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    The Neon Demon
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    3,1
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    Flaw 70
    Flaw 70

    254 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 juin 2016
    ATTENTION, cette critique comporte énormément de spoilers !!!
    Nicolas Winding Refn, s'est depuis longtemps imposé comme un esthète de génie. Ayant une approche très clipesque de ses œuvres, ce qui lui est reproché par ses détracteurs qui trouve que ses films privilégies la forme au fond, il s'intéresse au prisme de la beauté pour retranscrire l'horreur et le malsain. La violence et la nature bestial de l'homme devenant un ballet magnifique aussi tragique que beau et fascinant. On ne peut pas dire que ses films sont vides car il pense sa mise en scène comme une véritable mécanique de scénario, qui alimente le récit et le transcende. Tout a un sens et une fonction, ce qui parfois met en évidence sont vrai défaut, l'abus de symbolique. Chose qui avait commencé à apparaître dans son Valhalla Rising et qui avait éclaté dans Only God Forgives. Des films, où il s'intéressait plus que jamais au conte, parlant de la brutalité humaine et de l'impuissance des divinités que l'on s'est créés, Dieu devant un homme dont on a érigé la légende mais qui n'en est pas à la hauteur, n'étant qu'une âme en peine, cherchant la rédemption et devenant un être sacrificiel. Symbolisant la vacuité d'un monde en perdition et nous montrant de manière brutale, le vide de nos propres existences. Avec son dernier film, il vient terminer cette trilogie, où cette fois-ci il délaisse la divinité masculine au profit de celle féminine pour nous plonger dans un univers d'apparence plus complexe, pernicieux mais tout aussi factice et illusoire.
    Ici, on suivra le parcours de Jesse, jeune adolescente en quête de repère qui estime que son seul atout est sa beauté et qu'elle décide d'en tirer profit, se lançant dans le mannequinat. Refn ne tombe pas dans la facilité de ne faire qu'une critique du monde de la mode, faisant ce que beaucoup ont pu faire avant lui. Il va se servir de cet univers pour toucher à quelque chose de plus universel, les apparences et nos propres rapports face à elle. Tirant le tout pour basculer dans le conte horrifique, réinventant le film de possession et offrant une variation du mythe du vampire diablement intéressante. Ici les personnages seront soit obsédés par la beauté, devant des caricatures assez vides au dialogues superficiels, chose voulu pas le récit donc pas dérangeantes,soit des êtres naïfs qui se bercent dans leurs illusions avant de se prendre la cruauté du monde en pleine face, où encore ils seront dans un entre-deux, apportant une ironie cinglante sur les dérives du monde. Dans cette optique, c'est le personnage du gérant de l'hôtel qui s'impose le plus. Pouvant être un des personnages les plus obscures et "insaisissable" du film, car on ne sait pas forcément où le réalisateur compte aller avec lui alors qu'il symbolise le plus les intentions de l'oeuvre. Immoral, obsédé par son profit personnelle et agressif, il est aussi celui qui apporte une certaine forme de vérité dans sa brutalité, celui qui souligne la farce que représente cette histoire car probablement le seul qui ne se voile pas d'hypocrisie. Le personnage sera géré selon la vision du spectateur, où il apparaît comme un râleur et un sale type mais aussi comme quelqu'un de désintéressé par Jesse et ce qu'elle représente. Souligné par son dialogue avec Karl, l'amoureux transi, où il se moque de lui, lui renvoyant en pleine face ses penchants, sa naïveté et en montrant qu'il a bien trop vu cette histoire encore et encore, préférant désormais de se mêler de ses affaires et vivre en reclus. Tout cela est géré par un dialogue assez savoureux de double sens et bien moins frontale qu'il n'y paraît. Pourtant, du point de vue de Jesse, le personnage est perçu comme un prédateur, troublant la perception que l'on peut avoir de lui au sein des cauchemars et des craintes de Jesse, offrant une scène d'agression trouble qui nous fait perdre nos repères. Ici, le mal est partout, mais n'est jamais identifiable, le prédateur n'étant jamais là où on l'attend et Refn à la bonne idée de souvent le laisser en hors champ jusqu'à la révélation finale. Au final, le gérant est le prédateur de Jesse car il est tout ce qu'elle ne représente pas. Il est vieux, probablement le personnage le plus vieux du film d'ailleurs, lucide et on peut le considéré comme laid par son apparence négligé et son caractère exécrable. Il apparaît donc comme l'ennemi mais l'ennemi est souvent la beauté elle-même.

