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    Marguerite & Julien
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    benoitG80
    benoitG80

    3 326 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 décembre 2015
    "Marguerite et Julien" a de quoi déranger, voire déstabiliser par son thème si particulier...
    En effet, en abordant l'inceste entre frère et sœur, à partir d'un fait réel de 1603, Valérie Donzelli s'en est plutôt bien sortie et a été même bien inspirée en intégrant une mise en scène originale, un parti pris théâtral et hors du temps qui a de ce parti pris tout son sens et son intérêt !
    Cette relation incestueuse aussi tabou soit-elle, revêt une dimension historique universelle, en pouvant ainsi se situer à n'importe quelle époque...
    Pour ce faire, la cinéaste jour sur les anachronismes, mélange les objets comme les moyens de locomotion, en les sortant de leur contexte, telle cette Mustang sortie de nulle part, rompant ainsi avec tout indice ou marque du temps...
    Fable intemporelle, conte universel, cette histoire et la façon dont elle est racontée vaut bien tous ces autres contes célèbres, dont ce Peau d'âne terrible ou autre Barbe Bleue, tellement cruel et immoral !
    Bruno Bettelheim, psychanalyste avait d'ailleurs abordé le sujet de ces fameux contes dans ses théories étonnantes et aurait eu de quoi épiloguer ici.
    Film fort, puissant et adroit, les acteurs le sont tout autant...
    Anais Demoustier a rarement été aussi convaincante, aussi vraie que cette fois, tout comme Jérémie Elkaïm.
    Ravagés par l'amour interdit, on sent très bien par leur seule présence à l'écran, cette attirance, puis cette passion dévorante qui transpire par tous les pores de leur peau, par le moindre regard !
    Besoin de l'un envers l'autre, impossibilité d'être l'un sans l'autre, tous leurs sentiments sont exacerbés, magnifiés jusque dans la douleur ou l'horreur de leur séparation inéluctable...
    Valérie Donzelli arrive ainsi à nous toucher par sa façon de voir ou d'entrevoir cette histoire, par sa lorgnette presque magique qui a la façon d'un kaléidoscope, illumine et colore ce tragique fait divers.
    De simples jeux d'enfants, on se retrouve donc plongé en pleine interdiction, en totale contradiction avec notre morale, nos codes de société...
    Un amour particulier et dévastateur, dont l'issue terrible laisse coi !
    Sujet difficile, pari risqué mais à mon avis un film largement réussi et intéressant...
    Le film d'Ariane
    Le film d'Ariane

    63 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 décembre 2015
    Accueilli très froidement par la presse au dernier Festival de Cannes où il était en compétition officielle, j’étais sceptique. Un rejet aussi unanime a vite fait d’exciter ma curiosité, surtout quand la réalisatrice est également l’auteure de deux films qui ont chaviré mon cœur ces dernières années (« La Guerre est déclarée » et « Main dans la main »). Julien et Marguerite sont frère et sœur. Leur amour fraternel et fusionnel se mue petit à petit, et avec l’âge, en passion incestueuse, charnelle et dévorante. Séparés par leurs parents, Julien (Jérémie Elkaïm, dont la prestation manque un poil de fièvre) est envoyé en Europe pour parfaire son éducation, tandis que Marguerite (Anaïs Demoustier) se morfond dans son château. Elle épouse par désœuvrement un notable qu’elle déteste. Mais les sentiments perdurent, se renforcent et les réunissent à nouveau. Donzelli s’est donc emparée d’un scénario de Jean Gruault (scénariste star de la Nouvelle Vague) destiné, à l’origine, à François Truffaut. Cette histoire vraie (Marguerite et Julien de Ravalet vécurent au XVIe siècle en Normandie dans le château de Tourlaville, où le film fut tourné), elle n’a pas voulu l’inscrire dans l’époque originelle ni souhaité l’ancrer dans le présent, comme pour rendre ce conte intemporel, tout comme le tabou dont il traite. Formellement atypique, volontairement anachronique, le film voit passer des calèches et des hélicoptères, comme dans « Peau d’Âne » de Jacques Demy, auquel on pense souvent. Extrêmement romantique (donc dramatique !), MARGUERITE & JULIEN est un conte sur un amour empêché, où des êtres se consument de l’intérieur, comme Roméo et Juliette, Tristan et Yseult ou Paul et Virginie. Personnellement j’ai très vite oublié le caractère incestueux de leur relation, je n’y ai vu que deux êtres éperdus d’amour, contraints de fuir pour s’aimer. L’amour n’est pas rationnel, il peut surgir partout, quels que soient le genre, le lien, le sexe ou les interdits. C’est tout l’enjeu de ce film audacieux et ça m’a touchée.
    Steven Merlier
    Steven Merlier

