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    La Salle des profs
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    Yves G.
    Yves G.

    1 329 abonnés 3 326 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 mars 2024
    Carla Nowak (Leonie Benesch, des faux airs d'Isabelle Huppert) vient de prendre un poste d'enseignante dans un collège. Une série de vols y ont été commis. L'enquête pour trouver le coupable et les moyens déployés pour l'identifier vont semer la discorde parmi les professeurs, les élèves et leurs parents.

    Il est difficile de présenter ce film dont le scénario, finement ciselé, est constitué d'un enchaînement d'évenements dont on ne peut rien révéler sans gâcher le frisson pris à leur découverte. Si toute son action se déroule entre les murs d'un collège, on est loin de l'ambiance bon enfant des films français qui ont le même cadre, dont on se demande parfois s'ils n'ont pas été financés en sous-main par l'Education nationale pour susciter les vocations : "Un métier sérieux", "La Vie scolaire", "Les Héritiers", "Entre les murs"…

    "La Salle des profs" est un film à déconseiller aux futurs enseignants. Car leur vocation aura bien du mal à résister au sort réservé à son héroïne. La sympathie spontanée qu'on éprouve pour elle est mise à rude épreuve par la succession d'infortunes injustes qu'elle subit alors qu'elle veut simplement bien faire. Le scénario de La Salle des profs a le don de la placer systématiquement face à ses contradictions, quand elle essaie de se sortir d'un mauvais pas au risque que ses bonnes intentions ne causent des conséquences pires encore.

    Avec beaucoup de finesse, "La Salle des profs" interroge les notions de justice, de culpabilité, de faute, de pardon... autant de grands concepts qui pourraient donner lieu à des développements pontifiants ou à des situations manichéennes, mais dont le film a au contraire l'intelligence de montrer les ambiguïtés sinon les apories.

    "La Salle des profs" est un film étouffant qui n'offre aucune respiration hors des murs où il est enfermé et dont le rythme jamais ne faiblit. Son rythme va crescendo. Son final est un peu décevant et on aurait aimé que son scénariste trouve pour l'achever une ficelle aussi astucieuse que celles dont le film est tout du long tissé.
    velocio
    velocio

    1 203 abonnés 3 048 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 mars 2024
    Pour la première fois, les spectateurs français vont avoir accès sur grand écran à un film du réalisateur allemand İlker Çatak. En effer, ses 3 longs métrages précédents avaient certes tous été visibles en France, mais seulement sur la chaîne franco-allemande Arte. Présenté dans la section Panorama lors de la Berlinade 2023, "La salle des profs" a ensuite remporté 4 "Lolas" lors des German Film Awards 2023 (l'équivalent allemand des Césars) dont ceux du meilleur film et de la meilleure comédienne. "La salle des profs" a été retenu pour représenter l'Allemagne aux Oscars dans la catégorie "Meilleur film international". Une catégorie où ce film aurait dû "rencontrer" "Anatomie d'une chute" sans la mesquine tentative de vengeance orchestrée par un commité de sélection français sous influence, tentative qui a fait Pschitt, "Anatomie d'une chute" ayant été récupéré dans la catégorie supérieure, celle du meilleur film, par l'Académie des Oscars. Mais pourquoi parler de "rencontre" entre le film allemand et le film français ? Tout simplement, parce que ce sont des films qui sont très proches l'un de l'autre : même intensité, même tension, mêmes interrogations sur la recherche de la vérité ou, plutôt, d'une vérité, même performance éblouissante du personnage principal, une femme dans les 2 cas. Dans "La salle des profs", nous sommes dans un lycée allemand dans lequel une série de vols a lieu en salle des profs. Carla Nowak, une jeune prof de mathématiques et d'EPS en classe de 5ème, nouvelle dans l'établissement et qui, dès son arrivée a cherché à créer un lien de confiance et de respect avec ses élèves, n'apprécie pas la méthode utilisée au sein de l'établissement pour mettre la main sur le ou la coupable des vols et elle décide de mener sa propre enquête. Elle le fait en s'écartant de ce qui est moralement autorisé : elle tend un piège au coupable en laissant dans la salle des profs son portefeuille rempli de quelques billets et un dispositif permettant de filmer ce qui se passe. Le dispositif va fonctionner mais les l'atmosphère ne va pas s'arranger pour autant dans l'établissement, bien au contraire. Ce film sur la suspicion et sur la délation doit beaucoup à l'exceptionnelle comédienne qui interprète le rôle de Carla Nowak. Il s'agit de Leonie Benesch, une actrice qu'on avait déjà rencontrée dans, entre autres, "Le ruban blanc" de Michael Haneke et "Les leçons persanes" de Vadim Perelman et qui jouait le rôle de Cécile de Grèce, sœur du Duc d'Edimbourg, dans "The Crown"
    Fiers R.
    Fiers R.