    Dès le début, Refn impose les femmes que croisera Jesse comme des menaces, notamment à travers une scène en night club assez dingue qui après une scène de dialogue dans des toilettes, instaurant tous les enjeux du film passe par une scène d'initiation qui fait virer le tout dans l'horrifique. "Est-tu sexe, ou est-tu nourriture ?" demandera Ruby, guide et "amie" de Jesse, phrase pleine de double sens qui parait anodine autour des préférences de nom de rouge à lèvres mais qui régira le récit et son déroulé. Jesse se laissera donc happé par cet univers où elle prospère, attisant la jalousie et la convoitise, possédant une "chose" dont personne n'arrivera à mettre le doigt dessus. C'est alors que fera l'apparition du "Neon Demon", une forme triangulaire rempli de symboliques et qui attise tant de questions. En terme de forme, le triangle inversé et les losanges prédominent, rappelant la morphologie du sexe féminin qui est ici glorifier à l'extrême par une industrie qui l'élève au rang de divinité. Le Neon Demon symbolise donc la virginité et l'innocence du personnage mais aussi son rapport à elle-même. Au sein d'une scène grandiose de défilé, elle prend conscience de son innocence et de se qui attire les gens chez elle, sa candeur. Elle se retrouve face à sa propre image et décide de la pervertir, d'en jouer et d'en tomber amoureuse. Symbolisé par le changement de couleurs, le bleu devient rouge, et le changement vestimentaire, Jesse se sexualisant intentionnellement, chose qu'elle ne faisait pas au début; le personnage connait une évolution drastique assumant son côté "divin" et décidant de prendre sa place au dessus des autres. Allant jusqu'à défendre son innocence face aux avances de Ruby.
    Jesse est donc une icône, à l'image d'une déesse, elle est soumise au regard des autres plus qu'à son propre destin. Elle est modelée, crée par les autres qui l'érige en beauté absolu. Refn étant tout aussi fasciné par cette beauté que critique envers elle, la présentant comme une chose unique et factice. A travers le parallèle entre Gigi - une mannequin adepte de la chirurgie esthétique - et Jesse, il pousse avec satire la comparaison de la beauté modelée par un chirurgien et celle qui est jugée naturelle. Alors qu'au final, toute deux sont modelées par le regard des autres et qu'elles sont toutes deux aussi intangibles et illusoires car au final subjective. C'est un peu ce que symbolisera le fin pour le personnage de Sarah, une mannequin que personne ne remarquais mais qui tombera sur quelqu'un qui lui trouvera un potentiel. La scène arrive après que Ruby, Gigi et Sarah ont décidé de se débarrasser de Jesse et de la manger pour absorber sa beauté et son aura, laissant le doute sur l'aspect fantastique du film. Sarah se fait-elle repérer car elle a mangée Jesse, ou ce serait-elle fait repérer sans cela ? Refn flirte avec l'absurde au sein d'une conclusion dantesque et pleines de sens qui souligne la froideur et l'horreur humaine qui est puisée dans la complaisance. Gigi ne supportant plus son crime lorsqu'elle se rend compte qu'elle s'efface face à Sarah et se pousse au suicide tandis que Sarah décide d'ingurgité ce que Gigi à recracher de Jesse pour prendre leur places et s'érigeant en beauté fatale. D'ailleurs cela pousse la symbolique de l’œil, lui donnant un aura mystique et trompeur car malgré son omniscience, il est impuissant et ne décèle pas toujours la vérité. L’œil, la lune et le spectateur, sont mis en relations et ne sont que les témoins impuissants de cette tragédie absurde. Au final, le seul personnage qui aura un véritable poids de décision sur le récit, et celui de Ruby. Oscillant entre la vie et la mort, travaillant dans une morgue pour maquiller les cadavres et leurs donner une impression de vie, elle est celle qui se maquille derrière des faux-semblants, cachant son jeu. De sa profession à sa personnalité, le personnage est un exemple d'écriture et d'intelligence, rien n'est laissé au hasard et tout fait sens dans son traitement. Voulant être l'amie de Jesse, elle base cette amitié sur un intérêt personnel car elle la désire, elle veut être son amie mais dans une certaine limite, celle qui lui permettra d'arrivé à ses fins, manipulant ainsi les apparences. Elle est le puma qui pénètre dans la chambre de Jesse, celle qui s'immisce dans son intimité. Elle veut Jesse, et à travers la scène choc de nécrophilie qui l'implique, on comprends que si elle ne peut pas posséder Jesse vivante, elle se délectera de sa mort. Le personnage bascule et assouvi son fantasme, car l'amour est égoïste comme le prouve le moment où elle essaye de prendre la virginité de Jesse, elle pense avant tout à elle qu'aux sentiments ou crainte de sa partenaire, allant même jusqu'à se montrer brutale et à la lisière du viol. La satisfaction, elle l'aura dans la mort de Jesse - la mort est ici étroitement lié avec le sexe -, se baignant dans son sang et atteindra l'extase en la consumant. Sa dernière scène symbolisant un orgasme mêlé de sang.