    30 abonnés 178 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 janvier 2016
    marguerite et julien !!! claque claque !!!! elle fait vraiment un super de cinéma valérie Donzelli ça claque !! ça transpire la générosité et le bon sentiment !!
    malgré un sujet très dur l inceste on a la un film intemporel qui peut s inscrire dans n importe quelle époque et c est génial !!

    le film d ailleurs prend pas partie et nous expose la relation entre les deux personnages principaux comme une évidence du coup la trahison parait moindre !

    mais des scènes sublimes , des arrêts dans le temps monumental une poésie filmiques jamais vu au cinéma !!! des acteurs toujours parfait !! peut-être un ou deux seconds rôles a voir !!!

    mais sinon cela devrait être ça le cinéma français un cinéma sous influence, qui ose faire de l improbable et prendre des risques de style et de narration ce qui ce fait la !!
    juste magique !!!
    Blog Be French
    Blog Be French

    33 abonnés 263 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 juin 2015
    Qu'on se le dise tout de suite, Marguerite et Julien n'était pas à Cannes pour plaire. Le sujet choc et très spécial a dû scandaliser quelques réactionnaires endurcis qui ont vu dans le nouveau film de Valérie Donzelli une honte pour l'image de la France. Dommage, car si le film n'est pas parfait, ils sont passés à côté du plus créatif de la sélection ! La réalisatrice choisit d'adapter un fait divers du XVIIème siècle en passant par un aspect totalement irréaliste, où l'histoire est présentée comme un conte de fée intemporel (des carrosses et un château côtoient ainsi des polos sport et un baby foot) dans lequel chaque début de chapitre est « illustré » par des acteurs immobiles, comme gravés dans le papier d'un vieux bouquin. Il nous arrive de nous demander si toute la mise en scène est en vérité bien maîtrisée, mais c'est là aussi que réside le charme de Marguerite et Julien. Valérie Donzelli sait user des effets de caméra, et prouve aussi qu'elle est capable de présenter une belle photo. On retiendra surtout une des dernières scènes du film, où la voix des acteurs clôturent ce conte par des images frôlant presque le domaine de l'expérimental. Donzelli est astucieuse, avec une certaine légèreté dans l'écriture, rendant cet inceste assez doux et beau. Et que dire d'Anaïs Demoustier ? Avec sa frimousse malicieuse, on a l'impression que partout où elle apparaît elle transforme son univers.
    Toutefois, on regrettera une fin un peu ridicule, qui se cherche, ni dans la brutalité ni dans la douceur… La chute est un peu terrible pour Marguerite et Julien puisque c'est justement dans ses dernières minutes que le film manque quelque peu de nuance. Et quel message souhaite passer Valérie Donzelli sur l'inceste ? La liberté de réflexion est-elle vraiment permise au spectateur ? Voici une des raisons qui font qu'un certain recul, comme une certaine ouverture d'esprit, sont nécessaires pour se plonger dans ce film…

    Donzelli et son duo d'acteurs redéfinissent le Romantisme dans un drame à la fois ténébreux et pétillant. Malgré quelques maladresses, ce cocktail improbable fait quand même son effet et on ressort de la salle en se disant qu'on a assisté à un film de cinéma, au sens propre du terme.

