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    Qui a peur de Pauline Kael ?
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    Yves G.
    Yves G.

    1 305 abonnés 3 307 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 novembre 2022
    Pauline Kael (1919-2001) fut en son temps la plus féroce et la plus célèbre critique de cinéma américaine. Née en Californie, Kael s'essaie à la création artistique après des études à Berkeley. Elle commence par hasard à écrire des critiques de cinéma en 1953 - en assassinant "Les Feux de la rampe" de Charlie Chaplin - avant de rejoindre The New Yorker en 1967 dont elle tient la rubrique cinématographique jusqu'à son départ à la retraite en 1991.

    Pauline Kael refusait tout intellectualisme et toute théorisation. Pour elle, voir un film était une aventure avant tout subjective. Ses critiques, rédigées à la première personne, évoquaient fréquemment son état d'esprit, la salle, les réactions des autres spectateurs, autant de facteurs qu'une critique orthodoxe et désincarnée tait traditionnellement.

    Pauline Kael est entrée dans l'histoire du cinéma pour ses coups de gueule et pour ses coups de cœur. Les premiers sont restés les plus célèbres : "La Musique du bonheur", "La Dolce Vita", "L'Année dernière à Marienbad", "Lawrence d'Arabie", "West Side Story", "2001, Odyssée de l'espace", "Shoah" (ce qui lui attira le reproche d'être une Juive antisémite), "Apocalypse Now", "Blade Runner"... Au contraire, elle défendit avec acharnement les jeunes réalisateurs de la Nouvelle vague américaine : Scorsese dont elle lança la carrière avec sa critique de "Mean Streets", De Palma, Altman, Peckinpah...

    Ses engouements comme ses détestations étaient imprévisibles ; car sa pensée ne faisait pas système. C'était sa principale qualité, son principal défaut aussi. Aujourd'hui, à une époque où Internet a permis à n'importe qui - moi y compris - de s'ériger en critique de cinéma au risque de tout ravaler, on n'imagine pas le poids et l'influence qu'ont pu avoir les articles hebdomadaires de Pauline Kael sur l'industrie du cinéma des 70ies et des 80ies. Elle s'est attiré une foule d'ennemis, blessés à mort par les propos parfois cruels qu'elle a tenus sur eux, et beaucoup d'admirateurs inconditionnels.

    C'est à eux que Rob Garver, dans un documentaire très sage qui, comme c'est souvent le cas, a le défaut de verser souvent dans l'hagiographie, donne la parole : Quentin Tarantino, Paul Schrader, David O. Russell... Le résultat ne mérite sans doute pas les trois étoiles que je lui donne ; mais ce documentaire touche un sujet qui m'est tellement cher qu'il rentre immédiatement avec son héroïne dans mon panthéon personnel.
    VOSTTL
    VOSTTL

    70 abonnés 1 801 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 31 mai 2023
    Sincèrement je ne connaissais pas cette dame à la plume et au verbe acérés. Je n’ai lu aucun de ses livres, ça me donne envie d’en lire au moins un, mais le peu qu’il m’a été montré dans ce documentaire signé Rob Garver, le peu qu’il m’a été d’entendre, je ne suis pas convaincu par le soi-disant génie critique de Pauline Kael.
    J’ai perçu beaucoup plus de ressenti, d’humeur du moment que d’analyse purement technique.
    Apparemment, réalisateurs(trices) et acteurs(rices) l’ont crainte. On dit qu’elle avait le pouvoir de briser des carrières et d’en lancer d’autres comme Scorsese ou Spielberg.

    Je suis estomaqué d’entendre David Lean remettre en cause sa profession sous prétexte que cette dame ne l’aime pas. On le voit dépité, voire déprimé. Incroyable ! Comment un tel réalisateur qui a conduit des films comme « Lawrence d’Arabie », « Le pont de la rivière Kwaï », « Docteur Jivago », « La route des Indes » se laisse à ce point démonter par cette Pauline Kael ?!
    Il n’y a pas qu’elle comme critique !
    A en croire la réaction de David Lean et des témoignages, Pauline Kael faisait autorité. Sa parole et sa plume étaient considérées comme divines.
    Elle ne souffrait d’aucune contestation ?
    Evidemment, on a le droit de ne pas aimer un de ses films ou toute sa filmographie. Evidemment, quand on est réalisateur, il faut avoir les reins solides pour essuyer les mauvaises critiques, voire virulentes. Rien dans ce monde ne fait l’unanimité. En principe David Lean le savait et s’y préparait.
    Il était conscient de ne pas plaire à tout le monde. Seulement il apparaitrait que seule l’avis de Pauline Kael comptait.
    Je ne sais comment interpréter le mot de Kevin Bacon qui «s’excuse de l’avoir déçue » pour son film « Footloose ».
    Espérait-il lui plaire ? Ou était-il ironique ?
    Au diable la Pauline Kael !