    Au final, Refn étudie les relations humaines, les rapports à nous-mêmes et en fait un conte horrifique réinterrogeant le sens de la divinité au sein d'un scénario minimaliste mais dense et particulièrement profond dans ses réflexions. En aucun cas, il ne tombe dans quelque chose de vide au contraire, il est tellement maladif dans sa manière de vouloir que tout est du sens que parfois la compréhension s'avère difficile. Il s'entoure d'un casting talentueux, s'amusant autant du physique des ses acteurs que de leurs palettes de jeux. Il s'amusera même à confondre Bella Heathcote et Abbey Lee Kershaw (toute deux impeccables), les filmant de la sorte à ce qu'elles paraissent avoir la même tailles. Soit en les plaçant sur différentes lignes de profondeurs, soit en utilisant la contre-plongé avant de faire basculer cela au sein du scène de douche magnifique, où leurs rapport de force évolue, une prenant l'ascendance sur l'autre, prenant tout la hauteur du cadre. Après ça, il les placera toujours sur la même ligne, une devenant toujours plus grande tandis que l'autre s’affaisse sous le poids de la concurrence et de la culpabilité. Elle Fanning est renversante, s'imposant avec une performance phénoménale et d'une subtilité rare tandis que Jena Malone s'impose comme la vraie révélation du film dans un rôle plus complexe, changeant et plus difficile aborder. Et elle y est parfaite du début à la fin, vampirisant l'écran malgré le fait que l'attention soit portée sur Fanning. On retiendra aussi Karl Glusman, assez juste et attachant, ainsi que Keanu Reeves, qui s'essaye a un nouveau registre et qui s'en sort honorablement.
    La réalisation est techniquement hallucinante, avec une photographie brillante grâce à des jeux de lumières et de couleurs inventifs rappelant les plus belles heures du Giallo et en y signant une renaissance. Ici les influences étant très proches du cinéma de Argento par exemple. Le tout est aussi enveloppé d'un score musical dantesque signé par Cliff Martinez, qui est tantôt oppressant tantôt plus léger mais toujours brillant et mémorable, accentuant l'aspect fascinant de l'oeuvre. Une oeuvre mis en scène à la perfection par Nicolas Winding Refn, qui n'a plus à prouvé l'esthète formidable qu'il est. Composant ses plans comme personne, jouant avec les effets de miroirs pour accentuer ce monde d’apparence et virant dans l'abstraction la plus totale et de manière surréaliste au sein d'une scène de night club, de shooting et de défilé qui s'impose comme les visions horrifiques les plus mémorables de ses dernières années. Il n'hésite pas à bousculer le spectateur et le choquer, que ce soit au sein d'un passage nécrophile ou encore lors des dernières 30 minutes qui voit la violence du récit exploser pour prendre le spectateur par les tripes et ne plus le lâcher. Le tout est aussi superbe que glauque et malsain. C'est rythmé à la perfection, pensé de manière brillante et exécuté avec maestria. Beaucoup de scènes sont vouées à devenir culte.
    En conclusion, The Neon Demon est un chef d'oeuvre magnifique et inestimable qui se complexifie et gagne en pouvoir de fascination à chaque visionnage. Un moment de cinéma où l'on ne peut pas en sortir indemne, que l'on adore ou que l'on déteste, c'est un film qui marque durablement. Accompagné d'un casting impeccable, Nicolas Winding Refn signe son meilleur film, celui qui cristallise son cinéma et qui y porte une réflexion, étant un cinéaste de la beauté, ici il l'étudie et la décortique montrant que l'humain est régit pas cette chose aussi superficielle qu'indispensable. Elle est tout aussi concrète qu'illusoire. Bourré de sens et de symboliques qui le rende difficile d'accès, il mérite cependant que l'on s'y attarde et qu'on le décortique car il recèle de formidables joyaux. D'une certaine manière, Refn termine un triptyque lancé par Valhalla Risiing, car il arrive au bout d'une logique lancé par ce dernier. Il est son film somme, celui où tout ses tics sont poussés à l'extrême, ce qui le rend aussi magnifique qu'absurde mais surtout indispensable. Le cinéaste devra sans doute se renouveler après ça, pour ne pas tomber dans la redite mais en attendant il livre un joyau rare et précieux qui marquera sans doute le cinéma.
    pierre72
    pierre72