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    pierre72
    pierre72

    126 abonnés 367 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 décembre 2015
    C'est avec curiosité que je m'en suis allé découvrir "Marguerite et Julien " après le foutraque mais sympathique "Main dans la main". A l'issue de sa projection cannoise, les critiques ont jeté violemment film et réalisatrice dans la catégorie des nanards de l'année. Mon petit doigt me disait qu'il devait y avoir quand même anguille sous roche, on n'arrive pas en sélection officielle du plus grand festival du monde par hasard !
    Premier constat, totalement personnel, " Marguerite et Julien " était tout à fait sa place à Cannes et n'avait pas à avoir des complexes dans une sélection en demi-teinte, mais mettant en valeur des cinéastes qui cherchaient (pas toujours de façon convaincante) de nouvelles façons de transposer leurs idées au cinéma.
    Et le cinéma qui essaie de sortir des sentiers battus, il est bien dans ce film à la fois romantique, déglingué, vibrant, mal fichu, original et imprégné d'enfance. Sur la base d'un fait divers du 17ème siècle, restituant la passion incestueuse d'un frère et d'une soeur issus d'une noble famille normande, le récit prend très vite une allure de conte intemporel très agréable à l'oeil car bourré d'anachronismes. Cette singularité qui peut agacer certains spectateurs trop rationnels, se révèle pourtant une très belle idée de mise en scène, mettant ainsi en distance le sujet casse-gueule et délicat de l'inceste ( moins que dans "Peau d'âne" de Demy qui l'avait pas mal dilué avec son côté pop et chantant). Car, malgré les déclarations de Valérie Donzelli qui semble minimiser le sujet de l'inceste dans les interviews qu'elle donne, préférant parler de passion irrémédiable, c'est bien cela qui est au coeur du film et qui vaudra aux personnages ce tragique destin. Marguerite et Julien sont touchants, on les suit avec plaisir mais on n'arrive pas toutefois à se projeter en eux, tabou sociétal oblige. Ils sont à la fois de chair et de chiffon, marionnettes d'une histoire qui dépasse tout le monde et qui vivent à l'écran comme les héros d'un jeu inventé par des enfants. Cette part enfantine est prégnante dans le film, des petites filles dans un dortoir écoutant l'histoire comme des groupies( mauvaise idée abandonnée à mi-chemin) jusqu'à la façon de bouger, courir, sauter, sans beaucoup parler des deux comédiens donnant à cet inceste une part d'innocence qui là aussi peut déranger. Mais, Valérie Donzelli slalome ludiquement parmi les écueils d'un thème scabreux en imposant des images originales, décalées, comme l'immobilisme des personnages en début de scènes, ou une sorte de reportage photo pour symboliser la violence d'une arrestation. C'est en partie avec cette inventivité, cette désinvolture qu'elle surprend et accroche l'intérêt. L'image est accrocheuse, admirablement composée mais aussi chargée de références (inconscientes dixit Valérie D.) pour le plaisir des cinéphiles. J'ai parlé de Jacques Demy bien sûr pour les nombreuses références à "Peau d'âne" puisqu'en plus des hélicoptères, des fenêtres rouge vif du château, il se trouve qu'Anaïs Demoustier a le même âge que Deneuve lors du tournage du conte de Perrault. ( Il n'est pas certain que "Marguerite et Julien" ait la même importance dans sa carrière malgré sa vibrante prestation... )
    La suite sur le blog
    selenie
    selenie

    5 523 abonnés 6 035 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 décembre 2015
    Scénario qui était destiné à l'origine au réalisateur François Truffaut adapté de l'histoire vraie de Marguerite et Julien de Ravalet. Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm y ont ajouté leur grain de sel, leur grain de folie, leur petit plus à eux pour en tirer un conte romanesque et funeste en modernisant le plus possible en se jouant notamment des époques. La grande réussite est d'être resté intelligemment neutre sur la question de l'inceste. Un film entre tragique et fantaisie qui souffle un air de mélancolie touchant. Dans le même temps, il s'agit sans doute du film le moins abouti des quatre...
    Léa A
    Léa A

    42 abonnés 64 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 décembre 2015
    Librement adapté de l’histoire vraie, le film fait de cet amour hors-la-loi un véritable conte de fée – marque de fabrique de Valérie Donzelli, qui aime conter les histoires. Comme dans La Reine des pommes ou La Guerre est déclarée, un narrateur nous guide dans l’univers poétique de la cinéaste. On sent l’inspiration forte des films de Jacques Demy, et particulièrement de Peau d’Âne, à qui elle a emprunté quelques effets de style comme l’ouverture à l’iris et la représentation figée des personnages – comme l’offrande d’un voyage visuel dans un tableau. On retrouve également la présence d’objets modernes (voitures et hélicoptère), ce qui bouleverse la contextualisation temporelle de l’histoire. Sans doute une manière de dire que cette histoire d’amour, comme toutes les autres, est intemporelle et universelle. De plus, la morale de ces deux contes sont très proches, dénonçant tous deux le crime de l’inceste. Hors, dans Peau d’Âne, l’inceste est empêché, alors que dans Marguerite et Julien il a lieu, ce qui transforme les attraits du conte de fée en sentiment d’inquiétante étrangeté. (...

    Suite sur mon blog !
    Michel C.
    Michel C.

