Avis sur Un Petit Boulot

Dernier film de Pascal Chaumeil décédé en 2015, ce "petit boulot" est en quelque sorte une fable moderne totalement immorale sur une façon plutôt spéciale de retrouver du travail dans une région gravement touchée par le chômage : devenir tueur à gages amateur !
Romain Duris est toujours aussi bon dans le rôle du type pas très débrouillard mais qui essaye de faire de son mieux, Michel Blanc, quant à lui, est délicieux de cynisme !
Les dialogues font mouches, adeptes de l'humour noir et subversif, régalez-vous !
Quelques longueurs tout de même dans la seconde partie du film qui tourne un peu en rond malgré l'arrivée de la ravissante Alice Belaïdi.
Un petite comédie française sans prétention mais agréable tout de même.

"Un petit boulot" mais du bon boulot et à la clé, une grande surprise, tel un petit coup de fouet énergique apporté à la comédie qui devient ici une véritable farce dotée d'un esprit fin et drôle, de plus en phase avec une actualité et un environnement économique moroses...
C'est ce dosage subtil et juste entre trouvailles ad hoc, humour noir et scènes loufoques qui nous ravit, nous amuse sans compter des rebondissements hallucinants et tellement incroyables, qui ne font que nous emballer complètement !
Et donc enfin, une comédie qui change de tout ce qu'on a pu trouver récemment, aussi bien made in USA que fabriqué en France...
De l'air frais vraiment qui fait du bien, des idées en proie avec les problèmes du chômage, de la détresse humaine et des petits jobs, dont Pascal Chaumeil a su (malheureusement la dernière fois), tirer parti avec brio par le jeu de comédiens très à l'aise dans leur composition, que ce soit Romain Duris plus relax et naturel que jamais et Michel Blanc, parfait véreux calculateur en col blanc !
Le duo fait mouche à chaque fois et l'escalade de leur collaboration réservera de sacrées surprises, autant inédites pour les personnages que pour le spectateur, qui lui se régalera par tous les bouts de ces combines complètement folles !
Caustique, acerbe, décalée, cette comédie drôle et intelligente fait aussi la part belle à des seconds rôles comme Alex Lutz, parfait en inspecteur vicieux et zélé dans son travail de petit chef au rapport !
Du cinéma qui rappelle bien sûr l'esprit de "L'Arnacœur" mais aussi les idées de "J'ai tout fait pour être un gangster", dont ce film de Pascal Chaumeil est en mêlant la forme de l'un et le fond de l'autre, une excellente synthèse !
Et en prime, une philosophie du bonheur très surprenante dans le contexte ambiant mais qui sonne éminemment vrai, quand le boulot prend fin !
Bravo pour ce dépoussiérage salutaire et revigorant d'un genre qui ne vire que trop souvent dans la caricature lourde, mais qui ici et au contraire fait la différence, et nous enchante avec beaucoup de plaisir !

Bien mais j'en attendais mieux franchement, pas assez corrosif à mon goût. L'humour (noir) est bien présent mais pourquoi encore nous insérer une love story qui n'apporte rien au propos ? Je trouve que le duo Blanc-Duris se suffisait à lui-même et n'avait pas besoin de cette romance. J'ai passé somme toute un bon moment mais je reste sur ma faim...

Dernière réalisation du regretté Pascal Chaumeil, Un petit boulot est un Flingueur à la française fort sympathique. C'était le quatrième long-métrage du réalisateur de l'Arnacoeur... Sur un scénario de Michel Blanc (dont il tient également l'un des rôles principaux), on suit Jacques (Romain Duris) qui vit dans une petite ville belge touchée par la fermeture de l'usine dans laquelle beaucoup d'habitants travaillaient. Séparé de sa copine et endetté, il est abordé par un malfrat local (Michel Blanc) qui lui propose un contrat : tuer sa femme. Celui-ci accepte... Un film qui touche un thème d'actualité à savoir le chômage, une critique social est bien là. De plus, le réalisateur mélange les genres comme le suspens policier, la comédie noire et le thriller. Les dialogues sont bien ciselés avec un lot d'humour cocasse. Le tandem entre Romain Duris et Michel Blanc fait des étincelles ! Même les personnages secondaires sont bien ficelés ! Alice Belaidi est convaincante, naturelle. Alex Lutz, assez étonnant dans son rôle d'inspecteur ! Des rebondissements qui ne manquent pas à l'appel mais un rythme souvent inégal... Ce qui gâche un peu certaines scènes. Mais bon, le long-métrage ne cesse de surprendre le spectateur. Et puis, cette atmosphère totalement décalée entre bien dans cette farce. Donc, Un petit boulot nous fait passer un bon petit moment en salle. Agréable.

