The Amazing Spider-Man 2 : Le destin d'un héros... Après un premier opus controversé que j'avais pour ma part apprécié, grâce à son atmosphère authentique, son duo attachant et la cohésion des différents éléments du scénario. Certes, on avait pas un film parfait. Linéaire, final un peu expédié et certaines un peu ridicules (les grues !). Quoi qu'il en soit, le film m'avait plut, à l'instar des films de Sam Raimi qui ont bercés mon adolescence.
Disons le tout de suite, j'avais un très mauvais à priori pour ce nouveau film suite aux trailers que j'avais put voir. Déjà à cause des bandes-annonces qui montraient des scènes d'action semblables à des films d'animations, pour ne pas dire à des jeux vidéos... et ensuite à cause du trop grand nombre de méchants annoncés (Electro, le bouffon vert, Rhino et l'anti-araignée) qui risquaient de saturer l'histoire d'un film déjà occupé avec la trame du père de Peter Parker. Et le film m'a déçut. Mais pas pour les raisons que j'attendais.
L'histoire reprend quand le couple Peter/Gwen entre à l'université. Tiraillé entre la promesse faîte au Père de Gwen de ne plus la voir et son amour pour elle, mêlé à son activité de Spider-Man, le couple vit une sale période. C'est donc sur ces rails que l'on est lancé, sur une histoire d'amour avec les rebondissements que cela implique et celle-ci est portée avec excellence par Andrew Garfield et Emma Stone. Etant également en couple dans la vrai vie, ces ceux-là donnent vie à la relation avec leurs personnages si bien que l'on assiste tout au long du film à ce qui semble être LEUR show. N'hésitant pas à cabotiner pour attirer notre attention, l'amour qui les lie et les délie est clairement ce qu'il y a de plus beau et de plus réussis dans ce film. Hélas, si les acteurs et la relation est géniale, le personnage de Peter souffre d'un gros problème d'écriture : il n'évolue pas, sa psychologie est fixe, même entre les moments où il endosse le costume et redevient un simple civil. Il manque de nuance dans son écriture et se contente d'être.
Quand on fait une critique de super-héros, on commence généralement par parler d'effets-spéciaux, de castagne et de super-vilains. Et c'est là que les problèmes s'entremêlent. Car l'histoire d'amour de Gwen et Peter est traversée de la trame de 2 (et non 4 !) vilains. Max Dillon, un mec mal dans sa peau... mais Vraiment quoi... votre pote Gégé qui se fait casser ses lunettes dans la cour de récré, c'est rien à côté. Lui, c'est vraiment le pigeon sans ami malchanceux et maladroit que vous n'osez pas imaginer. J'oserai même utiliser le mot "caricature". Car ses travers sont tellement unilatéraux et s'assemblent tellement bien qu'on est vraiment face à un cas extrême. Bien ou pas, peu, c'est à vous de décider. Disons que c'est le choix du scénariste. Mais voilà, ce personnage va avoir un incident et devenir un super-vilain du nom d'Electro. Pourquoi ? Parce que (si j'ai bien compris) Spider-Man qu'il prenait pour son ami (Max est un peu dérangé) est plus populaire que lui et il s'invente qu'il lui a menti. Il devient donc moins loquace, plus bad-ass et veut... faire des trucs de supervilains bien électrique en tuant Spider-man.
D'un autre côté, Harry débarque pour retrouver son père mourant et (pour ne pas spoiler), on dira qu'il s'agit de l'ancien meilleur ami de Peter qui va avoir des petits problèmes susceptibles d'inquiéter Oscorp (responsables de la mort du père de Peter) et qui vont le conduire à revoir son meilleur ami.