    241 abonnés 1 385 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 décembre 2015
    Valérie Donzelli nous propose sa 4ème déclinaison de l'Amour.... ici "particulières" ou "jeux interdits" comme on disait....Partie d'une histoire vraie, elle est en fait racontée dans un orphelinat ou pension( on s'y perd un peu) mais l'important tient dans l'approche, la sensualité surtout la qualité des images - souvent de près - très artistiques. Quelques incongruités (Ford Mustang ? Hélicoptère? dans une époque d'il y a 3 siècles ?). Comme je suis assez fan d'Anais Demoustier, je ne me plains pas, elle semble garder son merveilleux coté "enfant" et l'ensemble a le mérité d'être réalisé car assez rare et gorgé de fraîcheur.... !! **
    Cinemaniakmontreal
    Cinemaniakmontreal

    16 abonnés 103 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 décembre 2015
    Après l’acclamé La guerre est déclarée, et le très sympathique Main dans la main, Valérie Donzelli signe avec Marguerite et Julien une œuvre truffée d’insolence : l’histoire véridique de l’indéfectible amour d’un frère et d’une sœur dans un 17ème siècle moralement étriqué. Cet amour impossible dépassera vite l’entendement et conduira ces personnages vers une fin inéluctable.¸♥♥♥1/2

    Membres d’une fratrie de 11 frères et sœurs, Marguerite et Julien de Ravalet développent l’un envers l’autre, et ce depuis l’enfance, un amour platonique qui deviendra avec le temps une passion dévorante et destructrice. Rapidement, leur forte complicité convaincra leurs parents de les séparer en envoyant Julien dans un collège éloigné. Malheureusement, l’isolement et la notion d’interdit feront accroître leur désir et ce n’est ni le mariage forcé de Marguerite avec un homme de 32 ans son aîné, ni les conventions sociales et la bonne morale qui auront raison de leur dévotion. L’inavouable aux yeux de tous se concrétisera lors de leurs retrouvailles et de leur fugue à venir. Ils seront alors perçus comme des Roméo et Juliette qui courent à leur perte en consumant leur amour. Jugés pour adultère et inceste, il n’y aura que la mort pour les désunir à l’instar des deux amants de Vérone. Le générique, composé de clichés du couple, sera l’unique représentation de cet amour emprisonné.

    « Ils ont mis tout en œuvre pour nous séparer mais rien n’y fera, on ne peut pas séparer le sang des veines, la sève de l’arbre, ni le sel de la mer. »

    Marguerite et Julien

    De nos jours, ce qui rend le film audacieux n’est que le reflet des années 1970 en pleine libération sexuelle, explicitant l’abandon du projet par Francois Truffaut à qui le scénario original était destiné. En effet, trouvant l’idée commune et un peu trop en vogue (l’amour d’une mère pour son fils dans Le souffle au cœur de Louis Malle), il déclinera le script de Jean Gruault (décédé en juin dernier). Ce n’est que bien plus tard que la réalisatrice étudiera le sujet et décidera de remanier puis de revisiter librement l’histoire des deux amants. Elle dira avoir réalisé non pas un film d’époque mais “de l’époque” où le vrai côtoie le factice. Par exemple, le château que l’on voit à l’écran est la véritable demeure de la famille de Ravalet participant ainsi au caractère romanesque d’une œuvre aux saisissants contrastes de lumières. À l’opposé, beaucoup d’anachronismes sont utilisés, notamment en musique (la bande sonore est de Yuksek), pour insuffler un élan dramatique qui va crescendo, rappelant l’effort de Sofia Coppola dans son Marie-Antoinette édulcoré et modernisé. La distance imputée à certains faits historiques est alors présente pour mieux nous faire pénétrer dans l’univers de Donzelli qui fait vivre au spectateur une expérience sensorielle unique par le biais d’images stylisées (le fantôme de Julien qui s’en vient relever le corps de Marguerite inconsciente). Un parti pris surprenant mais qui, en bout de ligne, séduit par sa fragile impudence. En outre, la narration confiée à une jeune fille d’un orphelinat participe à la dichotomie entre le réel et l’imaginaire, distillée tout au long du film, inscrivant l’œuvre dans une temporalité incertaine. On est dans le domaine du conte où la princesse, en l’occurrence Marguerite, est retenue prisonnière dans son château tandis que Julien doit escalader jusqu’à sa fenêtre afin de la retrouver. Utilisée à maintes reprises, l’ouverture à l’iris dans le montage, accentue cette idée là comme une loupe sur un pan de l’histoire où la nature répond aux actes des protagonistes (arbre qui saigne, hibou qui montre la direction à prendre).

    Un film culotté débordant d’effronterie.

    Marguerite et Julien AfficheSi, de prime abord, il n’est certes pas facile de s’identifier au couple (tiraillé tout comme les parents et le spectateur), la metteur en scène se questionne sur l’inné et l’acquis en filmant la naissance de leurs sentiments et les troubles qui les accompagnent. Comme à son habitude dans son cinéma, c’est l’amour qui jette son dévolu sur les personnages et non l’inverse. Ils ne sont pas malades et n’ont rien choisi si ce n’est de faire face à leurs tourments intérieurs. Marguerite est une jeune femme empêchée et étouffée qui respire seulement dans les bras de son frère et ne voit qu’à travers le regard de ce dernier.