    126 abonnés 367 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 juin 2016
    La rumeur de Cannes autour du nouveau film de Nicolas Winding Refn tournait essentiellement autour de scènes de cannibalisme. Mmmm, on allait en voir donc de toutes les couleurs, surtout après le nauséeux " Only god forgives" de sinistre mémoire. Donc du gore, du sang et des néons, grande spécialité refnienne, nous attendaient vraisemblablement pour deux heures d'un nouveau casse-tête expérimental. Les années se suivent et ne se ressemblent pas, "The neon demon" est nettement plus passionnant que prévu et possède même des allures de film culte.
    Tout d'abord faisons un sort aux néons qui éclairaient l'oeuvre précédente et qui ici, malgré le titre, sont absents à l'image, remplacés par les flashs des photos et la luminescence des projecteurs, plongée dans le milieu de mannequinat oblige. Reconnaissons ensuite que, contrairement au pudding précédent, le scénario est plus construit et tient la route, même s'il développe une histoire pas follement originale. En gros, nous suivons une jeune fille de 16 ans, fraîchement débarquée à Los Angeles pour s'essayer à la carrière de mannequin. Elle est jolie, fraîche, naturelle et dégage quelque chose qui va lui faire gravir très vite les étapes, non sans susciter pas mal de jalousies autour d'elle, notamment de la part de ses consoeurs ou trop vieilles ou refaites. En partant de là, le thème de la beauté semble tenir la corde pour être l'élément de réflexion principal. Seulement, le cinéaste danois déploie une ambition autre en mêlant thriller un poil fantastique et vénéneux avec une mise en scène aussi léchée qu'hypnotique et passionnante., le tout pour décrire un univers qu'il connaît bien, puisque entre deux oeuvres pour le cinéma, il réalise des spots publicitaires pour des marques de luxe.
    La première partie nous décrit l'ascension de cette jeune fille dans un monde où chaque fille est inspectée comme un animal de foire. La mise en scène sophistiquée, millimétrée, des scènes d'exposition voit soudain un premier point culminant avec une séance photo dans un local blanc, où un tête à tête glacial avec un photographe inquiétant et quasi mutique devient par le jeu des regards, les crépitements des flashs tels des coups de feu, un moment franchement angoissant qui est rendu encore plus ambiguë par un petit plan final qui soudain nous fait douter de l'innocence de l'héroïne. Le film s'engage donc sur des rails vraiment subtils, jouant avec les codes du film à suspens ou fantastique mais y rajoutant une réflexion sur l'image, celle donnée, celle perçue, celle que l'on fabrique. On notera un formidable travail sur le cadrage, l'éclairage, qui sont vraiment au service de l'histoire tout en lui donnant un sens beaucoup plus profond. La jeune fille gravit les échelons de la gloire et le film prend le même chemin. Enfin elle décroche le meilleur passage d'un défilé et elle réalise que oui, elle est arrivée au sommet. Le film y est aussi ....et perd un peu les pédales. Des triangles apparaissent longuement... La scientologie a-t-elle encore frappé ( comme dans " Eyes wide shut" ? ) ? Non, je ne pense pas, ce serait plutôt le syndrome "Under the skin" qui se manifeste par des apparitions de formes ou de manipulations numériques artys. Le film prend une nouvelle direction, plus conventionnelle, à base de film d'horreur et de vengeance mais sans se départir de ses images léchées qui finissent par faire un poil trop maniéré.
    La fin sur le blog
    Anatole C
    Anatole C

