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    Game of Thrones S6 : les coulisses (épiques) de l’épisode 9 [SPOILERS]
    Yoann Sardet
    Rédacteur en chef depuis 2003 - Fan de SF et chasseur de faux raccords et d’easter-eggs, cet enfant des 80’s / 90’s découvre avec passion, avidité et curiosité tous types de films et séries.

    Les créateurs de "Game of Thrones" et leur équipe reviennent sur le tournage de l’épisode 9 de la saison 6 de la série, à travers un making-of (presque) aussi impressionnant que le résultat final. Attention, spoilers.

    Ci dessus : le making-of VOST de la Bataille des Bâtards

    25 jours de tournage, 600 techniciens, 500 figurants (entraînés séparément pour renforcer leur antagonisme), 160 tonnes de graviers (pour renforcer un sol trop boueux), 80 chevaux, 65 cascadeurs, 4 équipes de tournage… C’est l’impressionnante logistique déployée par l’équipe de Game of Thrones pour l’épisode 9 de la saison 6, rendez-vous incontournable chaque année pour la série HBO.

    Baptisé Battle of the Bastards (La Bataille des Bâtards), ce S06E09 oppose les armées de Jon Snow et de Ramsay Bolton sur une vaste plaine, pour décider qui des deux bâtards reprendra Winterfell et le Nord de Westeros. Le résultat : une bataille rangée aussi réaliste que violente, où les flèches volent, les cadavres s’empilent, les chevaux s’écroulent et les boucliers s’entrechoquent, pour un résultat jamais vu sur petit écran, digne des plus grands affrontements offerts par le Septième Art. Et même au-delà, mention spéciale au plan-séquence de Jon Snow au cœur de la mêlée.

    Debrief - On a vu l'épisode 9... et c'est une tuerie

    "Dès le départ, nous avions en tête de proposer un affrontement inédit dans la série", explique le showrunner D.B. Weiss. "Une bataille rangée médiévale où deux camps rivaux ramènent toutes leurs forces sur un même champ de bataille à un moment choisi, et s’affrontent jusqu’à la défaite de l’un d'eux. C’est un procédé récurrent de l’Histoire de l’humanité. Nous avons regardé toutes les approches cinéma sur le sujet, mais aucune ne donnait l’impression d’être au cœur de la bataille, de la vivre de l’intérieur et d’en percevoir la géographie".

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    "J’ai regardé toutes les batailles que j’ai pu trouver, même des images de vraies batailles, pour comprendre l’organisation de tels événements, ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas, ce qui vous fait sortir du moment, ce qui vous tient en haleine… Notre référence était le Ran d’Akira Kurosawa", ajoute le réalisateur Miguel Sapochnik dans une interview à Entertainment Weekly. "Plus je regardais des scènes, plus je trouvais que l’approche aérienne avec de grands plans de la charge finale vous fait sortir du moment. Vous vous retrouvez dans une position d’observateur objectif, sans sentir le danger de l’impact de la charge d’une centaine de chevaux. Je voulais montrer ce qu’on ressent au sol quand cette m… vous tombe dessus. Une terreur absolue ? Un moment de lucidité ? Qu’est-ce qui vous passe par la tête ?"

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    "Nous voulions qu’on ressente cette idée que tout peut arriver, avec des flèches pleuvant en tous sens, des soldats tombant au combat, des gens piétinés par des chevaux…", précise le showrunner David Benioff"Et nous voulions montrer la part de chance qu’il y a à survivre à un tel événement. Jon Snow est un combattant chevronné mais il y survit en partie... parce qu’il a de la chance." Et Miguel Sapochnik d'ajouter : "Nous voulions livrer le meilleur spectacle possible. Pas forcément en faisant mieux ou en évitant de reprendre ce que d’autres avaient fait avant nous, car de toute façon tout a été fait en terme de batailles. Il fallait simplement comprendre l’histoire et essayer de la servir au mieux avec le temps et l’argent mis à notre disposition. Cela signifie avant tout de choisir un point de vue". En l'occurence celui de Jon Snow au cœur de la mêlée.

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    Au-delà du Ran de Kurosawa, l’équipe est allée puiser l’inspiration dans l’Histoire. Du côté de la Guerre Civile Américaine notamment ("La bataille avance et devient plus compacte. Les combattants sont repoussés sur un espace réduit du champ de bataille. Cela rappelle la Guerre de Sécession, durant laquelle on empilait les corps pour que cela fasse obstacle" - David Benioff), mais aussi de la bataille d’Azincourt qui opposa Anglais et Français en 1415 et surtout de celle de Cannes entre les Carthaginois et les Romains en 216 avant JC ("Les Romains avaient été encerclés par l’armée d’Hannibal et massacrés jusqu’au dernier. C’était notre modèle pour la dernière partie de la bataille" - D.B. Weiss).

