Avis sur Ce qui reste

J'ai trouvé cette chronique très belle et poignante. C'est une excellente idée de retracer le parcours de cet idéaliste islamique , surtout par ces temps ou la Zemmourisation de la société rend aveugle et froussard une bonne partie de la population française prête à se fourvoyer dans l'obscurantisme et l'ignorance. Un film sensible et juste.

L'affiche n'est pas franchement réussie. Le titre français pas davantage (Ce qui reste) et pourquoi ne pas plutôt avoir choisi La femme du pilote, comme les allemands, ou Copilote, comme les américains ? Tout ceci n'est pas bien important, évidemment, eu égard au sujet du film qui tente un prisme original sur le thème de la radicalisation. Original mais pas totalement probant, eu égard à une mise en scène sans ampleur et une intrigue dont on comprend plus vite que l'héroïne du film de quoi il retourne, même sans avoir lu une seule ligne à son sujet. L'aveuglement puis la culpabilité sont les deux aspects qui ressortent de Ce qui reste mais si le premier se révèle satisfaisant, le second n'est traité qu'à l'état d'ébauche, alors qu'il était sans doute celui qu'on aurait aimé voir le plus amplement développé. Oui, c'est d'une histoire d'amour qu'il s'agit, d'abord, et intelligemment racontée d'ailleurs mais l'espèce de faux suspense qui s'installe, dont le spectateur n'est pas dupe, crée une sorte de distance avec le film où l'on sent que la réalisatrice hésite entre en dire plus sur la psychologie du futur pilote ou se ranger définitivement du côté de sa compagne, ce qui est en définitive le cas et suscite en même temps son lot de frustrations. Le brassage des langues, l'ambiance universitaire et les instants de bonheur du couple donnent lieu à des scènes vivantes et sans conteste réussies. Oui, mais voilà, l'option prise par le scénario déçoit par la manière dont elle chemine jusqu'à un dénouement qui coupe court à la question que l'on est forcé de se poser : et après, que va t-il se passer pour la copilote ?

Sans en dire trop sur la fin, ce film est littéralement passionnant. Asli est turque et Saeed libanais. Elle étudie la médecine en Allemagne et ils vont se rencontrer lors d'une soirée. C'est le coup de foudre et ils vont se marier contre l'avis de la famille turque. Une histoire d'amour filmée avec fougue et délicatesse en même temps. La radicalisation de Saeed ne se fait ressentir que lors de son esclandre à la maternité mais on est loin d'imaginer le sort final de celui-ci. Vu sous un angle féminin avec la formidable interprétation de Canan Kir, cette oeuvre est captivante jusqu'à son issue finale. Dommage qu'elle soit passée inaperçue lors de sa sortie cet été. Une belle découverte.

Cinq ans dans la vie d'un couple avant un événement qui a changé le cours de l'histoire... Il s'agit du deuxième film mettant en scène spoiler: la relation entre Ziad Jarrah et Aysel Sengun après le téléfilm "The Hamburg Cell" qui était raconté du point de vue du terroriste tandis que "Die Frau des Piloten" place sa femme au centre du récit.
Appelée Asli ici, la jeune femme fait la rencontre de Saeed à l'université. Un coup de foudre immédiat pour une idylle de courte durée avec une relation chaotique pleine de doutes et de suspicions, mais aussi de moments forts durant lesquels une formidable Canan Kir rayonne totalement. Un bon exemple de comment l'amour rend aveugle malgré les très nombreux red flags... Si la nature des personnages est différente, le film d'Anne Zohra Berrached m'a fait penser à spoiler: "You Resemble Me" de Dina Amer
notamment pour la manière dont la banalité du quotidien abouti sur une tragédie. Regardant les films à l'aveugle sans me renseigner, j'avais été surpris par ce dernier, ce qui n'est pas le cas ici avec une révélation que l'on voit facilement venir. Dans l'ensemble, c'est plutôt pas mal, un film nuancé et prenant qui doit beaucoup à son actrice principale.

Un film très réussi, tout en finesse , sur un sujet pourtant très délicat. Comment traiter la radicalisation, l'entrée en terrorisme de jeunes immigrés qui ne devraient pas être tentés. Inspiré directement des attentats du 11/09, on suit ici un jeune libanais bien intégré en Allemagne , fiancé avec une jeune turque, bien intégrée. Et puis on suit son dérapage, la confusion de l'héroïne principale, ses voyages au Liban . Tout est traité avec beaucoup de subtilité, de nuance , rien de manichéen . L'histoire d'amour du couple est aussi un élément fédérateur, mais pas suffisant. Une belle réalisation , soignée , très poétique;

La chronique sensible mais un peu vaine d’un aveuglement amoureux, inspirée de l’histoire vraie d’une épouse confrontée à la radicalisation tragique de son mari. 2,75

Une romance amoureuse difficile entre deux étudiants en médecine, lui d’origine libanaise, elle turque, tourne au cauchemar. Un sujet douloureux abordé astucieusement avec des scènes très réussies (au Liban par exemple) et - pour alimenter l’effet de surprise - quelques maladresses dans le scénario.

j ai adoré ce film
je ne m attendais pas à la version sous titrée mais l histoire interpelle réellement
les traditions, le respect des liens du mariage, l intégration dans la société (allemande et donc européenne)
à voir vraiment !

Un film qui se regarde sans ennui, du début a la fin et qui retrace de manière fictive le parcours d’un des terroristes du 11 septembre, a travers son histoire d’amour avec une jeune turque.
C’est intéressant et original mais on ne comprend pas trop quand et comment ce jeune qui semble normal, et qui vient de tomber très amoureux, se radicalise aussi soudainement.
L’autre problème du film, c’est le côté presque complaisant de la mise en scène qui rend presque ce terroriste sympathique, ce qui met quelque peu mal a l’aise…

C'est un joli film assez réussi.

Qui laisse pantois.

Interrogatif.

Un thème lourd.

Ou toute la finesse des réalisateurs Français s'exprime jusqu'à ce qu'on percute : celui ci nous invite à penser la complicité meurtrière par amour.

Ce qui est très malaisant.

Ou le retour de l'idée du crime passionnel ou l'amour qui tue.

On pense tout le film les 2 personnages assez incohérents : lui pas assez sombre pour un terroriste et elle trop intelligente pour ne pas voir.

Puis Ce qui reste apparaît clairement :  spoiler: une lettre assez scandaleuse en réalité qu'elle semble prendre très bien et l'on réalise qu'il n'y a jamais eu d'incohérences elle a choisi de ne pas voir d'ou l'absence de dureté chez lui. Radicalisee par amour semble dire le réalisateur son œuvre tient la route et est réussie.


Quand on percute sa vision tout au final ça fait mal .

Sauf que

Avec du recul on se demande si le crime passionnel est vraiment réaliste ou s'il aurait fallu dépeindre une compagne aussi fausse que lui et perverse uniquement.


3/5 le thème rédhibitoire et son traitement très subjectif voire peut être entièrement faussé participant de la note ...