Isabelle Adjani sera la Dame aux Camélias dans l'adaptation de l'oeuvre d'Alexandre Dumas Fils (1824-1895) par Robert Hossein. On n'a pas vu l'actrice au cinéma depuis l'échec de Diabolique avec Sharon Stone, en 1995. Ce n'est rien comparé à son absence au théâtre : elle n'est pas montée sur scène depuis la création de "Mademoiselle Julie" du Suédois Auguste Strindberg en 1983.
L'académicien Alexandre Dumas Fils s'est inspiré de la vie de Marie Duplessis pour l'histoire de Marguerite Gauthier. Publié en 1848, son récit à la première personne montre comment une courtisane parisienne sacrifie son luxe pour Armand Duval qu'elle aime et auquel elle doit renoncer. Giuseppe Verdi (1813-1901) en a tiré son célèbre opéra "La Traviata", monté pour la première fois à Venise en 1853.
Avant Adjani, Sarah Bernhardt (1844-1923), Yvonne Printemps (1895-1977) et Edwige Feuillère (1907-1998) ont incarné ce personnage mythique. On se souvient de Greta Garbo (1905-1990) dans Camille de George Cukor avec Robert Taylor. En 1997, Jean-Claude Brialy a lui aussi adapté ce classique de la littérature française avec Christiana Réali dans le rôle titre.
A 44 ans et mère de deux enfants, la comédienne vient de changer d'agent. C'est maintenant Michel Feller chez Artmédia qui gère sa carrière - pour un nouveau tournant ? Elle a joué dans près d'une trentaine de films et a été récompensée par quatre Césars pour Possession, L'été meurtrier, Camille Claudel et La reine Margot. A Cannes, elle a reçu un Double Prix d'interprétation pour Quartet et Possession. En 1997, elle a présidé le jury du prestigieux festival.
Mais son premier amour, c'est l'art dramatique. Elle prépare le Conservatoire quand Robert Hossein la repère à 17 ans. Il lui propose de se former à Reims dans son école. Très vite, elle signe à la Comédie Française où elle s'impose dans "L'école des femmes" de Molière et "Ondine" de Giraudoux.
Trois théâtres se sont déjà proposés pour accueillir ses retrouvailles avec le metteur en scène du spectacle "De Gaulle" mais c'est le Théâtre Marigny l'heureux élu. C.R.
