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    The Tribe
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    3,0
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    67 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 6 octobre 2014
    The Tribe veut frapper fort et avance pour cela avec des arguments qu'il croit imparables. Le premier argument tient à son récit : tout semble nous indiquer que l'histoire de Sergeï - un jeune homme sourd-muet qui arrive dans un pensionnat spécialisé et découvre le racket, la violence, la prostitution - fonctionne comme une parabole sur la société ukrainienne, dont on nous montre les zones industrielles déshumanisées, où la prostitution est le seul échange possible. C'est un argument de film de festival, que l'on trouvait déjà, sous une autre forme, dans l'horrible Heli d'Amat Escalante et il faut s'arrêter un instant sur les tableaux de désolation que dressent ces deux films : la misère sociale qui leur sert de hors-champ semble justifier l'existence des "scènes-chocs" sur lesquelles ils bâtissent leur thèse stupide. Ces scènes veulent nous dire que la violence est dans la société, elles auront donc toujours la bonne excuse de vouloir alerter nos consciences, alors qu'elles veulent avant tout se mesurer à l'insoutenable pour impressionner la critique dans les festivals internationaux, récolter des punchlines que l'on placera ensuite en haut de l'affiche : "une claque", "une sidération", "du jamais vu". De tels éloges éclairent le second argument de The Tribe: l'argument esthétique. On comprend assez vite pourquoi son réalisateur a refusé de sous-titrer la langue des signes pratiquée par ses acteurs, tous sourds et muets) : l'absence de sous-titres doit nous rendre plus sensible au bruit des claques et des coups qui ponctuent chaque séquence, ou à celui de la pisse qui s'écoule dans les toilettes du pensionnat lorsqu'une fille fait un test de grossesse. On voit bien que le film voudrait nous imposer une expérience d'une brutalité extrême, mais cette brutalité se résume d'abord à un geste esthétique, elle est figée par l'usage du plan-séquence, elle ne laisse finalement que l'impression d'une maîtrise froide et sage. Quelle claque peut-on en effet ressentir dans la scène de l'avortement quand tout est d'abord pensé selon une recherche de durée qui se veut tellement insoutenable qu'on a l'impression que le réalisateur a demandé à l'actrice jouant l'avorteuse de prendre son temps en maniant chaque instrument? Et comment peut-on croire à l'amour entre Sergei et une des filles du pensionnat quand leurs étreintes sont filmées selon le même protocole, avec la même distance froide ? A l'aune de ces scènes, il faut se dire que le parti pris consistant à ne pas sous-titrer la langue des personnages sert moins une vision de l'humanité – celle d'une jeunesse perdue qui n'aurait littéralement plus de mots pour s'exprimer – qu'un projet de mise en scène visant à déshumaniser tous les personnages pour que seul reste le langage de la mise en scène. C'est, au fond, tout ce que à quoi on nous demande d'être sensible dans The Tribe, on nous demande de tendre les joues pour recevoir des claques. On peut trouver cela brillant et fort, on peut aussi voir The Tribe comme un simple jeu de claques, un film de pure pose qui cherche à impressionner mais n'a, en réalité, rien à dire.
    Lyon W.
    Lyon W.

