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    It's a Free World
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "It's a Free World" et de son tournage !

    Primé à Venise

    Présenté à la 64e Mostra de Venise, It's a free world... a décroché le Prix du Scénario. Le juy était présidé par Zhang Yimou.

    Ce qui travaille Loach

    Selon Ken Loach, l'origine de It's a free world... remonte aux Dockers de Liverpool, ce documentaire qu'il réalisa en 1997 "La disparition de la sécurité de l'emploi des travailleurs et l'augmentation du nombre d'agences de placement sont des éléments très significatifs sur lesquels on ne communique pas. C'est pourtant un fait explicite de la manière dont la vie des gens a changé, et aussi le résultat d'une décision politique, qui peut être remise en question (...) Bread and Roses évoquait les immigrés mexicains à Los Angeles et Just a kiss les immigrés de la deuxième génération en Grande-Bretagne, The Navigators parlait quant à lui d'un groupe d'ouvriers du rail luttant contre la privatisation. Le scandale de l'exploitation des travailleurs immigrés en Grande-Bretagne est plus fort que jamais (...) Mais cette fois nous avons pensé qu'il serait intéressant de se pencher sur l'attitude et l'état d'esprit des gens qui sont de l'autre côté, les exploiteurs. Faire un film sur les exploités aurait été trop prévisible."

    Un scénariste Laverty en vaut au moins deux

    Le script de It's a free world... est signé Paul Laverty, scénariste attitré de Ken Loach depuis Carla's song en 1996 (The Navigators faisant figure d'exception). Né à Calcutta, Laverty a d'abord fait des études de droit, exerçant ensuite notamment le métier d'avocat au Nicaragua aux côtés des associations de défense des Droits de l'homme. Avant de voir son travail pour It's a free world... salué à Venise, il a déjà été primé aux British Independent Film Awards pour My Name is Joe en 1998 et à Cannes pour Sweet Sixteen en 2002.

    Hangar : voie de garage ?

    Après le film d'époque Le Vent se lève (Palme d'or à Cannes en 2006), Ken Loach et Paul Laverty ont souhaité se replonger dans la Grande-Bretagne d'aujourd'hui. Ils ont tout d'abord pensé à un film sur trois jeunes hommes travaillant dans un hangar. "On a l'impression d'un monde qui se cache au-delà des périphériques (...) Bien sûr, la majeure partie de ces emplois sont très mal payés, et le travail temporaire est la norme en vigueur", explique Laverty. "Après avoir visité plusieurs (...) entrepôts, je me suis intéressé de plus près aux centres de distribution et aux supermarchés, avec toujours cette idée de trois copains pas très malins qui causent pas mal d'embêtements dans les coulisses de ce monde (...) Il y avait assez de sujets pour une dizaine de scénarios. Mais le fait est que l'espace physique, réel de ces endroits est très statique, et voyons les choses en face, aussi laid que le péché lui-même (...)"

    Angie... et démon

    Paul Laverty explique que c'est en imaginant le personnage d'Angie que le projet It's a free world... s'est concrétisé : "Elle était une pure fiction mais dès le départ j'ai flairé les problèmes. J'étais attiré par son énergie, son ambition et sa vulnérabilité. Dans mon esprit, elle était pleine de contradictions (...) Angie pouvait être abominablement égoïste, mais ce trait de caractère était tempéré par une impétuosité, une générosité (...) Le monde d'Angie est une sorte de zone frontière, elle passe "légèrement" dans l'illégalité, à la différence du monde violent des contremaîtres et des chefs d'équipe (...) Mais cette violence "légère" possède sa propre violence, que je trouve plus insidieuse parce que plus répandue et plus tolérée -ou du moins plus ignorée."

    Cinéma, ton univers impitoyable...

    Pour trouver l'actrice qui incarnerait Angie, le cinéaste et sa directrice de casting ont vu des centaines de jeunes femmes, sur une période de trois ou quatre mois. Avant de décrocher le rôle, l'heureuse élue, Kierston Wareing, songeait à changer de métier... "J'étais en train d'étudier pour devenir secrétaire juridique, parce que j'étais sur le point d'abandonner le métier d'actrice, même si c'est ma vraie passion. Pour être honnête, cela fait dix ans que je me bagarre pour exister. Tant de fois, j'ai été sur le point d'être choisie, nous n'étions plus que deux ou trois, et puis ça n'a pas marché... Je m'étais dit que si cette fois cela ne se faisait pas, je laissais tomber. Et puis mon agent m'a appelée et d'une voix bouleversée, m'a annoncé que j'avais le rôle. Je n'ai même pas crié de joie, j'étais sous le choc. Et je lui ai demandé si c'était vraiment sûr..."