Si le regretté Pascal Chaumeil doit entrer dans une anthologie du cinéma français ce sera sans doute par la petite porte et principalement pour L'arnacoeur, modèle de comédie romantique. Un petit boulot, son film posthume, ne se situe pas sur le même registre, incliné vers le social et l'absurde par la plume de Michel Blanc. Le scénario est bien écrit mais globalement le film pâtit d'un rythme inégal. On apprécie cependant l'amoralisme revendiqué du propos dans le sens où l'humour noir prend peu à peu le pouvoir sans que l'on perde de vue un certain nombre de constats liés aux plans sociaux, au chômage et à la débrouille qui en découle. Romain Duris, fidèle du réalisateur est impeccable comme de bien entendu et son double duo avec Michel Blanc et Gustave Kervern fonctionne on ne peut mieux. Un petit film, si l'on veut, mais malin et pertinent, dans son genre.

Petit polar sympathique à l'humour noir et aux dialogues crus, "Un petit boulot" a le mérite de faire sourire. Pascal Chaumeil signe ici son dernier film (n'égalant pas l'efficacité de "L'Arnacoeur") avec en tête d'affiche un duo d'acteur au top ! Romain Duris en baroudeur nonchalant n'ayant pas peur de se salir les mains et Michel Blanc en mafieux belge sans-cœur portent le film sur leurs épaules car toute la drôlerie dépend essentiellement de leur interprétation à contre emploi. L'intrigue est simple et rappelle l'atmosphère des films des frères Coen ; un homme perd soudainement son emploi et se retrouve à la recherche d'un petit boulot. Il reçoit une offre tout à fait singulière d'un ami réputé et riche ; assassiner sa femme car elle l'a fait cocu ! S'ensuit alors un engouement nonchalant pour l'argent facile que procure ses missions secrètes mais toutes ne s'avèrent pas aussi évidentes. Toute la force du film tient dans ses dialogues, le rendant plutôt pauvre en terme d'action, donc en règle générale assez linéaire. En effet, les rebondissements sont tamisés par la nonchalance des personnages qui considèrent la mort avec une grande distance. De là naît l'humour noir et cru du film. On appréciera les présences de Charlie Dupont en pote jaloux et Alex Lutz en inspecteur rigide ! Alice Belaïdi, apportant énormément de fraîcheur au film, détonne avec l'ensemble du casting. On sent également en fond une volonté de dépeindre un milieu social défavorisé, voir pauvre, accentué notamment par la dégaine de Duris et la vacuité de son appartement. Mais ça nous laisse indifférent. L'adaptation de Michel Blanc de ce roman américain est habilement retranscrite et de nombreuses situations cocasses présentant Romain Duris comme tueur à gages de pacotille sont les points forts du film. Je reproche juste son manque de rebondissements, sans prise de risque. C'est propre, c'est simple, ce n'est pas extraordinaire mais à la limite de l'anecdotique si on veut être critique.

un moment de cinéma franchement agréable.
Un film d'humour noir qui allie quelques répliques cinglantes et des moments d'humour décalé plutôt intéressants...On sent qu''il y a de la recherche dans les dialogues.... Dans la mise en scène....
Le jeu d'acteur de Romain Duris vaut à lui seul le déplacement, alors si l'on ajoute Michel Blanc, et une jeune actrice prometteuse il faut saisir l'occasion d'un film qui peut faire penser au cinéma de Bertrand Blier.....
Pas d'ennui, quelques crimes jubilatoires, j'ai adoré le dernier sur la plage une caméra qui sait se positionner et cadrer ses sujets, le film sur un humour décalé a une certaine audace et une certaine vision qui en font pour moi une gentille réussite......J'ai aimé

Vu un peu par hasard, avec un a priori plutôt négatif, mais finalement le film est tout à fait plaisant. Même Romain Duris,qui en général m'insupporte au plus haut point, est tout à fait convaincant et dans son truc.Le film est drôle, amoral, Michel Blanc fait le job sans soucis, et au final on passe un bon moment.