    19 abonnés 67 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 octobre 2014
    Film sec, composé de plans séquences extrêmement bien mis en scène qui contrairement à ce qui est dit ici et là n'est pas à voir comme un film muet. Primo parce que le film lui ne l'est et puis parce que finalement la mise en scène ne s'y apparente pas. Il y a du bruit, tous les bruits (à ceci près qu'à mon étonnement on entende jamais spoiler: les clients (chauffeurs poids lourds) des prostituées ne jamais prononcer un son
    ) et n'est jamais surligné de musique. Les acteurs sont très bons et le procédé fonctionne très bien puisque l'on comprend l'histoire. Maintenant on peut tout de même émettre un bémol car parfois le manque de sous-titre permanent (même sur les longues conversations dont nous sommes par conséquent exclus du détail et de la subtilité) pourrait nous faire penser que la langue des signes n'est pas vraiment une langue ou n'a pas autant d'intérêt qu'une langue orale. La même histoire (ou presque pour certaines scènes qui ne seraient pas possibles autrement) en Ukrainien non sous-titré ne provoquerait pas le même ébahissement angélique chez certains. Bref, il n'empêche que malgré tout ce film cru et direct (comme la langue des signes nous l'aurons compris) est violemment très bon.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 872 abonnés 3 961 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 4 novembre 2014
    On ne parle pas de déception ici, mais bel et bien de traîtrise ! J'attendais ce film, il passe enfin chez moi, je suis content... Et j'ai su dès la scène dans la fourgonnette où les deux filles se changent que j'allais détester...

    Alors sur le papier ça a l'air super intéressant ! Mais vraiment, film en langue des signes (dont il y a bien des dialogues, mais juste on ne les comprend pas), tourné uniquement en plan séquence d'une grande austérité... En fait ça serait bien si c'était bien ! Parce que je suis sorti de ce film en colère ! En fait si j'ai commencé à détester le film au moment où les filles se changent, c'est que j'ai compris que ça allait être du glauque gratuit pour le plaisir de mettre du glauque.

    Parce que le film va mettre toutes les pires exactions possibles, pense à une exaction, elle y est... Et ça m'énerve. Parce que je suis un amateur de films radicaux, de films qui savent prendre avec les tripes et qui sont viscéraux, mais on est viscéral lorsqu'on est vrai, pas lorsqu'on veut faire un truc viscéral artificiellement ! Parce que le fait de ne pas mettre de personnes qui parlent c'est bien, mais ne pas en mettre artificiellement c'est une bêtise sans nom. Exemple, il y en a plein dans le film, le personnage principal propose ses peluches dans le train... Personne ne lui dit "non" ou "oui" ou bien même de partir. Personne ne parle, ce n'est pas crédible, lorsqu'un muet me parle, j'ai ce réflexe malgré tout d'ouvrir la bouche et de parler... Là non... Idem pour les conducteurs de camion, etc.

    Consternant.

    Le film va même justifier l'absence de parole en filmant de loin là où ça parle... c'est artificiel au possible ! Ou bien lorsqu'elles sont à l'ambassade d'Italie, il y a une foule qui parle, sauf que le son est très bas, mais à côté on entend tous les bruissements du cuir du personnage muet... Pas réaliste pour un sous...

    Donc déjà ça c'est problématique, mais après on pourrait dire que je chipote, peut-être, mais ça m'a marqué. Mais le pire c'est l'avalanche de trucs glauques qui se passent dans le film ! Inintéressant ! On a compris après 15 minutes...
    La bande annonce nous avait promis de l'amour, il est où ? Je n'ai vu que de la violence, de la haine... Et le pire c'est que le réalisateur nous sort "c'est une métaphore du système politique de l'Ukraine", nan mais sans rire ? Le degré zéro du film d'auteur "mon gouvernement il est méchant alors je fais des métaphores". Eh ben...

    Alors c'est embêtant car à côté de ça il y a des choses intéressantes, le fait que ça ne soit pas sous-titré, qu'on devine ce qui se passe, que l'on comprenne sans jamais s'ennuyer malgré la durée du film... Mais bon, j'étais énervé, donc je ne pourrai pas dire que j'ai passé un bon moment.

    Le pire c'est qu'aucun personnage n'existe, donc comment tu veux avoir de l'empathie ? Ils sont tous fondamentalement mauvais, aucun ne va faire quelque chose de bien dans le film, aucun...

    Tu prends les 120 journées de Sodome on trouve un dispositif semblable, austère, pas d'empathie, critique du capitalisme/fascisme... sauf que là on a des innocents qui vont se faire martyriser pendant tout le film et on aurait envie d'être en empathie, mais Pasolini va tout faire pour que sa mise en scène ôte toute possibilité d'empathie ce qui nous fait nous sentir mal. D'autant qu'il y a une gradation évidente...