    22 abonnés 60 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 juin 2016
    Film électrique, envoûtant. Une expérience cinématographique très réussie et ensorcelante. Ce film nous transforme dans un nouveau monde, le monde de la mode: lumineux, coloré mais aussi très sombre. Les plans sont magnifiques, les jeux de couleurs sont à coupés le souffle. La lenteur des scènes rendent l'action très importante. Le jeu d'acteur est très bon, la musique est excellente et certaines scènes sont très choquantes et jouissives. Un bijou
    S M.
    S M.

    30 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 juin 2016
    Le nouveau film de Refn est un choc, une merveille! Esthétiquement superbe, envoûtant, chaleureux, glacial, sensuel, malsain, abscons, énigmatique, hypnotique, il est une vraie critique du monde de la mode. Impossible de sortir indemne d'une telle expérience! Les idées sont ingénieuses, les influences excellentes! La musique de Cliff Martinez colle parfaitement bien à l'ensemble. Sans conteste, LA claque de ce début d'été.
    Aurélia N
    Aurélia N

    15 abonnés 5 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 juin 2016
    Je comprends la variété des avis, clairement ce n'est pas un film qui fera consensus. Je ne saurais pas dire si NWR s'est juste fait un délire sans tenir compte des spectateurs, ou si il a voulu faire quelque chose de "nouveau".
    Une première partie assez captivante, une esthétique évidemment fantastique. Une deuxième partie où les scènes s’enchaînent les unes après les autres sans vraiment de lien, où on se dit "ah"...Est-ce que c'est du second degré? Est-ce que c'est sérieux? Y a-t-il encore un semblant de scénario?
    C'est un parti pris complètement extrême, que certains comme moi pourront apprécier. D'autres trouveront que c'est tout à fait kitsch, absurde, et que ce film est un grand vide, ou comme certains disent "une pub pour parfum de 2 heures". Ce qui n'est pas faux non plus cependant.
    virnoni
    virnoni

    93 abonnés 578 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 juin 2016
    C'est simple : soit on adore, soit on déteste. Soit on rentre dans le monde de Nicolas Winding Refn, soit on quitte tout de suite la salle. Mais ce qui est bon, c'est qu'il ne laisse personne indifférent ! Pour ma part, c'est une claque! Film aussi époustouflant par son vide de fond que sa puissance visuelle ! Moi qui ne supporte pas la soupe proposée dans un semblant d'esbroufe visuelle justement. Je m'explique, un thème unique, d'une redoutable simplicité : une petite vierge dans l'univers impitoyable de la mode. Point. Autour de celui-ci gravite toutes les "dérives", désirs, fantasmes, envies, possibles etc du réalisateur. Ou comment se faire plaisir d'abord avec une caméra et inventer son style sans se préoccuper de faire qq chose de l'ordre d'un film ?! Mais je marche complètement! Car visuellement c'est juste somptueux et qu'il s'agit ici d'une expérience unique (à voir seulement au cinéma, au risque de perdre les effets à la TV, et pour ma part, une seule fois, pour les mêmes raisons) et qui ne prend aucun gant, ni ne propose aucun filtre avec ce thème simpliste justement : monde de requins et de destruction de la femme (un éléphant n'aurait pas fait mieux comme démonstration de sa "subtilité" dans un magasin de porcelaine!).
    Parfois, il faut accepter que le cinéma c'est aussi cela, réuni dans la main d'un génie qui ose! J'aime les gens qui ose casser les codes et que cela reste humble (oui oui). On sent tout l'amour du Monsieur pour les femmes (oui oui!), le cinéma. Certains y voit de la prétention (eu même titre que Dolan), là j'y ai vu du grand n'importe quoi dans du grand Art. L'histoire en devient passionnante. Par son interprétation déjà : tous les acteurs y sont juste brillants, mention à Elle Fanning qui tient là SON rôle. Filmée par cet homme, elle est juste divine. A suivre de près, en espérant qu'elle n'explose pas en vol, en ayant commencer par du haut de gamme. Pour certains spectateurs, les scènes sont ridicules, inutiles comme celles avec Keanu Reeves. Pas du tout, bien au contraire, c'est pas le vide proposé par ce milieu immonde de la mode, que tout prend sens. Le but est de dévorer l'autre, au sens propre, comme au figuré! Quelque soit la forme que cela prend : viol, violences, cannibalisme. La dernière 1/2 heure est franchement gore (pas un film d'horreur mais l'ambiance glauque et trash donne le LA direct ! J'ai rarement détourné les yeux ainsi !).
    Gros plus comme dans tous ses films : l'ambiance sonore. Encore un tour de force là aussi. Chaque scène est un mélange pensé de couleurs, de cadrage, de son, d'ambiance. C'est juste BEAU. On part ailleurs et détaille tout ce que l'on peut voir. Les personnages sont étranges et qq part, beaux aussi dans la perte de leurs âmes, l'héroïne en premier, qui change complètement en plein milieu. Le début de sa fin.
    Il y a comme ça des cinéastes qui font d'abord pour eux...ou ça passe ou... !! Des Georges Miller, Tarantino, Almodovar pour les derniers...je n'aime pas tout, bien au contraire, mais j'aime d'abord leur indépendance, leur courage et force d'aller jusqu'au bout de leurs films tels qu'ils le souhaitent eux. Nicolas Winding Refn semble être de cette trempe. Et je n'avais pas aimé Drive au premier visionnage, encore moins le suivant.
    A voir donc pour oser une autre expérience, au risque de s'y perdre! Ce n'est que du cinéma...quoique...!?
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 9 juin 2016
    Encore une fois NWR frappe juste avec un cinéma contemplativement violent. Comment mieux expliqué les diktats de la beauté ainsi que les perversions qu'ils entraînent ? Cette compétition qui s'annexe à la jalousie qui débouche ensuite sur la violence, la psychose, la folie et bien évidemment, la mort. Le beau est alors une convoitise, mais aussi, un lourd prix à payer quand on en fait la compétition, de quoi faire perdre la notion de toutes formes de réalité, et ce, échanger par de simple rêves et fantasmes morbide, la définition pure et simple de la folie. Le tout est raconté sur une magnifique galerie de plans et une musique aussi glaciale que fascinante, du très bon NWR ! 10/10
    ATHMOS.ONER
    ATHMOS.ONER

