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    Le groupe CGR est à la recherche d'un nouvel actionnaire
    Laëtitia Forhan
    Laëtitia Forhan
    -Chef de rubrique cinéma
    Fan de cinéma fantastique, de thrillers, et d’animation, elle rejoint la rédaction d’AlloCiné en 2007. Elle navigue depuis entre écriture d'articles, rencontres passionnantes et couvertures de festivals.

    Dans un entretien avec Julien Marcel pour Boxoffice Pro, le directeur général de CGR Cinémas, Jocelyn Bouyssy, annonce que le groupe est à la recherche d'un nouvel actionnaire.

    Cgr cinémas

    Selon nos confrères de Boxoffice Pro, le groupe CGR est à la recherche d'un nouvel actionnaire.

    Jocelyn Bouyssy, directeur général de CGR Cinémas, vient en effet d'annoncer la décision des actionnaires familiaux, Luc et Charles Raymond, d’étudier la mise en vente de l’ensemble du groupe rochelais.

    CGR Cinémas est le deuxième exploitant de salles de cinéma en France (plus de 700 salles) et le sixième en Europe avec 74 cinémas.

    Outre la distribution, le groupe a créé, en 2016, les salles premium ICE (Immersive Cinema Experience), qui équipent aujourd'hui plus d'une trentaine de cinémas du réseau. Notons que malgré la crise actuelle, le groupe a ouvert 2 salles ICE en Arabie Saoudite et travaille sur le lancement d'une salle à Los Angeles et du premier ICE Theater d’Espagne,

    CGR Cinémas a également élargi ses activités de diffusion cinéma avec la création de la société de distribution Apollo Films (qui vient de distribuer La Brigade de Louis Julien Petit) et de CGR Events, spécialisé dans les contenus alternatifs ou additionnels. Notamment les diffusions d'animé tels que Jujutsu Kaisen 0My Hero Academia - World Heroes' Mission ou encore Demon Slayer - Kimetsu no Yaiba - Le film : Le train de l'infini.

    CGR Events

    Jocelyn Bouyssy s'est entretenu avec Julien Marcel de Box Office Pro sur les développements et les ambitions d’un circuit de province devenu acteur français et européen de premier plan.

    Ce dernier explique : "Luc et Charles Raymond, les héritiers du président fondateur Georges Raymond, ont décidé de passer la main. Une page se tourne et nous entrons, en toute intelligence, dans une première phase d'évaluation du groupe.

    En revanche, les actionnaires historiques veulent nous accompagner dans cette transition, avec la volonté, partagée par tous, de trouver les partenaires les plus passionnés par notre histoire, qui veulent nous aider à non seulement la faire perdurer, mais la développer."

    Une vente dans une situation de crise.

    Mais avec la récente crise du COVID et les changements d'habitudes, le cinéma se remet difficilement d'une zone de turbulences, la recherche d'un nouvel actionnaire n'est donc pas des plus aisées.

    Néanmoins, le PDG du groupe est plutôt optimiste : "Cette crise nous a appris pas mal de choses. On a eu peur d’un changement de modèle économique. On a bien vu l’arrivée des plateformes, mais il y a la chronologie des médias en France. C’est un pays spécifique et bien particulier, où, signe d’un apaisement des tensions, vient d’être signé un accord avec Netflix. On s’aperçoit que maintenant, les choses s’autorégulent."

    Et les récents succès au box-office de Spider-Man : No Way Home et de The Batman ont nettement amélioré la situation. Jocelyn Bouyssy constate d'ailleurs que les jeunes spectateurs reviennent vers les salles grâce à ces films et aux animés.

    "On s’est rendu compte que les jeunes revenaient au cinéma, peut-être plus qu’avant et ce dès la réouverture en mai avec le démarrage incroyable de Demon Slayer. Cette génération accro au smartphone, capable de regarder des séries sur un écran de 12 cm de diagonale répond présent dès lors que la proposition leur parle.

    Certes le public plus âgé a mis plus de temps à revenir et c’est normal. Ils étaient la population la plus fragile face au virus et nous ne pouvons pas nier le côté anxiogène de toutes les mesures sanitaires. Et pourtant, il suffit parfois d’un film, du pari et de la pugnacité d’un seul homme comme Kev Adams, pour les faire revenir et les réunir avec les plus jeunes générations autour d’une comédie comme Maison de retraite." 

    Le cinéma, c’est l’émotion, c’est le lien social.

    Il ajoute : "Je le dis souvent : le cinéma, c’est l’émotion, c’est le lien social. Dès qu’on offre de la matière, c’est-à-dire, dans notre secteur, des films, les gens viennent. Notre problème, indépendamment de celui des plateformes, a été le décalage des sorties par certains distributeurs ; et je ne peux pas leur en vouloir ! Mais au bout d’un moment, il nous faut des films pour "structurer"  le calendrier. Lorsque reprend le cercle vertueux, tout s’enchaîne. C’est une des raisons pour lesquelles je suis optimiste sur le plan mondial."

    Selon ce dernier, les choses devraient donc peu à peu rentrer dans l'ordre pour les salles de cinéma. En ce qui concerne le cas particulier du groupe CGR, Jocelyn Bouyssy souligne que le circuit familial et provincial a su rester en contact avec ses spectateurs durant la crise.

    "Mon optimisme réside dans la force de notre ADN, et la proximité que nous avons entretenue pendant deux ans avec nos spectateurs. Nous avons beaucoup travaillé sur le digital, que ce soit sur la réservation ou sur le site web."

    Une proximité avec son public que le groupe souhaite conserver coûte que coûte. "La profession a les yeux rivés sur Paris, mais il ne faut jamais oublier que la grande majorité des entrées sont faites en Province…

    Et comme nous avons un pays diversifié, un pays de régions, il y a des productions dont les performances sont accentuées dans leurs territoires d’origines, et ça ne les empêche pas de fonctionner dans toute la France. Qui oserait dire que les films de Dany Boon ne fonctionnent que dans le nord ? Le cinéma est un loisir populaire pour toute la France. Voilà l’ADN du groupe que nous voulons conserver !"

    Cet homme ambitieux et résolument tourné vers l’avenir précise les objectifs du groupe dans la recherche de nouveaux actionnaires : "On va commencer par rester concentrés sur la gestion quotidienne, donc en fait je travaille deux fois plus dans le temps qui me reste. Nous continuerons à développer, j’ai encore trois chantiers en cours, et nous avons aussi cette grande ambition pour Ice Theater qui, je pense, peut devenir un format mondial. Sans prétention, on sait qu'on peut faire exploser Ice à l'étranger."

    Et ce dernier de conclure, "J'ai envie de continuer à écrire l'Histoire, avec les hommes qui m'entourent, parce que je ne renie rien de tout ce que l'on a pu faire depuis des décennies et j'ose penser qu'on en a encore beaucoup sous le pied !"

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