    Là... dans the tribe, le titre n'est pas anodin, tribu... c'est primitif, limite bestial... mais on n'est pas dans un contexte particulier qui viserait à faire en sorte que l'on soit capable d'accepter ce que l'on voit... Je n'y crois pas une seule seconde... on a juste le glauque qui s'enchaîne... platement... froidement... et ça ne produit rien et ça ne peut rien produire car les personnages sont inintéressants...

    Et puis j'ai lu que c'était un hommage aux films muets... je rêve !!! Le film parlant à inventé le silence disait Bresson, ici c'est le silence qui est important ! et les bruitages... C'est donc un film "parlant"... Pour un hommage au muet il vaut mieux voir Tabou de Gomes. Au moins les idées de cinéma sont au service de quelque chose !
    Jorik V
    Jorik V

    1 222 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 14 octobre 2014
    Les qualificatifs écrits en grands sur l’affiche du film sont élogieux : sidérant, une claque, impressionnant, … J’en passe. Mais à la sortie de la salle (et même bien avant) on se dit que l’on s’est fait avoir par l’un des plus beaux pétards mouillé de l’année. Quel ennui durant ces plus de deux heures à vivre cette immersion dans un foyer de sourds et muets où règne délinquance en tous genres. Le parti pris de ne pas sous-titrer est radical et osé mais ne fait que nous éloigner encore plus de ce qui se passe à l’écran. Aucune empathie ou compréhension possible même si l’histoire est plutôt simple et se devine facilement. Aucune émotion ne passe et les acteurs en deviennent vite agaçants voire mauvais. Quant aux fameuses scènes soi-disant choquantes telles l’avortement clandestin les scènes de sexe ou les meurtres à la fin, elles ne le seront seulement pour qui n’a pas été dans un cinéma de sa vie. « Orange mécanique », « Requiem for a dream », « Martyrs », pour ne citer que des bons films, étaient déjà passés par là. Pour la claque on repassera… Et niveau formel que dire de ces long plans-séquence majoritairement immobiles étirés à l’extrême et jusqu’à la nausée ? On aurait pu enlever bien un tiers du film et raccourcir notre supplice ! S’il avait un message à faire passer hors celui de faire du bruit dans les festivals par un film original (qui n’est pas synonyme de bon), le réalisateur s’est vautré dans les grandes largeurs. Son « The Tribe » est juste laid, interminable, opaque et à fuir !
    Phil H
    Phil H

    34 abonnés 139 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 septembre 2014
    Vu au Festival de cinéma de Douarnenez, THE TRIBE est réellement un film violent et choquant. Parfois il peut provoquer une profonde malaise. Comme certaines critiques récentes l'ont mentionné, le réalisateur au nom imprononçable est, cinématographiquement et violemment parlant, dans la même voie d'Ulrich Seidl et de Michael Haneke : des adolescents d'un internat spécialisé pour sourds se forment en tribu pour le vol, le viol, la tuerie et la prostitution. En plein début, on découvre très vite les décors pauvres, sans valeurs, sombres et froids avant qu'on n’aperçoive les longs plans-séquences — il en a filmé 23, selon les médias, ce qui explique la "lenteur" du film. Clairement, de ma part, il n'est pas si lent que cela : cette lenteur se rapproche à la vie, la réalité qui nous permet de prendre le temps de respirer et de comprendre visuellement, vu que ce n'est ni sous-titré ni vocal : seulement en langue des signes ukrainienne et du bruit sonore. Ensuite, les scènes de violence s'ensuivent petit à petit, juste après la présentation des personnages, tous interprétés par des acteurs sourds non professionnels sauf un qui est entendant : celui en tenue chic qui gère la prostitution est en réalité l'interprète au profit du tournage. En tant que cinéphile sourd, THE TRIBE ne rend pas forcément hommage au cinéma muet : c'est la réalité dans le monde des sourds, celui de Kiev en Ukraine. On se pose des questions dans ce film, comme par exemple "Comment se fait-il que ce pensionnat n'ait pas d'éducateurs ?" — il faut bien comprendre que, selon les voyageurs sourds français, l'Europe de l'Est vit dans le misère et dans l'ignorance, d'où l'absence des éducateurs dans certains internats. En ce qui concerne le choc, c'est les séquences inattendues : l'érotisme, la prostitution des deux jeunes filles sur un parking de routiers malpropres, le bizutage par les plus vieux de la tribu, les trafics, l'avortement dans la salle de bain... Ce N'EST PAS un film SUR la communauté des sourds et SUR les difficultés sociales, il s'agit d'un film dramatique comme les autres. En revanche, ce n'est ni la violence ni le choc qui nous empêchera pas de le voir, vu je l'ai noté 4 étoiles sur 5.
    Miltiade
    Miltiade