    65 abonnés 280 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 février 2024
    L’Allemagne a eu raison d’envoyer ce long-métrage aux Oscars pour la représenter dans la catégorie du meilleur film étranger. Dans la même veine que notre champion national « Anatomie d’une chute », ce long-métrage à l’écriture parfaite et implacable est la première petite claque de 2024. Constamment sous tension, haletant et oppressant, il mêle habilement drame et suspense dans le contexte d’un collège germanique où une enseignante va vivre une véritable épreuve psychologique suite à un engrenage totalement fou. « La salle des profs » est le genre de film qui nous met KO et nous fait rager tellement ce qu’endure le personnage principal nous révolte et nous prend aux tripes...

    Tout commence avec des petits vols dans un collège allemand de province qui vont provoquer des réactions en chaîne et véritablement impacter une professeure, fraîchement arrivée, et la pousser dans ses retranchements. Sur ces prémisses, le cinéaste turc Ilker Çatak va tisser un suspense à couper le souffle qui nous happe durant une heure et trente minutes de la première à a dernière image. Un véritable tour de force inattendu à l’écriture ciselée confinant à la perfection. Après « La Vague », autre monument de cinéma germanique se déroulant également dans le milieu scolaire, on peut dire que l’école sied admirablement bien au cinéma allemand.

    C’est le premier film du cinéaste allemand d’origine turc à sortir en salles, ses autres productions passées étant destinées à la mythique chaîne franco-allemande Arte. Et pour une première, c’est un coup de maître tant « La salle des profs » ne souffre d’aucun défaut notable si ce n’est sa fin quelque peu abrupte et sibylline. Elle peut se défendre mais il est vrai qu’on aurait aimé une conclusion plus parlante. En revanche, on comprend le choix des décisionnaires culturels allemands d’avoir choisi ce film pour les représenter puisqu’il fait finalement partie des cinq finalistes qui vont concourir pour la statuette dorée (même si ses chances sont minces face à d’autres concurrents plus prestigieux et surtout le probable gagnant qu’est « La Zone d’intérêt »). Rappelons que « Anatomie d’une chute » n’a pas été choisi par la France mais que le film fait un beau pied de nez au comité de sélection puisqu’il concourt dans cinq catégories reines.

    Notre Palme d’or 2023 a d’ailleurs beaucoup d’accointances avec ce petit bijou de cinéma qu’est « La salle des profs ». Un scénario proprement machiavélique et extrêmement captivant malgré son côté verbomoteur, un suspense très bien négocié et addictif, une actrice principale en état de grâce et un climat oppressant du meilleur effet. Ici, le tempo narratif est impeccable et la tension ne retombe jamais. Les événements vécus par cette enseignante bien sous tous rapports sont agaçants et obligent un certain investissement du spectateur qui peste contre les développements de cette affaire et les injustices et incompréhensions ayant court. On pense un peu à ces œuvres où des personnes saines d’esprit sont internées contre leur gré ou celles qui voient une injustice flagrante, quelle qu’elle soit, impunie.