Dialogues percutants : « Je veux que tu tues ma femme ! Pourquoi ? Parce que je t'aime bien ! » Le ton est donnè! Quel dommage qu'on ne fasse pas autant de comèdie noire à la française de nos jours (ce qui rend le film prècieux et vraiment original) car "Un petit boulot" est bel et bien une rèussite, un film à part! Humour dècalè où les scènes de meurtres sont traitèes de façon très drôle, rèalitè sociale et immoralitè! Comment rèussir à maintenir l'èquilibre parfait comme dans le roman homonyme de Iain Levison ? D'abord il y a un scènario qui traverse avec un sèrieux imperturbable les situations les plus rocambolesques en exploitant son excellent idèe de dèpart! Mais il y a surtout un duo de choc qui illumine ce film grinçant, modeste mais sous-tendu parfois par une rage intèrieure (contre la fatalitè et la sociètè). Acteur vrai, sincère et bosseur, Romain Duris est formidable car plus son personnage est humain, plus il essaye de s'en sortir et plus c'est amusant de le voir dèzinguer ou remplir des contrats en tuant! A ses côtès, Michel Blanc (qui a ècrit le scènario, les dialogues et qu'on attendait pas ici) est très bien aussi en parrain local! Ce dernier incarne un personnage bipolaire spoiler: (il fait tuer sa femme et en même temps il est très malheureux qu'elle meurt)
à la fois tueur, vulnèrable et disposant de Duris comme il l'entend! Il y a aussi Alex Lutz dans les seconds rôles, qui s'en trop en avoir l'air, est proprement ètonnant! Ultime film de Pascal Chaumeil dont la maladie a gagnè le combat! Chaumeil ètait ici au sommet de son art et ne confirmera malheureusement pas les espoirs que l'on pouvait placer en lui! Fichu cancer! Mais on se souviendra longtemps de "L'arnacoeur", son premier long-mètrage, avec Romain Duris (encore et toujours lui) et Vanessa Paradis...

Après le "briseur de couples" de "L'Arnacoeur", nouveau métier original : "tueur à gages" (la série s'arrêtant là pour Pascal Chaumeil, disparu prématurément en 2015..). Jacques (Romain Duris), chômeur sans perspective sérieuse de reclassement après un licenciement boursier, se laisse tenter par l'indécente proposition du caïd du coin (Michel Blanc) : en refroidir l'épouse volage. Comme Jacques a un vrai don en la matière.... "Un petit Boulot" en entraîne vite pas mal d'autres.... Réponse façon humour noir à la crise : à cynique (le patronat-voyou), cynique et demi (il faut bien gagner sa croûte - par le laissé sur le carreau) ! Joyeusement immoral.... Bonne interprétation, et réalisation solide. On regrettera seulement (finalement !) quelque chose d'encore trop sage (et de parfois en baisse de rythme) dans la dénonciation sociale.

La crise, ou comment en sortir.... Une reconversion originale autant que réussie pour Jacques (Romain Duris - look "homme des bois", loin du séducteur de l'excellent "L'Arnacoeur"), dans un conte très immoral, plus "le bonheur dans le crime" que "chronique sociale" classique ! Les différents tableaux composant l'irrésistible transformation du laissé pour compte en expert (très chanceux !) du "nettoyage" sont inégaux, mais l'ensemble se visionne avec plaisir (efficaces adaptation et dialogue de Michel Blanc - par ailleurs en improbable "capomafia", sur fond de friches industrielles..). Dans la galerie de figures secondaires, on saluera tout particulièrement Alex Lutz (en chefaillon au nom de dramaturge allemand) et le Belge Philippe Grand'Henry (en chauffeur - louche ?). Un plutôt bon cru pour l'ultime réalisation du regretté Pascal Chaumeil.