    30 abonnés 178 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 21 septembre 2014
    Il faut, à propos de ce film, distinguer l’idée de départ du résultat final. Imaginer un long-métrage qui soit vu et vécu différemment selon que l’on soit capable d’entendre et de lire le langage de signes est, on le répète, un coup de génie. Mais qui est malheureusement gâché de la plus vile des manières par un scénario et une mise en scène d’une violence inimaginable.
    L'enchainement interminable de scènes choquantes que constitue « The tribe » ruine complètement l’idée novatrice qui a guidé la création du long-métrage. Avant même que le film n’ait vraiment commencé, le réalisateur se tire déjà une balle dans le pied en annonçant dans un carton introductif que le film a été tourné entièrement en langage des signes et qu’il ne comportait ni sous-titres ni voix off. Ce dont tout spectateur se serait rendu compte au cours de la projection (s’il n’était pas déjà au courant avant). Prendre ainsi de haut ses spectateurs n’est que la première des humiliations que va dérouler « The tribe »…
    Léa A
    Léa A

    42 abonnés 64 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 octobre 2014
    "The Tribe" n’est pas un film sur les sourds et muet, mais le plus poétique des dialogues jamais réalisé entre le cinéma, le handicap et le social. (...)
    Suite sur mon blog :)
    btravis1
    btravis1

    101 abonnés 529 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 16 octobre 2014
    Film composé d'une série de plans séquences particulièrement réussis, qui au final, finissent par desservir le récit, car le réalisateur ne cherche ici qu'à montrer certaines scènes chocs, qui au final, sans montage, perdent leur force, car tout est tellement orchestré pour être filmé en un seul plan que les scènes semblent irréelles. L'absence de sous-titres n'empêche pas la compréhension du récit, mais les ajouter n'aurait à mon avis pas rendu moins forte l'expérience. Le réalisateur a surtout voulu faire parler de lui, pari réussi.
    Flaw 70
    Flaw 70