    Léonie Benesh est impressionnante en professeur de mathématiques qui va être victime et partie prenante d’une affaire rocambolesque ayant des conséquences sur les élèves, les professeurs, l’administration et toute la vie scolaire d’un lycée. Comme des dominos qui s’abattent selon le principe d’une réaction en chaîne donc, un acte de vol va complètement influencer quelques jours de sa vie au lycée. La caméra alerte et toujours en mouvement ne va jamais lâcher les semelles de l’actrice, participant à l’immersion dans ce microcosme singulier qu’est un collège. Benesh, dans la moindre de ses expressions, nous fait partager toutes ces émotions de manière optimale entre résilience, crainte, incompréhension, empathie et révolte. Une prestation hors du commun dans la lignée de celle de Sandra Hüller.

    « La salle des profs » est court, resserré, ne perd pas de temps avec des circonvolutions inutiles et brosse aussi le portrait d’un système éducatif sur le qui-vive où les enseignants peuvent être coincés entre élèves irrespectueux ou difficiles, parents susceptibles et incapables d’entendre une critique de leur progéniture et direction marchant sur des œufs. Entre racisme, harcèlement, préjugés, manque de moyens, on croque le système éducatif de manière universelle par le biais d’un thriller malin et terriblement addictif. Une excellente surprise que ce long-métrage qui mérite d’être vu par le plus grand nombre et dont on ne ressort pas indemne, mais sonné, essoufflé et conquis. Une œuvre humble mais surprenante et qui coche toutes les cases d’un suspense malin et réussi.

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    L_huitre
    L_huitre

    67 abonnés 345 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 mars 2024
    Dieu, que le métier d'enseigner est difficile !... C'est la réflexion qui vient à l'esprit à la vue de ce film tendu comme un arc, qui dégage une tension forte dans ce qui devrait être un lieu de concorde et de paix, à savoir une école. Un film allemand avec cette belle langue de Goethe trop rare sur nos écrans, au message cependant universel. Les instituteurs sont aujourd'hui challengés par des élèves ayant acquis un haut niveau de conscience de leur place dans la société et qui en usent, en bravant parfois l'autorité. Il faut donc une bonne dose de stoïcisme du corps enseignant pour résister à cette déferlante citoyenne et revenir aux fondamentaux. Comme souvent, l'étincelle vient d'un petit rien, des vols dans l'établissement et une jeune enseignante qui croit bien faire, en laissant la caméra de son ordinateur en veille pour disculper avant de mettre en accusation. Ce qui va donner lieu à une série d'événements en chaîne... Le spectateur se laisse happer par cette histoire au réalisme stupéfiant, avec des jeunes élèves plus vrais que nature. La jeune actrice, Leonie Benesch, est impressionnante dans le rôle d'une enseignante débordante de bonne volonté, qui se révèle pugnace dans l'adversité. On a cependant mal pour elle... L'unité de lieu du récit ne laisse aucun temps mort. Cette école vous secoue comme une machine à laver, laissant le spectateur essoré et pantelant... Comment a-t-on pu en arriver là ? Nos enfants sont-ils devenus des citoyens ultimes, comme le rêvaient les manifestants des années 68 ? Ou la perte de soumission et l'esprit de révolte, qu'on retrouve à tous les étages de la société, s'opposent-ils au partage du savoir qui est, à la base, un acte de confiance intime entre sachant et novice du savoir ?... J'avoue avoir éprouvé un peu d'anxiété face à cette perte du respect dû au porteur de l'autorité. Surtout dans un pays comme l'Allemagne qui ne s'illustre pas par son esprit frondeur. Cela doit être bien pire chez nous, pays aux ferments révolutionnaires... Oui assurément, nos enseignants ont du mérite....
    FaRem
    FaRem