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    Le dernier acte de la Bataille des Bâtards se joue à Winterfell, pour (enfin) le véritable affrontement mano a mano entre Jon Snow et Ramsay Bolton. "Notre idée originale était de rester constamment sur le champ de bataille…", préciser D.B. Weiss. "Mais il s’agit de la bataille pour Winterfell, avec comme idée centrale de rentrer à la maison. Il était donc logique que Jon combatte pour sa maison dans sa maison". Et c’est à coups de poings que le ‘bâtard’ Stark règle son compte au ‘bâtard’ Bolton. Une séquence tournée sur une journée entière, durant laquelle Kit Harington frappa (parfois réellement, par accident) Iwan Rheon durant dix heures !

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    "Kit m’a dit : je vais le frapper comme si je pétrissais de la pâte à pain", se souvient le réalisateur Miguel Sapochnik dans une seconde interview à Entertainment Weekly. "J’ai trouvé ça fantastique, à la fois poignant et horrible. Et nous l’avons tournée ainsi. Ce pauvre Iwan a pris quelques droites au menton mais il est incroyable. Ils sont tous les deux incroyables. Et il y a ce moment étrange où Iwan se laisse aller sous les coups, de manière détendue. Ce changement sur son visage, on dirait que nous avons réalisé cela en images de synthèse mais il l’a vraiment joué ainsi. C’était très étrange et même perturbant".

    Ce n’est pas Jon Snow qui achèvera son adversaire, mais Sansa, avec "l’aide" des limiers affamés du monstre Bolton. Une fin violente, qui fait écho à la mort de Lady Walda quelques épisodes plus tôt, où Ramsay était du bon côté de la laisse. "Je dois avouer que je voulais que les gens ressentent à ce moment-là quelque chose pour Ramsay, et jouer avec vos sentiments comme la série sait si bien le faire", explique Miguel Sapochnik. "Mais les showrunners ont été très clairs : ils ne voulaient aucune sympathie pour le personnage, et ils voulaient du sang. Et dans un sens, ils ont raison. Ce n’est pas le moment d’être ambigu. Ramsay doit mourir. Et de manière horrible. C’est ce que le public attend. Ceci étant dit, pas la peine de s’attarder sur le carnage. Ce qui est laissé à notre imagination est souvent pire. Le moment le plus fort pour moi, c’est le couinement de Ramsay qu’on entend en fond quand Sansa quitte la pièce. C’est ce qu’on entend vraiment quand on tranche la gorge de quelqu’un encore en vie et qu’il essaye de respirer. J’aime aussi le plan serré sur Sansa quand elle regarde les chiens attaquer. Elle s’apprête à détourner le regard et à partir puis elle revient dessus et s’attarde sur le spectacle. C’est mon plan favori de tout ce que j’ai réalisé cette année".

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    Quant à Iwan Rheon, comment a-t-il vécu la disparition de son personnage ? "J’avais reçu les cinq premiers épisodes, et puis j’ai reçu un coup de fil des showrunners. Ils m’ont dit : 'Ce serait génial que Ramsay hérite du Trône de Fer, non ?' Dès qu’ils m’ont dit ça, j’ai compris : 'Il meurt, c’est ça ?' C’est vraiment cool. J’ai passé quatre magnifiques saisons sur cette série. C’est génial d’avoir fait partie d’un show aussi incroyable. Et c’est juste qu’il meure. Qu’est-ce qu’il aurait fait après ça ? Il a déjà fait tant de choses… Sa mort est justifiée et c’était la bonne chose à faire. C’est le bon chemin. Il était au sommet de son arc. C’était le bon moment de le faire mourir. (…) En tant que fan de la série, je suis ravi. Jon Snow devait gagner car sinon, il n’y aurait plus d’espoir dans ce monde. Mais c’est intéressant que cette victoire ne soit pas loyale (l’armée du Val vient sauver Jon Snow et ses hommes, NDLR). "Même après la bataille, Ramsay pense avoir gagné. Il est tellement arrogant et fier de lui qu’il pense s’en sortir. Jusqu’à la dernière minute. Il pensait vraiment s’en sortir".

    Game of Thrones est diffusée sur la chaîne câblée HBO, mais est également proposée en US+24 sur OCS City.

    La bande-annonce de l'épisode 10, final de cette saison 6

     

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