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    Décès d'Henri Alekan

    Le chef-opérateur français Henri Alekan vient de disparaître. Il avait collaboré avec les plus grands, d'Abel Gance à Wim Wenders.

    Avec la mort d'Henri Alekan survenue ce vendredi 15 juin à l'hôpital d'Auxerre des suites d'une leucémie, le cinéma français perd l'un de ses plus grands chefs-opérateurs. Pionnier du cinéma parlant et habile technicien du noir et blanc, Henri Alekan a su s'adapter à toutes les innovations technologiques. Sa filmographie est longue et éclectique car il a côtoyé des cinéastes aux univers très différents et travaillé aussi bien à des long métrages Hollywoodiens qu'à des films d'auteurs, en défendant toujours ardemment la lumière artificielle des studios.

    L'heure de gloire du noir et blanc

    Né le 10 février 1909 à Paris, Henri Alekan a d'abord exercé une multitude de petits métiers tout en suivant les cours du soir des Arts et Métiers et ceux de Pathé-Cinéma aux Studios de Joinville-le-Pont. Il a finit par se faire engager comme assistant du chef-opérateur Eugen Schüfftan en 1937. La guerre interrompt sa carrière pour peu de temps puisque Henri Alekan rejoint la zone libre et travaille à Nice aux Studios de la Victorine et devient vite chef-opérateur. Il filme même les installations des Nazis pour les Alliés, ce qui lui vaudra d'être médaillé des Combattants volontaires de la Résistance. Après la Libération, il acquiert une certaine notoriété en faisant la lumière de La Bataille du rail de René Clément et celle de La Belle et la bête de Jean Cocteau, deux oeuvres primées à Cannes en 1946. Il réalise ensuite la photo des longs métrages d'André Cayatte sur Les Amants de Vérone, de Julien Duvivier sur Anna Karenina, de Marcel Carné avec La Marie du port et surtout d'Abel Gance pour un Austerlitz resté d'anthologie.

    Une reconnaissance internationale

    Après s'être rodé auprès de tous les réalisateurs français incontournables de l'après-guerre, Henri Alekan n'a cessé de travailler avec des cinéastes du monde entier. De Terence Young à Amos Gitai en passant par Raoul Ruiz, il navigue entre les Etats-Unis et la France. Sa rencontre avec Wim Wenders reste l'une des plus fructueuses, notamment sur Les Ailes du désir en 1987. Ces vingt dernières années, il a reçu de nombreux témoignages de reconnaissance du monde entier. A commencer par les Américains qui lui ont décerné un Oscar en 1993. En France, il fut récompensé d'un César en 1983 pour son travail sur La Truite de Joseph Losey et a reçu les insignes de la Légion d'honneur et des Arts et lettres. Hormis les 130 films auquel il a collaboré, Henri Alekan laisse plusieurs témoignages écrits sur sa profession : Des Lumières et des Ombres et La Belle et la Bête aux Editions du collectionneur, ainsi que Le Vécu et l'imaginaire aux Editions de la Sirène. Henri Alekan devrait être inhumé en début de semaine prochaine au cimetière Montparnasse à Paris.

    A.C.

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