film est une métaphore sur ce qui se passe quand un journaliste fait passer en priorité son agenda et pas la vérité.

    Et ce faisant, il ouvre les portes de l’enfer et cela mène à sa perte la société dans laquelle il évolue. Ici, il s’agit du véritable enfer et pas juste d’une métaphore.

    L’autre thème est tiré de la Bible : "Méfiez-vous des faux prophètes”. Ceci peut s’appliquer dans tous les domaines de notre société et de notre culture. Quand quelqu’un ose vous dire qu’il a la solution à tous vos problèmes, qu’il possède une baguette magique pour résoudre toutes les crises auxquelles vous faites face, vous savez que vous allez au devant de gros soucis.

    La vie est bien plus compliquée que toutes ces fausses promesses que personne ne peut tenir. Seul le dur labeur conduit au Paradis.

    Un personnage inspiré par l'oeuvre de Mario Bava

    Parlez-nous de la création visuelle de la Marie diabolique...

    D’une manière générale, toute l’approche visuel de mon film est comme une “lettre d’amour” pour saluer l’oeuvre du réalisateur Italien, Mario Bava.

    C’est un réalisateur de films d’horreur des années 60 et 70 qui a eu une influence énorme sur ma carrière. L’esthétique de mon film est tiré des films de Bava: Le Masque du Démon (1960) et Le Corps et le fouet (1963).

    L’apparence de la Marie diabolique vient d’une image corrompue de la Vierge Marie. Le masque horrifique est d’ailleurs tiré du Masque du Démon. C’est la vision de la Vierge qui a brûlé et a été totalement calcinée.

    Screen Gems Inc.

    Quelle scène a été la plus difficile à tourner ?

    Sans aucun doute ça a été la scène finale dans la tente, dans le troisième acte. En réalité, ce fut l’une des premières scènes que nous avons tourné.

    Nous savions que ce serait un gros défi et nous voulions avoir le temps nécessaire pour la filmer parfaitement plutôt qu’en fin de tournage quand la fatigue se ferait ressentir et qu’on manquerait de temps. 

    La logistique fut insensée avec plus de 600 figurants, des effets pyrotechniques qui ont ensuite été accentués via des effets spéciaux, une chorégraphie de la foule en délire quand la tente prend feu, le visage de la Marie diabolique, sans compter les interprétations magistrales de Jeffrey Dean Morgan et Cary Elwes.

    J’ai encore des sueurs froides en repensant à ce tournage fou!

    Et finalement, heureusement que nous avons pu tourner cette scène au tout début car la pandémie nous est ensuite tombée dessus et nous avons dû arrêter le tournage.

    Cinq mois après, quand nous avons repris le film, nous n’aurions jamais pu réunir tous les éléments nécessaires à la bonne réalisation de cette scène titanesque. C’est ça la mise en scène de film d’horreur; ça peut vite tomber dans la vraie horreur ! (rires)

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