Adaptation du roman éponyme, oeuvre contre-culturelle américaine, écrite par l’oncle de l’acteur principal Justin Théroux.
La série marque immédiatement par sa photographie, qui sublime chaque panorama, chaque plan, équivalente à une qualité de long-métrage classe.
Ensuite, par le soin apporté aux personnages, si chaque membre de famille est plus débrouillard que la moyenne, plus réfléchit, plus cultivé, chacun d’entre eux commettra des bourdes monumentales, tout en montrant leur intelligence et leur résistance dans les moments les plus désespérés.
Cette famille américaine pauvre cache nombre de secrets, notamment le père, un ingénieur, qui éduque ses enfants à la maison, pour échapper à la culture de la consommation et au formatage de la société.
Le réalisateur Neil Cross arrive à contrebalancer les moments joyeux, de calme, d’insouciance, avec des moments plus sombres, plus tenus où la réaction de chaque personnage peut faire basculer le récit dans la tragédie.
Le thème sous-jacent à cette histoire, est la parabole de l’immigration clandestine latino, la famille faisant le chemin inverse vers le Mexique, côtoyant les passeurs, cartels et assassins., fuyant un monde moderne, sûr, ordonné, pour s’échouer dans une ville pleine de pauvreté, rustique, décrépie, et où l’on peut tomber sur un homme de mains au détour d’un carrefour.
La série m’a rappelé la vibe d’un McGyver, le père se sortant de ces situations en utilisant ses connaissance techniques à la force de sa seule volonté, sans jamais avoir recours à la violence.
Une oeuvre originale, riche, intelligente, qui sait adhérer le téléspectateur sans jamais tomber dans le drama ou les éternels clichés de la famille dysfonctionnelle américaine. Une bonne pioche pour lancer la chaine TV d’Apple.