Une série très connue et tout autant décriée. J’avoue moi-même avoir un a priori négatif dessus, qui rejoint les avis les plus fréquents, et qui dénonce un côté trop mielleux, catholique, bienpensant ainsi que totalement désuet.
Et bien j’ai été surpris. Certes en 9 saisons on ne pouvait faire de généralités, mais le résultat n’est pas réducteur. Déjà Charles Ingalls n’est pas un bucheron (malgré ses chemises à carreaux typiques) mais travaille dans une scierie. Après je connaissais Michael Landon d’abord pour sa série « les routes du paradis », où il joue avec un autre acolyte de la petite maison dans la prairie aka M. Edwards, plus contemporaine de ma jeunesse. Il y faisait le bon samaritain qui aide tout le monde, toujours sous couvert de Dieu, un Code Quantum version chiante et aseptisé par la religion et le puritanisme ricain. Malgré cela c’est pas mal joué, même si ça semble assez libre dans l’interprétation. Les dialogues renforcent l’aspect passé/vieillot et lourd, mais on peut profiter parfois de quelques saillies ou de traits d’esprit plutôt mémorables.
Donc oui on retrouve ces défauts dans la série, sauf que c’est fidèle à l’époque (19ème siècle), et que même si la reconstitution n’est pas la plus fidèle, ça donne une bonne idée de ce que c’était. Certes le côté Histoire est pompeux également, mais ça apporte un côté culturel non négligeable. Ensuite les persos : assez diversifiés, avec leurs caractères, connaissant tous une évolution, pas si manichéens (Nellie fait parfois de bonnes choses, les filles Ingalls savent balancer des vacheries). De même les situations ne sont pas toujours à l’avantage des « gentils » et l’histoire se tient sans trop de répétitions entre les épisodes. Après c’est sur qu’on ne voit pas beaucoup d’action (sauf sur la vraie fin où les habitants
font péter toute la ville pour qu’un magnat ne l’aie pas
) et que les twists habituels et alambiqués des productions actuelles n’ont pas cours ici.
Enfin la musique est caractéristique de la série, sans parler du générique ultra connu, les décors sont fidèles malgré l’impression carton-pâte. Par contre c’est très long, le rythme est lent, la saison 9 ne sert à rien qu’à surfer sur la popularité du « show » (d’ailleurs les producteurs regretteront suite à la fronde des fans) et la chrétienté est partout (merci Landon) avec ce que ça sous-entend de leçons de partage, de compassion et de moralité. Bref c’est une œuvre longue, dans tous les sens du terme, mais qui mériterait une relecture approfondie car tout n’est pas à jeter. Si la forme peut rebuter le fond est bien plus travaillé que nombre de séries actuelles, et ce qui est le plus décrié semble être les valeurs transmises, plus trop au goût du jour par flemme plus que par évolution…