    Une fille d'aujourd'hui

    Ken Loach livre quelques clés sur son héroïne : "Elle est un produit de la contre-révolution Thatcher qui a mis la priorité sur les affaires, le don d'entreprendre et qui a encensé l'idée de se faire "une place au soleil" en jouant des coudes. Angie est quelqu'un d'agréable à fréquenter mais dont on ne voudrait vraiment pas comme amie proche. Cela se comprend à la façon dont les hommes la traitent. On la remarque : si elle vous accompagnait dans n'importe quel club, ce serait l'attraction principale. Mais vous n'auriez sans doute pas envie de passer une semaine avec elle, et encore moins une grande part de votre vie. Il fallait qu'Angie soit capable d'exister dans un monde masclin d'argent et de compétition tout en étant aussi, même si elle n'emploie jamais ce mot, une féministe. Je crois qu'elle est un pur produit de son époque. Le film ne porte pas de jugement sur elle, il juge le système dans lequel elle s'épanouit."

    OK docker

    Pour jouer le rôle du père d'Angie, qui est en profond désaccord avec la vision politique de sa fille, Ken Loach a fait appel à un comédien non-professionnel, Colin Coughlin, docker en semi-retraite (issu d'une famille de dockers depuis trois générations) et membre du syndicat Transport and General Workers Union. "C'est un filou, ce Loach", plaisante Coughlin. "il nous a fait croire que le film serait sur les docks dans les années 80. Quand je le lui ai reproché, il m'a dit : "Si je vous en avais dit davantage, je ne crois pas que vous seriez venus."

    Surprises sur prises

    Sur le tournage, Ken Loach se plaît à cacher à ses comédiens certains éléments-clés de l'histoire jusqu'au dernier moment... Kierston Wareing évoque cette méthode très particulière : "J'habitais sur place avec la costumière, elle connaissait tous les secrets mais n'a jamais rien dit. Ken arrivait et me disait : "Ne mange pas trop, aujourd'hui." Je savais alors qu'il fallait que je garde la maximum de mon énergie parce qu'il me réservait une de ses surprises... J'ai plus appris en tournant six semaines avec Ken LoacH qu'en trois ans d'école d'art dramatique !"

    Marilyn et Angie

    C'est Kierston Wareing, elle-même grande admiratrice de Marilyn Monroe (elle s'est notamment rendue sur sa tombe), qui a suggéré à Ken Loach d'orner la chambre d'Angie de photos de la star hollywoodienne.

    Les jeux de l'amour...

    Si Kierston Wareing était sur le point d'abandonner la comédie avant sa rencontre avec Ken Loach, l'histoire de Leslaw Zurek (qui joue le rôle de Karol, l'immigré polonais qui se lie avec Angie) n'est pas moins banale : étudiant en économie à Cracovie, il a décidé de s'orienter vers le théâtre après que sa peut amie l'eut quitté pour un comédien ! "J'ai voulu lui montrer que ce n'était pas si difficile d'être acteur...", raconte-t-il, en ajoutant cependant "De toute façon, l'économie ne m'intéressait pas !"

    "Temps" révolus

    Au départ, Ken Loach avait pensé intituler son film These times.

    "Sale boulot"

    Si le personnage d'Angie se caractérise par son ambiguité, Paul Laverty pointe une ambiguité plus vaste du système économique : "Il faut beaucoup de personnes comme Angie pour lubrifier la longue chaîne complexe de sous-traitance et de sous-sous-traitance qui nous permet d'acheter notre sandwich fraîchement préparé, notre poulet surgelé ou notre barquette de fraises. Une main d'oeuvre invisible, exploitée est impliquée dans chacun des aspects de notre vie. Peut-être avons-nous besoin du culot des Angies de ce monde pour faire le sale boulot à notre place et garder hors de notre vue les détails sordides de ce qui se passe dans les entrepôts, aux abord des grandes villes...

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