Une suite inattendue et négligeable. Et pourtant l’humour ultra référencé de Ruben Fleischer frappe de nouveau et pour le plaisir des fans de la première heure. Avec le récent « Venom », le réalisateur confirme son aisance dans la mise en scène de blockbusters décalés. Ce qu’il lui faut, c’est un bon puzzle à ordonner, c’est bien là qu’il fait mouche et on le ressent dès les premières secondes. Le film assume donc son statut d’écho, surfant énormément sur les bases du premier volet, afin de servir un esprit comique plus présent et avec moins de gore à l’arrivée. En effet, les zombies sont moins mis en avant, malgré une introduction mensongère qui tient plus du gag d’un jeu vidéo qu’une réelle nécessité scénaristique. Cela dit, le road-trip reprend pour le quatuor familial et son nouvel entourage qui surprend.
Double dose par la Maison-Blanche, l’intrigue met du temps à se lancer. Mais une fois le moteur au bord de l’éruption, c’est un déluge d’humour qui nous assassine. Outre l’évolution des personnages, qui cherchent notamment à reconstruire une vie normale, petite pensée à Little Rock, ce sera bien auprès du père de substitution Tallahassee qu’on obtiendra le meilleur développement émotionnel et de mise en scène. Ensuite, le tout se répète avec un Columbus toujours aussi maladroit et qui assume pleinement son lot de règles, énormément détourner pour servir l’humour tantôt trash et tantôt discret. Quant au retour de Wichita, c’est bien le maillon faible d’un récit qui peine à catapulter ses personnages. Heureusement, de la fraîcheur est au rendez-vous, mais Madison (Zoey Deutch) reste malgré tout insupportablement bien interprété. Ce qu’il y a d’étonnant, c’est la grande force d’humanité et d’innocence qu’elle apporte, d’où son nom qui la personnifie moins. Cela ne veut pas dire pour autant qu’elle se détache de la caricature grotesque, non. Elle ne saurait pas ce que cela signifie.
Le deuxième ticket pour l’attraction à Zombieland est un bon moyen de reprendre du bon dans le premier, mais cette suite mise beaucoup trop sur ses références, multipliant ainsi les blagues potaches qui passeraient bien une fois, mais pas trois ou quatre. C’est pourquoi l’apparition surprise de Luke Wilson et Thomas Middleditch fonctionne et cela rend crédible un univers qui ne souhaitait pas se rapprocher de « Shaun Of The Dead » ou encore de « The Walking Dead ». Le fun avant tout, mais du fun tout court. Il faudra bien laisser nos regrets de côté pour apprécier le peu de nuances que le film apporte. Nous n’aurons que de nouvelles icônes de la suprématie américaine pour nous divertir, jusqu’au Monster Truck en passant par le King Elvis. Chacun recherche un foyer personnel, laissant ainsi flirter des moments plus intimistes avec ses personnages. Pourtant, Little Rock est sacrifiée, comme Wichita pour finir sur une note niaise, comme si ce come-back n’était rien de plus qu’un rêve.
« Retour à Zombieland » mise tout sur la première règle et sa favorite petite 32, mais en oublie de nous mordre là où ne s’y attendrait pas. Le film nous propose de l’humour gras et un récit sans audace, avec un climax qui n’enflammera que le ciel avec ses couleurs. On avance très peu sur le développement du récit et c’est peut-être bien là la limite de son endurance. On force le rire et on force l’attachement à un quatuor sans cordes et qui apportent très peu, dommage.