    Avec déjà 4 films à son actif, Valérie Donzelli confirme son talent de direction d’acteurs et retrouve pour notre plus grand plaisir Jérémie Elkaim qu’elle dirige depuis ses débuts derrière la caméra (elle a commencé en tant qu’actrice). Le duo Elkaim/Demoustier est en pleine possession de ses moyens. La palpable passion qu’ils nourrissent l’un envers l’autre rend l’intrigue encore plus crédible malgré la situation incongrue.

    Sujet à controverse, l’inceste n’en reste pas moins un propos qui passionne et questionne encore de nos jours comme en témoigne l’amour de deux sœurs dans Les blessures assassines, d’un frère pour sa sœur dans The Dreamers et dans la plus récente série Game of Thrones. Sous ses apparats de conte, le film se révèle n’être pourtant que le reflet d’une modernité grandissante où, certes la morale et la justice condamnent encore de nos jours ces actes d’amour, mais où la mort ne les accompagne plus nécessairement. Souhaitons que la sortie de Marguerite et Julien, fixée au 2 décembre, c’est-à-dire le jour de la mort des amants, placera le film sous de bons augures.
    Yves G.
    Yves G.

    1 310 abonnés 3 312 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 juin 2016
    Marguerite et Julien de Ravalet ont été exécutés en 1603 pour inceste. François Truffaut avait souhaité en faire un film. Valérie Donzelli ("La Guerre est déclarée") mène ce projet à bien. Au lieu de tourner en costumes ou de transposer les faits à l’époque contemporaine, elle choisit de multiplier les anachronismes volontaires comme Jacques Demy dans "Peau d’âne". Des robes à volants et des hélicoptères. Des lampes torches et des charrettes à bras.

    Valérie Donzelli aurait pu faire un film dérangeant sur l’inceste ou un film romantique sur l’amour. Elle décide de raconter l’histoire d’amour d’un frère et d’une sœur. Jérémie Elkaïm et Anaïs Demoustier ont probablement dix ans de trop pour leur rôle.

    À cette réserve près, ils sont parfaits. On oublie qu’ils sont frère et sœur. On prend parti pour eux. On espère que leur amour triomphera et que les obstacles que la société leur oppose céderont. Et c’est bien là le problème : leur couple est trop sain pour incarner l’inceste.
    dominique P.
    dominique P.

    792 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 décembre 2015
    Personnellement j'ai adoré ce film, cette histoire.
    Donc je ne comprends pas du tout les quelques mauvaises critiques presse et spectateurs et pourquoi ce film a mal été accueilli à Cannes.
    J'ai été transportée et bouleversée par cette histoire tragique très bien réalisée, filmée et interprétée.
    colombe P.
    colombe P.

    125 abonnés 695 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 décembre 2015
    Une histoire terrible et très émouvante.
    Ce film est très bien réalisé et interprété.
    J'ai passé un excellent moment.
    Jonathan M
    Jonathan M

    115 abonnés 1 528 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 décembre 2015
    Ne passer pas à côté du film. Les critiques sont plutôt sur la réserve, je vais vous dire pourquoi. Dans ma critique de "Main dans la main", j'avais noté l'émergence d'une grande. Et cela se confirme ici. Il y a une multitude de proposition de mise en scène, la lumière est sublime, la bande son est divine. Valérie Donzelli est une cinéaste qui propose des choses, la meilleure défenseur de l'amour passionnel. Le film va vous sembler bancale, comme si il manquait quelque chose. Alors oui effectivement, ce quelque chose est vraiment rageant, car j'aimerais adoré le film. Mais si je vous dis d'aller voir ce film, c'est que l'audace de cette femme portera un jour ses fruits aux yeux de tous. Aidez-la à en faire plein d'autres, et vous ne le regretterez pas.
    axelle J.
    axelle J.

    107 abonnés 501 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 décembre 2015
    Je fais partie des personnes qui ont beaucoup apprécié ce film.
    Cette histoire vraie est bouleversante.
    J'ai trouvé le film vraiment très bien.
    Pourquoi le jury de Cannes l'a boudé ?
    zoupeurman
    zoupeurman

    13 abonnés 328 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 décembre 2015
    Chaque film de Valérie Donzelli est un délice et celui-ci ne manque pas à la règle. Sujet plus que tabou, l'inceste est ici presque étrangement sublimé, par des silences, des lumières, des mots. C'est un film d'amour qu'on nous offre et on oublie presque le lien de sang qui unie Marguerite à Julien.
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