    7 614 abonnés 8 933 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 novembre 2023
    Une accusation peut avoir de lourdes conséquences, et ce peu importe sa nature... Proposition de l'Allemagne pour la 96e cérémonie des Oscars et déjà récompensé dans de nombreux festivals, "Das Lehrerzimmer" se déroule dans un collège qui est secoué par une série de vols... Après une scène gênante avec un élève et ses parents, Carla, une jeune professeure enthousiaste, tente quelque chose pour trouver le coupable et fait une découverte... Lorsqu'elle se décide à parler, c'est le début de l'effondrement d'un système... Une fracture alimentée par des préjugés et de la défiance qui entraine une perte de confiance totale entre les élèves et le corps enseignant tandis que ces derniers ne sont pas non plus sur la même longueur d'onde. Le coup de force d'Ilker Çatak, c'est de nous faire arrêter de penser au coupable. La situation prend tellement des proportions énormes que l'on se demande jusqu'où ça va aller. On en vient même à craindre le pire comme spoiler: lors de la scène où Oskar revient alors qu'il est suspendu pour avoir frappé son enseignante.
    Du stress, de la paranoïa et une tension à son comble dans ce drame qui prend des airs de thriller sous très haute tension. Un film rondement bien mené et dérangeant qui est haletant et captivant jusqu'au dernier plan. Un très bon film sur le système scolaire et la société...
    traversay1
    traversay1

    3 179 abonnés 4 653 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 juillet 2023
    Rondement mené, avec une tension de plus en plus irrespirable, au fil des minutes, le quatrième long-métrage de İlker Çatak, La salle des profs, est une franche réussite. Son parti pris est de ne rien montrer en dehors de l'enceinte scolaire, là où une série de vols va contaminer l'atmosphère générale. Une enseignante fait office de fil conducteur, idéaliste et bienveillante, elle n'a de cesse de vouloir faire les choses le mieux possible, ne se rendant pas compte qu'un effet boule de neige est très difficile à arrêter. Pour elle aussi, le film tait toute information d'ordre privé, ne la présentant que comme professeure, aux prises avec ses collègues, l'administration de son collège, les parents et les élèves. En tant que microcosme, l'école représente parfaitement la société dans son ensemble, avec ses jeux de pouvoir, ses inégalités et ses injustices, sans oublier un certain nombre de discriminations plus ou moins latentes. Le cinéaste maîtrise sa mise en scène de manière exceptionnelle, aidé par une interprétation remarquable de Leonie Benesch. Mais c'est l'ensemble des jeunes acteurs, d'une justesse sidérante, qui donne véritablement son authenticité à un film, au sein duquel la pression ne cesse de monter et qui tient en haleine jusqu'à ses dernières images, pas forcément attendues, d'ailleurs.
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    489 abonnés 931 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 mars 2024
    Les salles de cinéma françaises n'ont peut-être pas ouvert leurs portes aux premiers longs-métrages de İlker Çatak, elles réparent cette erreur avec son dernier film, La salle des profs. Effet Oscars suite à sa nomination parmi les productions étrangères ? Possible, quoique les multiples récompenses au Deutscher Filmpreis en 2023 étaient déjà de très bons signaux pour conquérir le marché hexagonal. On ne s'y est pas trompé car sous ses oripeaux de projet militant, Çatak transforme l'objet en pur thriller. De haute volée.

    L'expérience de Carla Nowak (Leonie Benesch, extraordinaire), jeune enseignante au sein d'un collège, sera la notre. Du genre à laisser des traces. Fort d'un montage serré, le long-métrage ne quittera pas l'établissement scolaire. Lieu où tout va se jouer. Pour les élèves, pour l'équipe éducative, pour Carla. Nous serons les témoins privilégiés d'un cours magistral où la notion de bien-fondé ou réponse proportionnée seront jugés à l'aune des conséquences qu'elles vont engendrer. De la simple divergence d'opinion entre collègues à l'application de directives qui la dépasse, de l'accusation pour vol à la mise au ban, l'enseignante apprend à ses dépens que le plus petit évènement peut s'ajouter au poids sur ses épaules au moindre faux pas. La Salle des profs parvient à transformer l'anodin en suspect au point de réviser le jugement sur les tentatives supposément raisonnables, mal pensées ou carrément instrumentalisées. L'escalade est à la fois rocambolesque (l'interview pour le journal du collège, qui renverse les rôles) et effrayante, d'autant que le groupe scolaire dont nous observons la décomposition n'est qu'un moyen évident pour livrer un peinture sociétale où le racisme larvé, les pressions sociales et l'instrumentalisation pressurisent autant les enfants que les adultes. On est presque soulagés de pouvoir prendre l'air après 1h40. Comme Carla, ses élèves et ses collègues, on aurait pu aisément hurler pour lâcher un peu de lest.
    Christoblog
    Christoblog

    756 abonnés 1 623 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 10 mars 2024
    Contrairement à la majorité des commentateurs, je n'ai pas vraiment apprécié le film d'Ilker Çatak.

