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    Al Pacino et la polémique

    Le dernier film d'Al Pacino, "The Insider" de Michael Mann, suscite le mécontentement de l'industrie du tabac.

    Avant même sa sortie, la polémique fait rage autour du prochain film d'Al Pacino, The Insider, qui suscite la colère non seulement de l'industrie du tabac mais aussi du plus célèbre magazine d'informations télévisées des Etats-Unis.

    "Comment Disney peut-il continuer de promouvoir un film basé sur des fabrications et des mensonges ?", a lancé la firme Brown and Williams, troisième fabricant américain de cigarettes, dans un communiqué rendu public vendredi.

    Ce film "n'a rien à voir avec la vérité", avait auparavant lancé dans le magazine Entertainment Weekly, Kevin Tedesco, porte-parole de "60 Minutes", émission de la chaîne CBS qui est depuis des années un rituel dominical pour des millions d'Américains.

    The Insider, qui sort le 5 novembre et dont le budget est de 68 millions de dollars, est mis en scène par Michael Mann.

    Il raconte l'histoire de Jeffrey Wigand qui fût un témoin essentiel dans un procès intenté par les Etats américains aux fabricants de cigarettes.

    Ces derniers ont accepté de verser 246 milliards de dollars de dédommagements mais l'affaire est toujours devant la justice, et celle-ci pourrait condamner les fabricants à un versement encore plus important.

    Le film évoque les démêlés de Wigand avec Brown and Williamson dont il avait auparavant dirigé un service de recherches, mais aussi avec "60 Minutes". En 1995, sur le conseil des avocats de CBS et par peur d'un procès, le magazine avait décidé de ne pas diffuser une interview accusatrice qu'il avait accordée à la chaîne.

    A la même époque, un autre réseau télévisé, ABC, faisait l'objet d'un procès intenté par Philip Morris. ABC avait préféré conclure un accord à l'amiable prévoyant le versement de 10 milliards de dollars plutôt qu'aller devant la justice.

    The Insider montre Jeffrey Wigand faisant l'objet de menaces de mort pour le dissuader de révéler les méfaits du tabac. Mais, vendredi, Brown and Williamson a diffusé sur son site internet une déposition sous serment d'un agent du FBI estimant que Wigand était lui-même l'auteur de ces menaces.

    "Les actionnaires de Disney ne devraient-ils pas être préoccupés de voir leur compagnie diffuser en connaissance de cause des déclarations fausses et diffamatoires à propos d'une autre société, simplement pour promouvoir un film ?", a lancé le fabricant de cigarettes.

    Les responsables de 60 Minutes, émission qui a pour réputation de débusquer les scandales, sont tout aussi mécontents de se voir présentés comme cédant aux pressions des avocats au détriment de la vérité.

    Mike Wallace, journaliste vedette dont le rôle est interprété dans le film par Christopher Plummer, a clamé dans la presse qu'il s'estimait "trahi". Le président de CBS News, Andrew Heyward a évoqué une "distorsion" des faits dans le magazine Newsweek.

    Et Don Hewitt, créateur et producteur exécutif de 60 Minutes, est passé à l'attaque dans le Washington Post. Rappelant que Disney possède le réseau télévisé ABC, il a laissé entendre qu'un magazine d'informations de la chaîne, 20/20, avait été empêché de diffuser un sujet sur la pédophilie dans les parcs à thème de Disney.

    Les deux seuls protagonistes du film qui paraissent satisfaits sont Jeffrey Wigand (incarné par Russel Crowe) et Lowell Bergman (Al Pacino), ancien producteur de 60 Minutes à l'origine de l'interview contestée, qui a servi de consultant pour le film.

    Jeffrey Wigand, qui gère maintenant une petite fondation anti-tabac, s'est déclaré "très à l'aise" avec la façon dont ont été recréés "le même état d'esprit, la même menace, la même atmosphère".

    Lowell Bergman est également satisfait. "Ce n'est pas un documentaire", a-t-il dit à Newsweek. "C'est davantage un roman historique".

    A.F.P

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