    254 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 janvier 2015
    Film choc du dernier festival de Cannes, qui est reparti auréolé de nombreux prix, le premier long métrage de Myroslav Slaboshpytskiy est un film hors norme, une expérience encore jamais vu et déstabilisante qui ne peut laisser indifférent. Pourtant en soit le film a tout du film pour festival avec les lacunes que cela comporte et le réalisateur fait parfois un peu preuve de prétention mais néanmoins on a affaire à une expérience sensorielle avant tous et en ça le film sera plus que réussi. Avoir fait un film sans paroles, sans musiques, ou tout l'aspect auditif est réduit permet de revenir à l'essence même de ce qui fait le cinéma, l'image. Ici être presque privé d'un des sens permet de ce concentrer sur ce que l'on voit et de déchiffrer ce que l'on nous dit, ce qui fait qu'on est devant une oeuvre contemplative qui se sert du langage cinématographique pour transmettre son message, tous passe par les acteurs et la mise en scène. Les acteurs sont d'ailleurs tous sensationnelles, étant sourds et muets comme les personnages qu'ils incarnent, ils livrent des prestations nuancés et complexes en totale accord avec la froideur clinique de l'ensemble. Je ne les citerais pas car leurs noms sont compliqués et que la liste serait trop longue mais aucune fausse note n'est à noter de leurs parts. Pour ce qui est du scénario, la trame globale est épuré et quelque peu prévisible surtout qu'elle se veut plutôt classique, c'est une histoire qui nous à déjà été raconter sous diverses formes. Néanmoins la romance du film est vraiment touchante tandis que le nihilisme de l'ensemble est admirable, rare sont les films à aller aussi loin dans la noirceur de leur propos car ici il n'y a aucune place pour la rédemption, le film étant une descente aux enfers vertigineuse, malsaine et choquante. Le film pose clairement un constat trouble sur la nature humaine, même les choses qui se veulent belles sont perverties par la violence et l’immoralité spoiler: ( la romance provient quand même d'une fille forcer à ce prostituer avec son nouveau proxénète )
    , pour cela ils composent des personnages complexes loin du manichéisme et des clichés. Mais la vraie force du récit est de faire un parallèle judicieux avec l'histoire de son propre pays, difficile de passer à coté de l’allégorie sociale que représente ce film, que ce soit dans la hiérarchie très structuré de la mafia du pensionnat qui renvoi à un régime totalitaire qui exploite et force de jeunes filles à ce prostituer, ce qui renvoi à un climat de Guerre Froide, absence de liberté et d'espoir ainsi qu'omniprésence de la violence. Slaboshpytskiy entreprend donc un film aux thématiques fortes avec une vraie vision d'auteur ( d'ailleurs le film est dans la continuité de ses courts métrages ) et livre une oeuvre à la fois sociale et politique qui est bien plus riche et passionnante qu'elle ne le laisse entrevoir de prime abord. Le tout sera soutenu par une mise en scène d'une maîtrise absolue, d'ailleurs Myroslav Slaboshpytskiy sait filmer et il le sait. Parfois on sent qu'il veut impressionner la galerie avec ses plans séquences longs et éreintants qui étire parfois les scènes jusqu'à l'extrême pour créer un malaise chez le spectateur. Le film ne cherche d'ailleurs jamais à être une expérience plaisante, ce qui pourra en rebuter beaucoup mais qui fait avant tous la force du film, comment peut on montrer la violence et la dégénérescence d'un pays sans que cela soit une expérience douloureuse qui nous pousse au bord du supplice ? C'est pour ça que le film multiplie les scènes chocs qui sont d'une longueur insoutenable que ce soit les scènes de sexes très crues ( sidérante scène du 69 ) ou les scènes de pure boucherie ( la scène de l'avortement de plus de 6 minutes fait froid dans le dos et file la nausée tandis que le final est d'une barbarie sans nom ). Le film fait grandement pensé au cinéma de Gaspar Noé dans sa représentation très graphique et crade de la violence apportant un vrai malaise qui ne disparaît pas même après la fin du film. Le tout est donc très froid, ce qui peut créer une distance avec le spectateur mais cela crée avant tout une fascination car il y a quelque chose d'hypnotique dans cette manière très opératique de mettre en scène. L'ensemble parait être déconnecter du temps et les personnage semble n'être que des âmes errantes muer par le désespoir. En conclusion The Tribe est une expérience hors norme et sans concessions doublé d'une oeuvre intelligente aux propos forts qui fait un constat trouble sur une jeunesse en pleine déliquescence, vestige d'un passé réfractaire et totalitaire. Le film n'est clairement pas à mettre entre toutes les mains ne serait-ce qu'à cause de son extrême violence et de sa radicalité et je peux comprendre que le film suscite autant de réactions contraires car il tient de la réussite comme il tient aussi de l'échec. Car oui le film use de son procédé ( la quasi absence de son ) de façon trop "arty" et que le film est conçu pour être un film choc et sensationnaliste afin de créer la polémique mais je passe outre ces défauts évidents ( car ce sont les seuls du film ) pour me concentrer sur l'oeuvre sincère et virulente d'un auteur engagé qui promet de faire des choses intéressantes. Même si il use d'un peu de cynisme et de prétention pour faire son trou c'est toujours mieux que d'avoir été sage et de passer inaperçu, ici il tente sa chance et emporte la victoire avec ce qui est pour moi un chef d'oeuvre incompris et passionnant.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    78 abonnés 1 750 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 novembre 2014
    Si vous êtes déprimé ou si vous avez un coup de blues, un conseil : passez votre chemin, ce film ukrainien ne vous remontera pas le moral. Car ici seul règne le désespoir. Trafics en tous genres, alcool, prostitution, ultraviolence, comportements mafieux, vengeance, humiliations,...sont en effet l'unique perspective que nous propose le réalisateur. Passé ce constat sans appel, ce film d'une très grande maîtrise cinématographique, à la radicalité assumée, est remarquable à bien des égards. Tourné en langue des signes, sans aucune parole ni sous-titre, l'histoire se devine plus qu'elle ne se comprend. Débarrassé de l'attention portée aux dialogues oraux, le spectateur se laisse ainsi emporter par un langage des corps qui nous déroule une macabre chorégraphie de 2h15. Difficile de sortir indemne d'un tel film.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 27 octobre 2014
    The Tribe a beaucoup fait parler de lui. D’abord parce que les personnages, sourds et muets, communiquent en langue des signes sans que celle-ci ne soit jamais traduite. Ensuite, parce que le film porte une vision très noire de l’être humain, déchiré entre la beauté fondamentale d’un regard ou d’un geste et l’abomination dont il est capable. L’expérience est étonnante et cruelle.
    Freakin  Geek
    Freakin Geek