    141 abonnés 259 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 juin 2016
    « The Neon Demon » est un film qui ne peut pas laisser indifférent. Si la forme atteint des sommets avec une photo léchée (c’est le cas de le dire…) de Natasha Braier, le fond est bien en reste (c’est aussi le cas de le dire, comprendrons ceux qui ont vu le film).
    D’un côté les cadrages et la mise en scène sont parfaits, chaque plan est digne d’un excellent photographe de mode et c’est une claque visuelle qui sied au thème du film, à savoir la beauté et le monde de la mode. Parfois, le film tend à devenir un clip haut de gamme avec des visuels superbes, comme si l’on pénétrait dans une page de papier glacé.
    Malheureusement, le message véhiculé est faiblard et pas assez mordant (et pourtant ça mord, je n’en dit pas plus). L’horreur est limitée mais atteint une apothéose pas forcément nécessaire mais qui insiste sur un point intéressant : jusqu’à quel point sommes-nous capable d’aller pour paraitre plus beau dans un monde où, malheureusement, la beauté est la monnaie la plus forte ?
    Avec le dernier film de Nicolas Winding Refn, j’avoue ne pas savoir si je dois noter le film pour ses visuels fantastiques ou bien pour son intention quelque peu ratée ? J’ai donc fait une moyenne des deux.
    Frédéric M.
    Frédéric M.

    154 abonnés 1 746 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 juin 2016
    Film étrange, dérangeant, envoutant. La bande son est extra, excellent mise en scène, très bon jeu d'acteurs... Ambiance très lente mais captivante. J'ai juste un peu de mal avec Elle Fanning. Déjà la beauté d'Angelina Jolie l'écrasait dans Maléfique (sérieux j'ai plus envie d'embrasser Maléfique et la belle au bois dormant). Mais bon elle se défend bien quand même.
    Jean-Francois D.
    Jean-Francois D.