Il faut voir ce polar dont l'intrigue aux multiples rebondissements surprend les spectateurs et les tient en haleine du début jusqu'à la fin. Le film est servi par des acteurs géniaux Romain Duris et Michel Blanc qui jouent à merveille ces personnages complètement immoraux et pourtant attachants. Un petit bijoux d'humour noir. J'ai adorét !!!

Le regretté Pascal Chaumeil offre là son film posthume en retrouvant son acteur de l'excellent "L'Arnacoeur" Romain Duris. Cette fois l'acteur n'est plus briseur de couple professionnel dans le style de l'arroseur arrosé mais un chômeur qui devient tueur à gage. Adapté d'un roman de Iain Levinson le film doit aussi beaucoup à l'acteur Michel Blanc qui est aussi dialoguiste-scénariste-adaptateur. Finalement le film reste réussit surtout et essentiellement pour le face à face Duris-Blanc.

Cela fait maintenant un petit moment que l'usine où travaillait Jacques a fermé. Si certains de ses amis parviennent à s'en sortir en magouillant ou en trouvant des emplois sous-payés, Jacques galère. Aussi quand Gardot, le truand local, lui propose de tuer sa femme, Jacques ne se fait pas prier. Il est même touché qu'on pense encore à lui en cette période de vache maigre. Alors, honnête à sa façon (''J'ai dit que je le ferai alors je le ferai''), Jacques effectue le boulot. Il le fait tellement bien que Gardot lui propose de recommencer... On sera heureux de constater qu'avec "Un petit boulot" (dernière réalisation de Pascal Chaumeil, décédé l'année dernière), la France est toujours capable de livrer des comédies noires et immorales (ici, pas d'ordre rétabli et de morale sauve à la fin) tout en y injectant une dose de thématiques sociales (on pense ainsi à "Buffet Froid" mais en moins noir). Ici, c'est le contexte de la dépression économique qui pousse Jacques à accepter le boulot que lui offre Gardot et le scénario se garnit de quelques seconds rôles illustrant parfaitement la misère sociale sans pour autant verser dans le pathos. L'équilibre du film réside justement dans la juste dose entre humour noir, contexte social déprimant et répliques bien senties. On ne peut alors que se réjouir de constater que Michel Blanc, scénariste du film et interprète de Gardot, n'a rien perdu de sa verve. On retrouve en effet son ton grinçant oscillant entre humour et mélancolie et son goût, partagé avec Bertrand Blier, des répliques qui font mouche. Blanc est sans conteste la grande force du film, adaptant à merveille un roman de Iain Levison dont il parvient à tirer le meilleur. Certes, le film connaît un petit coup de mou dans sa dernière partie mais sait s'arrêter à temps sur une conclusion délicieusement immorale, prouvant qu'on peut encore se permettre de ne pas arrondir les angles dans un cinéma français qui manque sérieusement d'humour noir. Un humour pourtant salvateur dont on a bien besoin et qui trouve dans l'intrigue de ce petit boulot l'impeccable catalyseur, prétexte à une petite radiographie à la fois sociale et morale de tout un pan de la société. En tueur à la fois très bon et très chanceux qui ne se soupçonnait pas, Romain Duris est impeccable, livrant une prestation pleine de subtilité tandis qu'à ses côtés, retrouver Michel Blanc dans un registre de bougon un peu angoissé est un réel plaisir tandis que les seconds rôles sont plutôt réussis (Gustave Kervern, touchant ; Alex Lutz, insupportablement irrésistible), donnant de la cohésion à un univers qui ne manque pas de piquant et que l'on découvre avec une certaine délectation, ravi par le charme joyeusement immoral qui se dégage de l'ensemble.

"Un petit boulot" séduit par son humour noir relativement soft, une brochette d'acteurs convaincants et surtout par une excellente écriture des dialogues. La réalisation aurait cependant mérité d'un peu plus d'audace et de style pour marquer le coup. "Un petit boulot" est drôle et agréable sans être hilarant. On y décèle aussi une influence bienvenue des frères Coen dans son aspect légèrement décalé. Cela nous change des grosses comédies française populaires. De quoi passer un bon moment.