    232 abonnés 882 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 4 octobre 2014
    Malgré le succès de The Artist, personne n'avait osé se glisser dans cette brèche nostalgique et proposer d'autres films muets. Si The Tribe est très différent du film de Michel Hazanavicius, c'est le premier à oser à nouveau ce pari et a séduire à nouveau les critiques Cannoises. Mais attention nous ne sommes pas ici pour rire mais pour servir une bonne cause de manière dramatique.

    En intégrant une école spécialisé pour Sourds & Muets, Sergey va découvrir qu'une bande y mène des magouilles en tout va comme une petite mafia. En acceptant ces codes, il s'y impose progressivement et séduit même l'une de filles de la bande. Cet amour et la jalousie qui en découle va cependant tout faire basculer.

    Attention car The Tribe n'est pas loin de l'oeuvre expérimentale. En transformant son court métrage Deafness en long métrage, le réalisateur Ukrainien Myroslav Slaboshpytskiy a choisi de tourner son film intégralement en langage des signes sans aucun sous titres ou voix off. Un projet original qui se révèle avoir rapidement des limites car les spectateurs qui ne connaissent pas la langue des signes ne pourront que tenter de deviner l'intrigue et les dialogues rien qu'avec les images.

    On est au début intrigué et amusé par ce challenge mais celui ci montre rapidement ses limites. Il en effet impossible de tout saisir et l'ennui s'installe rapidement dans ces scènes super lentes où il faut tout deviner. C'est là qu'on réalise a quel point le cinéma parlant a été une grande invention d'autant plus que nous n'avons ici aucun carton explicatif ni même de musique pour nous donner des pistes.

    Tout le film se compose d'enchainement de plans séquences filmés en plan large, rappelant les films de Benoît Delépine et Gustave Kerven. Comme le duo français, Myroslav Slaboshpytskiy aime faire traîner sa caméra et s'arrange que pour les seuls paroles prononcées restent inaudibles en filmant au loin. Mais là, où le duo Grolandais arrivent souvent à nous faire rire avec ce procédé, ici ce n'est définitivement pas au programme.