    A bien y regarder, nous sommes tous des petites Pauline Kael avec les réseaux sociaux, n’importe qui peut donner son avis dont moi. Nous pouvons tous être déçus, écrire avec virulence.
    Une petite minorité se défoule avec grossièreté. Sans moi !
    Nous agissons comme elle avec pour moteur principal, le ressenti, l’humeur de l’instant. Il arrive parfois d’y glisser une analyse technique. Un mot sur la mise en scène, la photo, la lumière, l’interprétation, la musique.
    A ma manière, je suis comme Pauline Kael, quand j’ai un acteur dans le collimateur comme Ramzi Bedia ou Kev Adams, ou un réalisateur comme Robert Bresson découvert l’automne dernier, ou un mouvement comme la Nouvelle Vague, je ne me gêne pas pour enfoncer le clou avec parfois une mauvaise foi !
    Je crois être objectif car il m’est arrivé de saluer Kev Adams sobre dans « L’amour c’est mieux que la vie » ou Ramzi Bedia pour « La lutte des classes » ; de saluer Bresson pour sa période qu’il renie comme « Les Dames du Bois de Boulogne » que j’ai vraiment apprécié et de saluer quelques bons films de la Nouvelle Vague.
    Mais en vérité, je reste majoritairement subjectif.
    Mon cheval de bataille en terme d’analyse cinéma est la direction d’acteurs. Autrement, je me moque d’une mise en scène classique, je regarde à peine la photo, si j’en parle c’est qu’elle a été exceptionnelle… comme la mise en scène.
    Seule l'émotion est prioritaire. Si l’émotion est là, je la dois à l’interprétation, l’incarnation des acteurs. Et cette incarnation, je la dois à la direction d’acteurs.
    Je dois croire au film, à l’histoire racontée.
    Pourtant, en toute objectivité, il est des films bien incarnés qui me laissent à distance.
    Conclusion : je suis une insignifiante Pauline Kael.

    Dans le documentaire, j’ai pu m’apercevoir que Pauline Kael pouvait être vulgaire. Je fais référence à sa réflexion sur le jeu de Jack Nicholson dans « Shinning ». Elle a été censurée, ou plutôt corrigée par son patron du New Yorker.

    Bref, en ce qui me concerne, une critique qui n’a jamais apprécié Clint Eastwood, ni Merryl Streep ni Hitchcock parce qu’il se répète - et alors ?! - Stanley Kubrick ne mérite pas ma considération et ne mérite pas que j’y prête attention. Elle peut écrire ce qu’elle veut, je respecte sa subjectivité, mais je m’interdis de la considérer comme une référence.
    Elle m’est insignifiante.
    Et c’est heureux, car à l’écouter, je serai obligé d’aimer Godard !
    C’est au-delà du possible…

    Pourtant, contrairement à elle, je vais lui prouver que je suis objectif : je salue le fait qu’elle ait défendu la mémoire de Herman Mankiewicz, principal auteur de « Citizen Kane » alors qu’Orson Wells s’en attribuait seul le mérite. Pas vraiment selon David Fincher dans son film « Mank » dans la mesure où on voit Herman Mankiewicz avec un Oscar dans les mains.

    Pauline Kael se voulait souvent à contre courant d’un film à succès.
    Désolée, madame Kael, je préfère mille fois suivre le courant des films à succès comme « Unforgiven » ou « Out of Africa » ou « Sur la route de Madison » que de suivre un film de Jean-Luc Godard…

    Tout ça c’est une question de subjectivité, d’humeur du moment, de ressenti personnel. A lire quelques critiques sur Allo Ciné, le ressenti de certains vaut bien celui de Pauline Kael.
    Je mets tout juste la moyenne car je ne suis pas objectif par ce documentaire instructif...
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