Que le marché du pop-corn se rassure, le monstre Godzilla est de retour. Le seul risque pour le spectateur, c’est qu’il s’étouffe, non pas pour le grain de maïs pas cuit au travers de sa gorge, ni pour le frisson face au cri de la grosse bête qui ne lui fera jamais peur, mais pour la nullité et l’absurdité générales de cette entreprise qui consiste à déterrer du multi-vu en le recyclant avec du multi-déjà-mal fait. Le début explicatif est très mal joué, la suite est sans intérêt. On est finalement heureux pour B.Cranston et J.Binoche de nous quitter si vite, on espère qu’ils toucheront un bon chèque. Le reste du film est porté par un fade A.Taylor-Johnson, suivi par un faire-valoir féminin (parce qu’il en faut dans un monde de brutes) joué par E.Olsen (qui retrouve San Francisco sans y faire “La Fête à la Maison »), un K.Watanabe qui écarquille ses yeux aussi fort qu’il le peut devant l’énormité du scénario et des dialogues de haut-vol, passons sur la flopée de militaires au cerveaux testostéronés... De temps en temps, on aperçoit un Godzilla, assez rarement, peu visible car souvent dans le noir: en mode second rôle, on se demande d’ailleurs pourquoi avoir donné son nom au titre de ce film. G.Edwards n’a visiblement pas choisi l’originalité pour se démarquer des autres « oeuvres » réalisées autour du célèbre monstre, on aurait attendu de sa part une démarche plus auteuriste. L’ensemble est insipide, ridicule et extrêmement long. La débauche d’effets spéciaux, souvent présente dans des scènes de nuit, n’est même pas exploitée utilement pour nous en mettre (au moins) plein la vue, et justifier l’achat de notre pop-corn. On espère que, la prochaine fois, ce ne sera pas Hollywood qui ressortira “Godzilla“, mais plutôt Areva, ça fera moins de mal à nos yeux et à la Planète.