Autant le film Das Boat de 81 était magnifique, une histoire de marins dans l'esprit du Crabe Tambour (un roman, un film), une histoire d'hommes puissante, soutenue par une bande son intense et des images soignées, autant la série n'est plus que mièvrerie, parti pris, bêtise et bons sentiments politiquement corrects.
Le film est brut d'humanité. Les marins sont allemands, qu'importe (à nous Français), ce sont des hommes pris dans la tourmente, qui frôlent la mort avec courage et abnégation. On souffre pour eux, on s'identifie à chaque personnage, on se dit: "et si c'était mon fils, dans ce bateau puant l'acide, sordide, claustrophobique."
A contrario, dès le premier épisode de la série, on nous impose une vision manichéenne: les méchants allemands contre les gentils alliés. Le marin alsacien accentue ce sentiment: il devrait avoir revêtu l'uniforme Français. L'on nous fait bien ressentir l'injustice de sa situation en l'impliquant dans une histoire d’espionnage et pire, dans une relation amoureuse avec une juive échappée de justesse à une rafle. L'insoutenable se produit lorsque la fille en question parvient à glisser une allusion à l'avortement qu'elle a proposé à son amant. On se dit dès lors: "c'est bon, cette série n'échappera pas aux clichés dans lesquels sombrent toutes les séries actuels: promotion de toutes les caractéristiques mondialistes," (je vous laisse deviner à quoi je fais allusion).
Cette série n'a strictement rien à voir avec le roman, et encore moins avec le film. Vous avez aimé l'un et l'autre? Vous ne tiendrez donc pas un épisode complet de cette bouse bien pensante.