    Si ce tableau d'une professeur allemande d'origine polonaise est assez bien réalisé, j'ai trouvé le contenu qu'il propose trop programmatique pour être convaincant.

    Ce film est en effet régit par une règle stricte : chaque personnage, défini en début de film en fonction de ses caractéristiques socio-culturelles, ne variera pas de trajectoire tout au long de l'histoire, rendant chaque péripétie hautement prévisible.

    La jeune prof restera donc enfermée dans des idéaux qui l'amène à prendre mauvaise décision sur mauvaise décision, ses collègues sont cantonnés dans le rôle d'égocentriques mesquins et brutaux, la direction est quant à elle réduite à un désengagement prudent, l'assistante sociale à une présence compatissante et silencieuse, alors que les élèves qui éditent le journal seront jusqu'au bout des Robespierre sans scrupules.

    Dans la classe, la répartition des rôles est aussi fixée dès le début et ne bougera plus, incluant le jeune harceleur blond comme un petit fasciste, et bien entendu au fond de la classe. Le personnage le plus emblématique de ce casting amidonné est la victime de la dénonciation, condamnée à errer dans les plans du film comme une âme au purgatoire : les cheveux toujours mouillés, le regard vague et la hargne douloureuse.

    Puisque Çatak se place délibérément dans le champ du thriller psychologique et moral, il est impossible de ne pas comparer son film à ceux d'Asghar Farhadi ou à Anatomie du chute, d'autant plus que les points communs avec ce dernier sont nombreux (quasi huis-clos, indécision sur la réalité des faits, confrontation de plusieurs points de vue sur des questions d'ordre moral). La comparaison n'est pas l'avantage du film allemand, tant le film de Justine Triet est infiniment plus nuancé dans son propos, permettant à ses personnages d'évoluer au grès des péripéties, et au spectateur de traverser de nombreux états de conscience différents.

    Ici, le film n'inspire finalement qu'un seul sentiment, la consternation de voir cette pauvre prof isolée s'enfermer elle-même dans un écheveau d'erreurs évitables. J'en ai ressenti une certaine frustration, accentuée par le fait que le scénario n'évite pas certains poncifs lourdingues (le Rubik's cube...).

    Faites vous donc votre propre idée.
    garnierix
    garnierix

    203 abonnés 423 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 mars 2024
    Ce film est terrifiant. Très intéressant, très bien joué, mais terrifiant.

    Non pas parce que l'histoire a quelque chose d'universel et d'intemporel sur l'existence humaine (ce qui est le cas, et qu'on pourrait développer). Mais parce qu'elle est ancrée dans la réalité actuelle, sans en sortir. La terreur qui naît de ce film vient de son extrême actualité, et pas d'autre chose. Ça n'aurait même pas pu se passer il y a dix ans.

    On est pourtant dans un simple collège. Ou justement : c'est parce qu'on est dans un simple collège... Là où se forgent de jeunes âmes. La société d'aujourd'hui étant ce qu'elle est, partout trompée par l'illusion libertaire, par la technique, on jette de l'huile sur le feu plutôt que calmer le jeu, chacun est sûr d'avoir raison, ou le droit de faire des choses. Les gamins s'imprègnent de ce dont les adultes sont déjà imprégnés.

    Et donc, ça fait peur. C'est d'ailleurs pour ça qu'on ne ressent aucune émotion. La logique (infernale) propre à chacun des personnages nous refroidit. A ce sujet, il faut remarquer comme le scénario et les dialogues sont percutants de simplicité et de vraisemblance.