    The Tribe est un film dur qui suit des jeunes Ukrainiens sourds & muets sans avenir qui cherchent toutes les combines pour s'en sortir. Racket, vol et prostitution sont leur quotidien au point qu'ils en oublient de suivre les cours. Cela nous arrange puisque la seule séquence en classe est particulièrement ennuyeuse puisque incompréhensible. Leur vie est finalement très monotone et certaines scènes reviennent inutilement pour allonger un film de deux heures et quat qui aurait bien pu être raccourci d'une bonne demie heure en enlevant de longs déplacements et des scènes répétitives.

    Pour jouer les élèves de cette école spécialisée, le réalisateur Myroslav Slaboshpytskiy a fait appel à un ensemble d'acteurs sourds et muets pour la plupart d'entre eux débutants. Du lot il y a surtout la jeune Yana Novikova qui se démarque particulièrement à cause d'une scène d'avortement pour le moins choquante. Autrement il est difficile de juger de leur prestation globale vu qu'on ne les comprends pas. On pourrait cependant reprocher à leur interprétation de donner parfois l'impression de se retrouver devant un vieux film burlesque car certaines expression et mouvements semble exagérées à la manière d'un vieux Charlot ou Buster Keaton.

    Annoncé comme très violent, The Tribe ne montre au final que très peu de scènes choquantes mais y va très fort lorsque c'est le cas. On reste cependant dans la suggestion et seuls les âmes vraiment sensibles pourront vraiment être choquées. C'est surtout l'ennui qui prédomine dans cette fausse bonne idée. Voir un film dans les conditions d'un sourd & muet nous fait bien réaliser leur handicap mais empêche de comprendre toute l'histoire au point que l'on fini totalement par décrocher.
    traversay1
    traversay1

    3 197 abonnés 4 659 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 octobre 2014
    Qu'il est étrange cet objet cinématographique venu d'Ukraine. Et diablement inconfortable. Tourné en langage des signes et sans sous-titres, The Tribe est tout à fait compréhensible et il met rapidement dans le bain d'un univers impitoyable où la loi du plus fort s'impose toujours. Le réalisateur ne nous épargne rien et certaines scènes (l'avortement, l'ultra violence finale) sont au-delà du supportable. Le film veut nous montrer ce qu'il y a de plus laid dans la nature humaine et il y parvient sans peine. Avec complaisance ? Hélas, oui.
    Ramm-MeinLieberKritiker-Stein
    Ramm-MeinLieberKritiker-Stein

    120 abonnés 543 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 21 octobre 2014
    Pas besoin de le cacher : on ne passe pas un moment très agréable devant "The Tribe". Que ce soit dans une chambre, sur une aire d'autoroute ou dans un hôpital improvisé, la loi du silence est maître dans ces lieux. Mais ce qui choque le plus, ce sont ces interprètes qui veillent au grain à chacun de leurs gestes de ne pas faire d'erreurs, comme le montre bien la scène de la bagarre. C'est brusque, tendu, à la limite de l'insupportable. Mais réalisé avec brio, ce qui n'empêche malheureusement pas de tomber dans l'ennui de la répétition, qui se prolonge, inlassablement. C'est une leçon expérimentale, une manière originale de faire un film... Et une mise en scène certes trop contemplative, mais hautement stimulante lorsque ça part en vrille mentalement, physiquement, sexuellement. Un vrai tremblement de terre!
    desiles ben
    desiles ben

    30 abonnés 204 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 12 janvier 2015
    On va au cinéma pour être surpris, pas pour retrouver tout ce qu'on sait déjà de la jeunesse des pays de l'Est. On a vraiment droit à tout, la violence gratuite, le sadisme, l'alcool, la délinquance, les filles qui, la nuit, font le trottoir etc. etc. etc. Ajoutons à cela l'absence de sous-titres et l'on obtient un film d'un ennui mortel.
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