Donc on a déjà trois trame. Et les problèmes apparaissent : le montage et le rythme déjà. Les trois axes contiennent chacun des séquences assez longues et n'entretiennent que très peu de rapports entre eux. Ce qui fait que pendant la bonne majorité du film, on voit trois situations d'énonciations se mettre en place sans qu'elles ne se mélangent vraiment. On passe de longues minutes sur Peter/Gwen et tout d'un coup, on nous montre Electro et on s'en souvient que 20 minutes plus tôt, il s'était passé un truc avec lui. Alors que les scènes d'actions sont très spectaculaires, on perd le rythme avec de longues séquences émotions avant de tomber sur un panel de blagues balancées à la suite. En gros, le film est déséquilibré, tanguant et n'arrive pas à créer d'atmosphère en partant dans tous les sens, sans pour autant implanter suffisamment durablement les axes d'Electro et Harry ( à l'inverse de celui de Peter/Gwen). Si bien que malgré deux scènes d'action excellentes au début (l'intro et Time Square) celles-ci tombent à plat et perde le saveur car le film n'arrive pas à maintenir l'ambiance qu'elles générèrent et cela n'arrive pas à créer plus de tension que si on se matait un extrait épique sans avoir vu l'ensemble du film.
Le paragraphe suivant est un SPOIL complet.
Les problèmes se multiplient ensuite. Les montages charcutés, des scènes inutiles (les avions) ou approximatives. Je pars des motivation d'Harry qui sont clairement forcées. Sa haine pour Spider-man tout comme celle d'Electro sont vraiment pas vraisemblables et l'écriture de leur personnage, eux qui sont les 2 méchants du film, est catastrophique. Harry n'arrive pas à dégager une vrai personnalité malgré le talent de l'acteur et on se retrouve avec un personnage qu'on essai de comprendre mais qui au final, se veut juste "dark" en associant plusieurs qualificatifs tels que "capricieux", "taciturne", "revanchards" ou "Bad-Ass" à sa manière. Disons qu'il est névrosé mais que pour le coup, ça ressemble surtout à un manque de développement et non un choix. La fadeur de ces personnages vient surtout du développement, ou plutôt de l'absence de développement de ces personnages. Dès que Max est Electro, il n'a plus aucun développement et ce contente d'être un moyen de déclencher des scènes d'actions. Résultat, sa deuxième (et dernière) scène d'action Quant au développement du bouffon vert, une fois que les motivations de Harry sont arrêtées (qui comme je l'ai dit, sont scénaristiquement mauvaises), on est déjà à la fin du film. Le développement est inexistant car le bouffon vert semble être le centre d'attention du prochain film. Cette volonté de faire une suite va jusqu'à gâcher la fin. En effet, le final reprend le légendaire épisode de la mort d'un personnage important. Celui-ci se déroule en trois temps, un combat, le drame puis la fin du combat alimenté par la rage de Spider-man pour offrir un super dénouement... Le film ôte la 3ème partie, tout simplement. Résultat, le combat offre une montée en tension, suivit du drame mis en scène de manière très moyenne (un ralenti too much un chouilla ridicule -j'insiste car même si certains l'ont appréciés, il a bien fait rire quand même- qui fait retomber la tension jusqu'au "choc".) Quant à la scène triste en question, elle n'a rien de plus que n'importe quelle autre scène du genre d'un autre film. J'attendais bien plus. Et la troisième partie est supprimée. Résultat, la mort ne prend pas son sens d'apprentissage, d'étape pour Peter. Tout ça parce que la scène n'a pas été terminée. Et tout le final tombe à plat.
Cette capacité de tout faire tomber à plat, à l'instar du dernier combat contre Electro qui est brutal et insatisfaisant est omniprésente. Le scénario est au final mal écrit, comme la révélation du père de Peter Parker qui ne change pas le déroulement des choses et est ensuite oubliée (disons juste qu'un détail explique pourquoi ce que l'on savait qui allait arriver allait bien arriver). Au final, on se retrouve avec un film qui prétend avoir beaucoup à dire mais qui au final, ne développe ses intrigues que comme si c'était des intrigues de séries animées. Des scènes d'actions qui tombent à plat tout le temps, une intensité qui n'arrive jamais à se créer alors qu'on sent souvent que " ça y est, ça va venir". Bref, avec quelques musiques mémorables, certaines dispensables, on se retrouve avec un film "inachevé", charcuté, mal écrit, très mal monté avec quelques points sympathique et un potentiel certain qui n'aura pas été exploité, néanmoins. Grosse déception donc.
9/20