    A.G.
    Benoit (BENZINEMAG / HOP BLOG)
    Benoit (BENZINEMAG / HOP BLOG)

    11 abonnés 93 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 11 mars 2024
    Si j’en juge par la majorité des commentaires, La salle des profs, qui était sélectionné pour les Oscars 2024 dans la catégorie "Meilleur film international" (prix logiquement attribué à La Zone d'intérêt), serait "un thriller haletant et étouffant". Pour ma part, je n’ai malheureusement rien ressenti de tout cela.

    L’idée était plutôt intéressante, mais très vite film tourne à la démonstration, au "film dossier" (de l’écran), prémâchant le travail au spectateur qui n'a plus grand chose à faire sinon sinon accepter le déroulement très mécanique du scénario, avec aussi pas mal de grosses ficelles ici là.

    La salle des profs se déroule en huit clos, dans un collège à l’architecture adéquate pour faciliter la mise en scène du réalisateur İlker Çatak. L’histoire démarre par une série de vols dans ce collège où l’administration va lamentablement gérer l’affaire et entraîner, par effet boule de neige, des tensions entre professeurs, élèves, mais aussi parents d’élèves. Au centre de ces conflits, il y a une jeune professeure (Leonie Benesch, parfaite dans le rôle) fraichement nommée, idéaliste, pleine de principes mais dont les choix, les actes et les décisions vont la conduire dans une situation très critique.

    L'un des problèmes majeur du film réside dans la caractérisation de ses personnages, tous enfermés dans des archétypes qui ne bougeront pas du début à la fin. Et croyez-moi, la charge est lourde, à l’image de cette équipe de jeunes journalistes amateurs qui, en moins de deux, vont transformer leur salle de rédaction (deux ordinateurs et une table) en une sorte de tribunal, clouant au pilori la pauvre enseignante avec leurs questions sentencieuses, dont les réponses seront reprises et même déformées dans leur journal scolaire. À côté, Mediapart, c’est le journal de Mickey !


    On veut bien adhérer au projet de İlker Çatak, mais, beaucoup trop de choses sonnent faux ou outrancières dans ce collège où les profs font de l’ingérence en permanence, abandonnant leur classe sans souci, où la Vie scolaire n’existe pas, où la direction fait preuve d’un amateurisme tel que cela en devient presque risible par moment. Mais peu importe les grosses ficelles, car on sent que le réalisateur veut avant tout maintenir la tension en permanence dans son film, quitte à multiplier les exagérations.

    Bref, on est très loin de la subtilité d'un Asghar Farhadi ou d'une Justine Triet, cinéastes auxquels on pense pour cette volonté commune de faire un cinéma à la fois psychologique, social et moral. Car, malgré ses bonnes intentions du réalisateur et une belle qualité de mise en scène, La salle des profs reste malheureusement bien trop simpliste et démonstratif dans ce qu’il veut dire, pour convaincre.

    https://www.hop-blog.fr/la-salle-des-profs-pas-vraiment-le-choc-attendu/
    Bernard D.
    Bernard D.

    102 abonnés 609 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 mars 2024
    « La salle des profs » du jeune réalisateur allemand İlker Çatak (2024) est nommé pour les Oscars. C’est un thriller oppressant se déroulant en huis-clos dans un collège qui se veut appliquer une « tolérance zéro ». Un vol d’argent a été commis et Carla (Léonie Benesch), jeune professeure principale de mathématiques et de sports, nouvellement arrivée dans l’établissement, est hostile à la méthode utilisée par l’administration pour interroger les élèves. Mais elle sera elle-même victime d’un vol commis dans la salle des profs et une vidéo dénoncera l’auteur. Et tout l’établissement de s’enflammer : les délégués des élèves puis les élèves eux-mêmes et leur journal interne, leurs parents avec les réseaux sociaux, les professeurs loin d’être soudés et l’administration. Carla se retrouvera très mal à l’aise prise au sein de cet engrenage étouffant qui va la dépasser.
    Un thriller qui va crescendo avec une fin incroyable, un film basé sur la suspicion et la délation, le racisme, la notion de faute et de pardon, les rouages du pouvoir pour maintenir l’ordre… Un rôle très prenant pour Léonie Benesch qui toujours suivie au plus près par la caméra, est vraiment bluffante. Un film d’autant plus angoissant qu’il se déroule dans un creuset où se forme le caractère des futurs citoyens… et des jeunes enseignants !
    JUJUBE20
    JUJUBE20