    28 abonnés 40 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 juin 2016
    Un film qui ne peut laisser indifférent. On aime ou on déteste.
    Côté scénario, pas grand chose : l'histoire brève et fulgurante d'une jeune fille de 16 ans qui débarque à Los Angeles et que sa fraîcheur et sa beauté stellaire promettent à un grand avenir dans le monde de la mode.
    Rapidement l'héroïne prend conscience du regard que portent les autres sur elle et du pouvoir qui vient avec. Elle devient rapidement la source de tous les désirs et de toutes les haines.
    Le film est à lui seul une métaphore du milieu qu'il dénonce : nombriliste, très superficiel, avec une photographie ultra-léchée (des plans d'une beauté formelle incroyable) et des dialogues rares.
    Keenu Reeves fait dans le film une apparition comme vulgaire tenancier de motel miteux, dont on se demande si elle n'a pas comme seul but de le poser lui aussi en victime du système hollywoodien, qui aurait passé la "date de péremption". On note aussi la bande son électro brillante de Cliff Martinez (à l'oeuvre aussi dans "Drive" du même réalisateur) qui contribue aussi à entretenir le malaise dans lequel est plongé le spectateur. Malaise qui trouve son apogée dans la scène finale aussi baroque que symbolique, une scène qu'un Pasolini n'aurait pas reniée.
    Nicothrash
    Nicothrash

    300 abonnés 2 968 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 juin 2016
    Une nouvelle expérience envoûtante de la part de Refn, cette fois c'est le monde glauque de la mode qu'il nous entraîne avec une critique féroce de cette dernière, totalement déshumanisée et même comparée au mythe du vampirisme à plusieurs reprises, très belle idée d'ailleurs ... Comme à son habitude, il s'appuie sur une B.O. hypnotique de toute beauté et ne déroge pas à son style électrique et hyper esthétisant, c'est comme toujours un véritable régal pour les yeux et les oreilles. Les messages ne manquent pas autour du scénario malsain et les acteurs évoluent presque dans un autre monde, ils sont tous à fleur de peau et chacune de leur interprétation est remarquable. Passée la déception de son "Only God Forgives", je retrouve pour ma part le Refn que j'aime dans un métrage troublant, déroutant et même sulfureusement torride parfois, un nouvel objet filmique particulier à mettre à son actif mais surtout une belle réussite au final.
    Scorcm83
    Scorcm83

    89 abonnés 508 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 22 mai 2016
    The Neon Demon est un film que j'attendais particulièrement, étant fan du travail du réalisateur danois depuis ses débuts et extrêmement intéressé par le scénario, autant dire que mes attentes étaient plutôt élevées concernant le projet en question. J'avais bien aimé Drive et trouvé Only God Forgives très intéressant malgré un style beaucoup trop poseur, j'ai finalement l'impression, au sortir de The Neon Demon, de me retrouver devant un hybride, un enfant maudit fruit de ses deux précédentes œuvres.

    En effet, la chose qui frappe dés les premières secondes, c'est la récurrence d'un style nouveau adopté depuis Drive, à savoir une esthétique parfaite, avec l'arrivée, par le biais d'Only God Forgives, de l'utilisation de couleurs et de lumières vives à grand renfort d'effets sonores et visuels oniriques. De plus, la bande son, pour la troisième fois signée Cliff Martinez, est une véritable tuerie. Certaines séquences de la première moitié m'ont littéralement accroché au siège grâce à l'intensité sonore et visuelle. La première moitié se révèle donc un spectacle son et lumière fascinant et mystérieux, sublimé par une palette de personnages féminins autant magnifiques qu'effrayants.

    Seulement, cette première partie est selon moi gâchée par une lenteur exacerbée au début du troisième quart débouchant sur un ralentissement scénaristique et une perte des enjeux principaux. On rentre dans une sorte de rêverie hallucinée semblant sortir tout droit d'une pub pour parfum. C'est beau, mais ça manque de fond, ou du moins c'est trop visible, et c'est le principal reproche que je pouvais faire à Only God Forgives, ce sentiment de vouloir faire de l'abstrait, de l'artistique et une volonté de perdre le spectateur en faveur d'une beauté formelle et non profonde.

    Malgré tout, la dernière partie est géniale et la fin, même si elle m'a beaucoup déstabilisé au départ, se révèle finalement très couillue et pleine de sens. The Neon Demon est donc un film inégal mais fascinant, envoûtant, parfois révulsant mais proposant une véritable expérience cinématographique, à découvrir en salles de toute urgence. Cela dit, j'espère y voir là la conclusion de cette trilogie du héros mutique, auto-destructeur et plastique au profit d'un retour aux sources, en termes thématiques et scénaristiques surtout (Pusher et Bronson, c'est vous que je montre du doigt.