    18 abonnés 59 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 mars 2024
    "La salle des profs" est un film tendu comme un arc qui part de l'enthousiasme de Clara Novak, professeur de collège dynamique et passionnée, qui assure le cours de mathématique et la gym (nous sommes en Allemagne), pour arriver à sa déconfiture progressive. L'histoire est celle de son sourire effacé. Nous ne saurons rien d'elle, à part ses origines qui surgissent d'un coup dans une scène magistrale, et qui jouent insidieusement sans que cela ne soit directement cité dans le malaise qui s'installe. Le récit est un prétexte (une série de vols dans l'établissement, pas besoin d'n dire plus et on le sait dès le début), qui sert à montrer comment un collectif se délite, s'envenime, se pervertit peu à peu, grâce à un scénario impérial. La mise en scène étouffante, voire asphyxiante, ne laisse qu'une très faible place à l'extérieur (les abords immédiat) pour concentrer la tension au coeur du sujet. L'air est comme vicié, sans respirations possible, tout le monde suffoque littéralement, héroïne comme spectateurs en résonnance. Il n'y a aucune échappatoire quand les événements s'emballent et qu'une société devient folle. Peut-on sortir d'entre les murs ?
    Steph100
    Steph100

    3 abonnés 11 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 9 mars 2024
    j'avoue être déçu par la mise en scène d'un supposé thriller allemand.et par ces critiques élogieuses postées ici..
    j'ai déjà vu 3 films allemands qui étaient largement mieux . On subit beaucoup les comportements des enfants, eh oui on est dans une école allemande et je me suis ennuyé. le drame principal est relégué au second plan, une machination à 2 sous se met en place mais très très lentement, et au final on n'apprend rien....
    le film est oppressant à cause d'une musique à base de violons.
    Il y a énormément de lenteur et des échanges houleux à voix forte qui peut fait perdre l'attention sur le fond du problème. J'ai trouvé d'ailleurs le discours de fond répétitif par le cinéaste, qui nous renvoie la même idée sous toutes les formes, cela devient lassant, en espérant qu'il passe à la vitesse supérieure, il n'en n'est rien. si vous n'aimez pas les films lents passez votre chemin.
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    601 abonnés 2 790 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 9 mars 2024
    Das Lehrerzimmer entend tirer une morale universelle d’un dispositif extrêmement contraint et ténu – le huis clos, puisque nous ne quittons jamais l’établissement, et une enseignante comme seule focalisation. Il radicalise le comportement de tous les personnages pour mieux ériger Frau Nowak en héroïne persévérante et altruiste, engagée dans un combat contre le racisme quotidien et le fascisme moderne alors que ceux-ci sont de pures constructions narratives et scéniques, alors que les personnages sont de purs fantoches censés incarner un corps spécifique (le corps enseignant, le corps administratif, la classe et les parents d’élèves). Le film orchestre un crescendo de la malveillance, utilise les problématiques du système scolaire allemand comme autant de retournements rythmés par l’accélération musicale des cordes ; il élabore un thriller paranoïaque sur le dos de sa protagoniste dont il montre la descente aux Enfers avec complaisance, lui refusant l’ambiguïté par la lucidité artificielle qu’elle atteste en permanence. À la fois scénariste et réalisateur, İlker Çatak feint de s’intéresser à l’humain pour, malgré lui, le broyer dans une mécanique froide ; et rappeler que lui-même est issu de l’immigration ne légitime en rien sa démarche et ne saurait conférer une quelconque plus-value à cette œuvre schématique et simpliste, quoique parfaitement exécutée et interprétée.
    Philippe PERETTI
    Philippe PERETTI

    1 critique Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 18 mars 2024
    Manichéen a l'extrême et guidé a l'excès par des idées gauchistes, ce film se noie dans un sirop de bonnes intentions, et finit par se perdre, et perdre les spectateurs.
    Les meilleurs films de tous les temps
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