    Bref, allez le voir, ça pète la rétine et les oreilles.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 1 juillet 2016
    Ce film confirme mes peurs au sujet de Nicolas Winding, à savoir qu'il est dépassé par sa prétention, oui les images sont belles, oui l’esthétique est sublime comme dans la majorité de ses réalisations, mais cela ne suffit pas à en faire un bon film, bien au contraire sa réalisation dessert complètement le film, exactement comme Only god forgives.
    Allez Nico arrête la coco, tu deviens mégalo.
    selenie
    selenie

    5 529 abonnés 6 035 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 juin 2016
    Un esthétique stylé toujours aussi travaillé et une BO signé Cliff Martinez nous plonge irrémédiablement dans son monde à la fois psychédélique et terrifant. Malheureusement dès le début on a un bloquage alors même que la patronne d'agence déclare que la jeune Elle Fanning a le corps bien fait et insiste sur sa beauté presque surnaturelle. Elle Fanning un canon de beauté ?! Néanmoins le trio Jena Malone, Bella Heathcote et Abbey Lee vole la vedette à la jeune pucelle arriviste autant dans la présence à l'écran que dans l'évolution du récit.
    Amaury F
    Amaury F

    25 abonnés 151 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 octobre 2016
    N'y allons pas par quatre chemins, Nicolas Winding Refn est un plasticien de génie et ce film est un immense choc pour nos yeux et nos oreilles. La lumière, les cadrages, les travellings, les costumes, le sang, la musique électrisante de Cliff Martinez... Tout est beau dans The Neon Demon et lorsque la mise en scène tend vers l'abstraction pour nous offrir de véritables trips expérimentaux, c'est l'extase ! Le réalisateur parvient à créer des images étonnantes, sans doute les plus dingues qu'on aura vu cette année. Les mauvaises langues dénoncerons la vacuité d'une œuvre privilégiant la forme au fond et dont la trame scénaristique est réduite au minimum (ils n'ont pas complètement tord sur ce point), mais n'est-ce pas là une manière tout à fait correcte de dépeindre une industrie de la beauté où, justement, tout n'est qu'apparence et faux-semblants ? Car en effet, The Neon Demon développe, non sans ironie, une réflexion inquiétante sur le monde de la mode et ses dérives, notamment par le biais d'omniprésentes métaphores toutes plus gonflées les unes que les autres (on pense notamment à la question du cannibalisme). C'est donc dans cette ambiance à la fois cauchemardesque et envoûtante que nous suivons le parcours d'une héroïne virginale, évidemment très enviée, semblant incarner la beauté dans ce qu'elle a de plus pure, mais qui sera ensuite progressivement pervertie par la décadence du milieu qu'elle fréquente. Malheureusement, cette prometteuse montée en tension débouche sur un climax, très sanglant certes, mais assez peu satisfaisant par rapport à ce qui semblait s'annoncer. Bien sûr, on ne boudera pas notre plaisir devant la folie décomplexée de certaines scènes (mention spéciale au vomis final), mais on aurait préféré que Refn exploite davantage potentiel horrifique de son histoire. On regrette également que le film, avare de péripéties, se traîne autant en longueurs et en silences gênants, le montage aurait probablement gagné à être un peu plus découpé, plus rythmé... Car si vous ne vous laissez pas immédiatement emporter par l'atmosphère lancinante du Neon Demon, il est fort probable que vous trouviez l'expérience assez rebutante (la fameuse impression « c'est beau, mais c'est long, mais c'est beau, mais c'est long... »). Ces quelques lacunes sont cependant pleinement comblées par les qualités plastiques et sensorielles du film, nous en avons bien assez parlé, mais aussi par la présence d'actrices de talent comme Jena Malone et évidemment Elle Fanning, d'une blancheur angélique, tenant ici parfaitement le rôle titre en faisant preuve d'une ambiguïté fascisante. Alors au final, faut-il aller voir The Neon Demon ? J'aurais plutôt tendance à répondre oui, car même s'il ne fait pas l’unanimité, c'est un film qui ne laisse pas indifférent, qui vous hante plusieurs jours après sa projection. Voilà une œuvre qui assume ses parti pris jusqu'au bout et qui, au même titre que Mulholland Drive de David Lynch (dont l'influence se ressent clairement chez Refn), fait débat et peut cacher mille interprétations passionnantes. De telles propositions de cinéma, on en croise finalement assez peu et c'est pour cette raison que je vous encourage sincèrement à vous faire votre propre avis en salles.
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